Poste restanteUn fatras de notes périssables de Nicolas Ancion2021-10-06T13:58:13+02:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://ancion.hautetfort.com/Nicolas Ancionhttp://ancion.hautetfort.com/about.htmlLe Poète perd son boulot (mais pas son temps)tag:ancion.hautetfort.com,2020-05-01:62348642020-05-01T16:22:44+02:002020-05-01T16:22:44+02:00 On a montré la porte au Poète C’est par là la sortie qu’on lui a dit...
<div class="_5k3v _5k3w clearfix"><div><p>On a montré la porte au Poète<br />C’est par là la sortie qu’on lui a dit<br />C’est la crise qu’on lui a dit<br />Nous n’avons plus besoin de vos services<br />Prenez vos clous prenez vos vis<br />Et fermez la porte derrière vous<br />Sans la claquer<br />Mais ce n’est pas le genre du Poète<br />De baisser les bras sans en couper quelques uns au passage<br />De baisser le front quand il se fait baiser profond<br />Il s’est assis devant la porte<br />Sans l’ouvrir<br />Et le silence s’est assis près de lui<br />Sans piper mot<br />Dans le bureau le bruit s’est répandu<br />Que le Poète ne disait rien<br />On a dit bien d’autres choses d’ailleurs<br />Qu’il était assis en tailleur<br />Qu’il attendait que vienne l’heure de découper les murs<br />Et de trouer les téléphones<br />On a dit qu’il avait plié son C4 en forme de bombardier allemand<br />La soute emplie de trucs radioactifs<br />Qu’il avait conchié les WC avec toutes sortes d’excréments<br />Dont deux de clients importants<br />Mais tout cela n’a aucun fondement<br />Le Poète s’est contenté d’ouvrir la porte<br />Un petit peu<br />De l’entrouvrir<br />Et de ne regarder ni de ce côté ni de l’autre<br />Mais juste entre les deux<br />Ce petit bout d’espace qui n’intéresse personne<br />Où tout se passe<br />Où tout résonne<br />Les bruits de couloirs<br />Les vents contraires et les tendances<br />Les vagues sur lesquelles on peut surfer<br />Celles sous lesquelles on s’écrase<br />Les pas de ceux qui les font<br />Et ceux qui n’en font pas<br />Qui s’en vont par la porte<br />Qui descendent l’escalier<br />Une dernière fois<br />Se retrouvent à la rue<br />Libérés pour de bon<br />Mais porteurs d’un tel poids<br />Comme écrasés sous le béton<br />Étranglés par la cravate<br />Pétrifiés par l’agenda<br />Ces rescapés du téléphone portable<br />Qu’ils raclent le trottoir avant de finir à la rue pour de bon<br />Le poète ne sera pas de ceux-là<br />Ils se contente de regarder entre les deux<br />L’espace ou rien ne se passe<br />Ça lui fait un bien fou de ne rien foutre<br />D’être un improductif<br />Un nain productif dans un pays de géants besogneux<br />Le travail ne produit jamais rien qu’une perte de temps<br />Raisonne le Poète<br />On ne crée pas de la valeur<br />A force d’acheter et de vendre<br />On prend juste l’argent dans la petite poche des uns<br />Pour le glisser dans la grosse poche des autres<br />C’est la loi de Lavoisier<br />Qui avait tout compris du commerce<br />Le Poète ne se contente pas de méditer<br />Il ne franchit pas la porte<br />Il ne fait rien tout simplement<br />C’est ce qu’il fait le mieux<br />Il a de l’endurance<br />Bientôt quarante ans d’expérience<br />Et jamais une erreur<br />Même si elles sont humaines<br />Et qu’il est plein d’humanité<br />Avec sa façon bien à lui de regarder en biais<br />La lumière qui tombe sur un bout de palier<br />Le tapis plain qui se décolle sous l’effet des saletés<br />La crasse aussi qui s’accumule autour des poignées de porte<br />L’usure du sol à l’entrée de l’ascenseur<br />L’horloge qui prend une seconde de retard toutes les deux heures<br />Les mauvaises langues diront qu’il ne connaît pas son métier<br />Vingt ans de service et pas encore usé<br />Vingt ans de service et puis remercié<br />Le Poète<br />Assis en tailleur devant la porte d’entrée<br />Ne laisse entrer personne<br />Ne les laisse plus sortir non plus<br />Il fait bouchon comme au fond de l’évier<br />Il huile les charnières avec son pus<br />Colmate la serrure et démonte la poignée<br />Écoute le brouhaha du bureau qui s’offusque<br />Puis retourne s’enfermer dans la corbeille à papier<br />Poète, on vous a foutu à la porte<br />Crie le patron avec des aisselles sous les bras<br />Et une cravate bon marché<br />J’y retourne j’y retourne<br />Crie le Poète qui ne bouge pas<br />Après avoir fabriqué des sabots pendant vingt ans<br />Je vais me mettre à saboter<br />Dit le Poète<br />A mi-voix<br />A ses collègues d’atelier<br />A ses collègues de déjeuner<br />A ses covoiturés<br />Ses camarades syndiqués<br />Ses ramoneurs de bénitiers<br />A tous ceux avec qui il a bossé<br />A sa plante de pieds aussi<br />Qu’il arrose avec abondance<br />Dans l’espoir de se voir pousser<br />Un vrai cri de détresse<br />Mais cela ne vient jamais<br />Le Poète parcourt les couloirs de l’entreprise<br />La tronçonneuse à la main<br />Plus il coupe des têtes plus il en repousse<br />C’est ainsi que va le monde du travail<br />Les travailleurs que tu vires par la porte<br />Reviennent par la verrière<br />Transformés en stagiaires<br />En quart-temps en points emploi en pause-carrière<br />Ils font la queue par derrière<br /><br />Pendant que le patron par devant<br />Les remercie avec une poignée de main bien gluante<br />Il sue des doigts il sue des paumes<br />C’est pour cela qu’il porte le veston<br />Pour s’éponger la sueur du front<br />En toute discrétion<br />Le Poète a beau les décapiter<br />Il n’en a pas encore assez<br />Il veut un vrai feu d’artifice<br />Des tripes qui volent du sang qui pisse<br />Il bricole un peu les machines<br />Le tapis roulant les matières premières qui s’acheminent<br />Et les grandes lames tournantes<br />Il modifie la disposition<br />Des embauchoirs et des trieuses<br />Des laminoirs des emballeuses et du grand pal<br />Il sourit<br />Il aime sourire le Poète<br />Dans un silence de morgue en fête<br />Ils sont derrière lui le patron et le contremaître<br />Ils le regardent avec un air bête<br />Appuyer sur le petit bouton<br />Ils sont les premiers à voler dans la jolie machinerie<br />Que le Poète a fini de machiner<br />Happés par une courroie tirés par un crochet<br />La broyeuse les avale avec un bruit de pet<br />Qui résiste entre les fesses<br />Puis d’os qui craquent de crânes qui éclatent<br />Ce n’est pas beau à voir et c’est pire à entendre<br />Les collègues suivent le même chemin<br />Ça met un peu d’ambiance<br />Cette nouvelle mode du trash and carry<br />On se croirait à Walibi au pied d’une attraction<br />Tant ça hurle<br />Puisque le patron a montré le chemin<br />Ils y vont tous comme au turbin<br />L’un après l’autre à la découpe<br />Le Poète ne s’est jamais senti aussi poète<br />Qu’en contemplant les grands jets de sang<br />Sur le mur blanc et la verrière de l’entrepôt<br />Il lui reste encore une idée derrière la tête<br />On lui a dit de prendre la porte<br />Il allait l’oublier<br />Il court jusqu’à l’entrée la démonte de ses gonds<br />Il va montrer à ces cons qu’il est capable d’exécuter un ordre<br />Il se jette à son tour dans la machine à décerveler<br />Et ferme la porte derrière lui<br />Dans un sale bruit d’ossements brisés<br />Et de portes déclassées<br />Merde<br />Pense le Poète au moment où son cerveau explose<br />J’ai encore oublié d’éteindre la lumière<br />Et je suis parti le dernier<br />Ce n’est pas bon pour la planète</p><p> </p><p>Ce texte a été publié dans le numéro de juillet 2009 du <a href="https://certaine-gaite.org/cest-quoi-ce-cirque/">magazine "C4"</a></p><p> </p><p>Il fait partie d'un chantier en écriture perpétuelle intitulé "Les aventures du poète", comme je l'ai <a title="Les aventures du poète, Nicolas Ancion" href="http://ancion.hautetfort.com/archive/2008/06/27/les-aventures-du-poete.html">expliqué ici</a>.</p></div></div>
Nicolas Ancionhttp://ancion.hautetfort.com/about.htmlRencontre virtuelle avec les étudiants de la Haute Ecole Robert Schumantag:ancion.hautetfort.com,2020-04-03:62267272020-04-03T16:05:13+02:002020-04-03T15:49:00+02:00 Dans les situations inédites, il faut faire preuve d'imagination. Hier...
<p><strong>Dans les situations inédites, il faut faire preuve d'imagination. Hier matin, le jeudi 2 avril, j'ai rencontré les étudiants de la Haute Ecole Robert Schuman de Virton sans quitter ma maison en Occitanie. Et c'était formidable.</strong></p><p>Depuis le début du confinement en Belgique, les étudiants, les élèves et les profs sont sont cantonnés à la maison et je le suis tout autant, à mille kilomètres de là, à Montpellier. Plutôt que d'annuler la rencontre prévue en classe avec les futurs profs de français de l'<a href="https://www.hers.be/etudes-et-formations/virton-pedagogique/pedagogique">HERS à Virton</a>, l'enseignante, Madame Verdure, a proposé de la maintenir le jour prévu et de l'organiser, à distance, via la plate-forme <a href="https://products.office.com/en-us/microsoft-teams/download-app">Microsoft Teams</a>, que les étudiants ont l'habitude d'utiliser en ces temps de confinement. Les élèves ont lu mon recueil de nouvelles <em>Les ours n'ont pas de problème de parking </em>ou mon roman pour apprenants en FLE, <em>La cravate de Simenon</em>: la discussion doit clôturer un cycle consacré à la littérature de Belgique.</p><p>Rendez-vous est donc pris, à 11h. Sans quitter mon bureau, l'heure venue, je me connecte...</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6112809" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/01/02/2139554255.jpg" alt="école, confinement, rencontres scolaires, Ecrivain en classe" /></p><p><strong>Comment ça marche ?</strong><br />Grâce à Teams, chacun reste chez soi et se connecte au site. Je me retrouve à parler face à mon ordinateur comme si j'étais en conversation Skype avec une vingtaine d'étudiants. Après une brève introduction, la séance de questions-réponses peut commencer, exactement comme si nous étions tous réunis en classe. Une première question est posée, j'y réponds, les étudiants réagissent, relancent une nouvelle question et ainsi de suite, pendant deux bonnes heure. Je ne vois pas toutes les têtes (certains, pour soulager leur connexion Internet ou préserver l'anonymat de leur pyjama, n'ont pas allumé leur caméra, je n'aperçois que leurs noms, leurs initiales ou leur photo de profil), mais j'entends les voix. J'imagine qu'ils me voient (mais si ça se trouve, ils sont occupés à repasser le linge de la semaine ou préparer le repas de midi pour gagner du temps, tant mieux pour eux).</p><p><strong>Est-ce que ça marche ?</strong></p><p>Pour être parfaitement honnête, de mon côté, la rencontre ressemble à bien d'autres que j'ai vécues en face à face dans les classes. Il y a même des avantages : au moment de parler de « <em>La maison des feuilles</em> » de Mark Z. Danielwski, par exemple, j'ai pu me lever et saisir le roman dans ma bibliothèque pour montrer ses pages étonnantes aux étudiants.</p><p>On pourrait déplorer que le contact visuel soit moins riche, c'est indubitable. Les regards, les rires, les réactions à chaud sont imperceptibles, ils se produisent peut-être, mais la connexion par Internet ne permet pas de les saisir au vol. Mais je préfère me concentrer sur l'essentiel, en deux heures, on a pu donner sens au travail que les étudiants ont accompli dans le cadre du cours de littérature belge, on a pu discuter de marathon d'écriture et d'imaginaire, du rôle d'un prof de français ou des enseignants en général dans le parcours des ados, entre bien d'autres sujets.</p><p><strong>Est-ce possible avec tous les publics ?</strong><br />La question reste ouverte. Ce type de rencontre, où chacun est à la maison, mais écoute une conférence interactive (les élèves posent les questions, mais c'est presque toujours moi qui y réponds) est très facile à mettre sur pied avec des étudiants du supérieur. J'aimerais tenter la même expérience avec des classes plus jeunes : des élèves du secondaire, via un Facebook live, par exemple, ou un groupe Whatsapp. Si vous avez des envies du genre, n'hésitez pas à m'en parler. Tout est envisageable. L'essentiel, me semble-t-il (mais c'est une condition impérative), est que l'enseignant se sente à l'aise soit avec la technologie utilisée, soit avec l'idée que ce sont les élèves eux-mêmes qui se chargeront de l'organisation technique et logistique de la rencontre.</p><p>C'est parfaitement possible (et souhaitable). Je serais ravi que des élèves me proposent ce genre de rencontre via une application pour smartphone. Ce n'est pas mon domaine, je reste attaché à mon PC et aux technologies que je maîtrise, mais je suis toujours partant pour m'aventurer en terres inconnues. Et le programme <a href="http://www.promotiondeslettres.cfwb.be/index.php?id=1373">Auteurs en classe</a> du Service Général des Lettres et du Livre est lui aussi partant pour expérimenter en ces temps de confinement imposé.</p><p>A bon entendeur...</p>
Nicolas Ancionhttp://ancion.hautetfort.com/about.htmlAprès "Blockbuster" : "Sabordage", nouveau spectacle du Collectif Mensueltag:ancion.hautetfort.com,2019-09-16:61762872019-09-16T08:46:32+02:002019-09-16T08:46:00+02:00 Ca fait belle lurette que je ne suis plus venu sur ce blog. Il est un peu à...
<p><img id="media-6032255" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/01/00/3343952647.jpg" alt="Liège, théâtre, collectif mensuel, Sabordage, Blockbuster" />Ca fait belle lurette que je ne suis plus venu sur ce blog. Il est un peu à sec. En récession profonde, diraient les économistes. En dépression, carrément ? Non.</p><p>Et ça ne va pas durer. C'est la rentrée. Les activités publiques reprennent...</p><p>Ce dimanche 22 septembre, c'est la première du tout nouveau spectacle du <a href="https://www.collectifmensuel.be"><strong>Collectif Mensuel</strong></a>. Après "<a href="http://ancion.hautetfort.com/archive/2012/10/05/l-homme-qui-valait-35-milliards-du-roman-a-la-scene.html"><em>L'homme qui valait 35 milliards</em></a>" et "<a href="http://ancion.hautetfort.com/archive/2018/04/26/rencontre-a-la-scene-nationale-du-grand-narbonne-ce-jeudi-3-6046703.html"><em>Blockbuster</em></a>", voici "<strong><em>Sabordage</em></strong>" : le fresque rock n' roll et véridique d'un petit îlot perdu au Milieu de l'Océan Pacifique qui a connu en quelques décennies un développement économique phénoménal, jusqu'à devenir la nation la plus riche du monde, puis une déchéance catastrophique...</p><p>Sur scène il y aura <a href="http://ancion.hautetfort.com/archive/2015/10/31/l-histoire-d-un-long-parcours-avec-le-collectif-mensuel-5709008.html">comme d'habitude</a> trois comédiens (Sandrine Bergot, Baptiste Isaia et Renaud Riga) et deux musiciens (Quentin Halloy et Philippe Lecrenier) et une avalanche de formats narratifs : vidéo bricolée, mash-up bras cassé, chansons mal rochées, radio sans antenne, récit au coin du feu, théâtre à bout de souffle et... feu d'artifice bruité en direct.</p><p>On espère que ce sera drôle, remuant, imprévisible et captivant.</p><p>Et on n'en saura rien avant dimanche, 16h, lors de la création au Théâtre de Liège. Il paraît que vous venez nombreux...</p><p>La <a title="Tournée de Sabordage - Collectif Mensuel" href="https://www.collectifmensuel.be/spectacles/sabordage">tournée</a> passera ensuite cette saison par Malakoff, Charleroi, Mons, Valence, Vénissieux, Mamer, Namur, Annecy, Verviers, Châlons-en-Champagne et Amiens.</p><p><span style="font-size: 14px;"><strong>Écriture </strong>Collectif Mensuel & Nicolas Ancion<br /><strong>Conception et mise en scène</strong> Collectif Mensuel<br /><strong>Assistant</strong> Fabrice Piazza<br /><strong>Scénographie et costumes</strong> Claudine Maus<br /><strong>Direction technique et création éclairage</strong> Manu Deck <br /><strong>Son </strong>Johann Spitz<br /><strong>Régie lumière et vidéo</strong> Nicolas Gilson<br /><strong>Vidéo </strong>Juliette Achard<br /><strong>Conseillers vidéo</strong> Camera-etc & Ian Menoyot<br /><strong>Attaché de production </strong>Adrien De Rudder</span></p>
Nicolas Ancionhttp://ancion.hautetfort.com/about.htmlLe retour des ours : de la lecture pour les oreillestag:ancion.hautetfort.com,2019-01-09:61194102019-01-09T13:22:16+01:002019-01-09T13:19:00+01:00 Certains projets sont si fous qu'ils donnent le vertige et une envie...
<p style="margin-bottom: 0cm;">Certains projets sont si fous qu'ils donnent le vertige et une envie irrépressible de les réaliser. Ainsi en va-t-il du <em>Retour des ours</em>, un projet de réalisation de fictions sonores par les élèves du Collège de l'Etang de l'Or à Mauguio (Hérault, France) à partir des nouvelles de mon recueil «<em> Les ours n'ont pas de problème de parking </em>» (Espace Nord en papier et Publienet en numérique).</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong><img id="media-5936870" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/02/02/1079181769.jpg" alt="radio,fiction sonore,nouvelles,les ours n'ont pas de problème de parking" />Au commencement étaient les ours</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;">L'idée est née au cours de rencontres avec l'équipe ultra dynamique de la <a href="https://www.mediatheque-mauguio-carnon.com/">médiathèque Gaston Baissette de Mauguio</a>, rayon multi-médias. C'est là que se sont réunis les partenaires autour d'une grande table ronde :</p><p style="margin-bottom: 0cm;">- les enseignants du Collège (Lucille Villeneuve et Philippe Gaches) ;</p><p style="margin-bottom: 0cm;">- les deux documentalistes du collège (Anne Girard et Cécile Rumeau) ;</p><p style="margin-bottom: 0cm;">- Elisabeth Demolombe qui a porté le projet de bout en bout au sein de la médiathèque ;</p><p style="margin-bottom: 0cm;">- <a href="http://www.francoislopez.net/">François Lopez</a>, compositeur et ingénieur du son ;</p><p style="margin-bottom: 0cm;">- moi, qui reste l'auteur des textes sur lesquels les élèves allaient se pencher.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Pour résumer simplement le chantier : les élèves sont invités à réécrire les nouvelles (les découper, les raccourcir, les remonter, les adapter) en vue d'une lecture à voix haute, puis à s'enregistrer, à monter les fichiers sonores, puis à les enrichir avec des bruitages, des musiques et autres. Enfin, tout le monde se réunit pour écouter le résultat.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Une semaine pour concrétiser l'irréalisable</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Les enseignants obtiennent assez vite auprès de leur direction (merci au passage au soutien permanent de la principale, Madame Nicole Langrand) le principe de consacrer une semaine entière au projet (en France, on dit que la semaine est banalisée : les élèves n'auront plus aucun cours, ils passeront la semaine entière au CDI ou à la médiathèque, selon les besoins du projet).</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Dès le début de l'année, les élèves de troisième lisent le recueil, choisissent ensuite sur quel texte ils ont envie de travailler. Les groupes se forment tout naturellement autour de ces choix. Détail amusant six groupes partiront de la nouvelle « <em>L'album de foot </em>» qui, coupe du monde oblige, a séduit le plus grand nombre lecteurs (et lectrices).</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Pour enrichir le spectre de leur imaginaire sonore, les élèves écoutent en classe des fictions radios, assez différentes les unes des autres. Du bon marché et du haut de gamme, du court en intégrale et des extraits de fictions plus longues. Une sélection apéritive, en quelque sorte. Puis, en novembre, arrive la semaine de chantier.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5936872" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/02/02/380671486.jpg" alt="radio,fiction sonore,nouvelles,les ours n'ont pas de problème de parking" /></p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"><strong>Le lundi et le mardi</strong>, sous ma supervision et avec mes encouragements, les élèves s'attaquent aux nouvelles photocopiées, les découpent, les recollent sur de grandes feuilles colorées en y ajoutant leurs propres phrases. Ils repèrent les ruptures, découpent le récit en séquences à enregistrer séparément.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Ils décident de leur casting, s'attribuent les rôles et se lancent dans les enregistrements, car ils sont plus rapides que le planning ne l'avait prévu.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Le <strong>mercredi matin</strong>, puis <strong>le jeudi et le vendredi</strong>, sous la supervision de François Lopez, ils poursuivent les enregistrements, séquence par séquence, dialogue par dialogue et attaquent le montage. Le vendredi après-midi tout ou presque est enregistré et des maquettes sonores, encore très brutes, ont été montées sur les PC de la médiathèque (sur le logiciel Audacity).</p><p style="text-align: center;"><img id="media-5936873" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/00/02/3479653422.jpg" alt="radio,fiction sonore,nouvelles,les ours n'ont pas de problème de parking" /></p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Quelques jours de montage en coulisse</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">C'est là que François Lopez reprend le chantier, assemblant les innombrables fragments, montant les différentes versions des nouvelles en un fichier propre pour chaque texte (assemblant ainsi des versions indépendantes, mélangeant les voix et les réécritures). Il nettoie les fichiers les plus pourris (mais pas tout, faut que le bricolage reste audible à l'oreille nue), ajoute de la musique, de l'ambiance sonore.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"><br />Puis tout le monde se retrouve à la médiathèque pour une séance d'écoute publique quelques semaines plus tard.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Il n'y avait pas de mouche parce qu'on était en décembre et pourtant on aurait pu les entendre voler. Dans un respect et une concentration incroyables, les élèves, les parents, les profs et la direction ont partagé ces moments de fiction sonores.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">En soi, c'était déjà un miracle.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5936875" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/01/01/19608103.jpg" alt="radio,fiction sonore,nouvelles,les ours n'ont pas de problème de parking" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Des fictions sonores à écouter à volonté, à partager en classe ou dans la voiture</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Les versions audio sont disponibles ici, en bas de cette page.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">A vous de les écouter, si vous en avez l'envie.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Ou de les faire écouter à vos élèves, s'ils sont un peu trop fatigués pour les lire sur papier. Ou de les diffuser en radio ou de les partager, comme vous en aurez l'envie.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">Et si vous avez des commentaires, n'hésitez pas à les laisser ici. Si vous avez des anecdotes sur les lieux et les circonstances où vous avez écouté les textes, je serai ravi de vous lire.<br />Bon amusement.</p><p></p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;">PS : on parle du projet en détail, avec des photos et des vidéos <a href="https://www.mediatheque-mauguio-carnon.com/book/lecture-numerique-au-college/retour-ours-fictions-radio-2018">sur le site de la médiathèque Gaston Baissette</a>.</p><p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"> </p>
Nicolas Ancionhttp://ancion.hautetfort.com/about.htmlRencontres à Liège pour "L'homme qui valait 35 milliards"tag:ancion.hautetfort.com,2018-06-03:60567622018-06-03T18:20:19+02:002018-06-03T18:19:00+02:00 Le Collectif Mensuel fête son dixième anniversaire à Liège à l'invitation...
<p>Le <a href="http://www.collectifmensuel.be">Collectif Mensuel</a> fête son dixième anniversaire à Liège à l'invitation de Serge Rangoni : rencontres, concerts, spectacles, soirées, exposition, il y en a pour tous les goûts et dans tous les genres.</p><p>C'est l'occasion bien entendu de revoir les spectacles de la compagnie, sur les scènes du <a href="http://www.theatredeliege.be">Théâtre de Liège</a>, mais aussi de se pencher sur le processus de création, notamment de deux spectacles que j'ai coécrits avec le Mensuel : "<a href="http://collectifmensuel.be/spectacles/blockbuster">Blockbuster</a>" et "<a href="http://collectifmensuel.be/spectacles/lhomme-qui-valait-35-milliards">L'homme qui valait 35 milliards</a>".</p><p>C'est ce que j'aurai le plaisir de faire ce mercredi 6 juin 2018 à 16h, à la <a href="http://www.livreauxtresors.be/">librairie Livre aux Trésors</a>, où l'on discutera, avec les trois piliers du Collectif Mensuel (Sandrine Bergot, Baptiste Isaia et Renaud Riga) des chemins tordus par lesquels on passe pour transformer un roman en spectacle vivant.</p><p>Le même soir, après la représentation de "<a href="http://theatredeliege.be/evenement/lhomme-qui-valait-35-milliards/">L'homme qui valait 35 milliards</a>", nous discuterons à chaud, au bord du plateau, de ce qui a changé (ou pas) depuis la création de la pièce, avec les comédiens et les spectateurs.</p><p>Et si le passé vous intéresse moins que l'avenir, c'est samedi 9 à 17h qu'il faut pousser la porte, pour assister en exclusivité à un avant-goût de notre prochaine création. Une lecture musicale de 30 minutes au Théâtre de Liège, entièrement gratuite, moyennant réservation à <a href="mailto:billetterie@theatredeliege.be">cette adresse mail</a>.</p><p>Venez nombreuses et nombreux. Sans vous, rien e tout ça n'aurait de sens.</p><p>Pour ne pas vous laisser sans illustration visuelle, en cliquant ci-dessous, vous accéderez à la séquence télé "C'est Kult" qui annonce la reprise du spectacle :</p><p style="text-align: center;"><a href="https://www.rtbf.be/auvio/detail_c-est-cult?id=2357156" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5824046" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/01/02/1487410184.jpg" alt="HOMMEQUI.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p>
Nicolas Ancionhttp://ancion.hautetfort.com/about.htmlRencontre à la Scène nationale du Grand Narbonne ce jeudi 3 maitag:ancion.hautetfort.com,2018-04-26:60467032018-04-26T16:12:53+02:002018-04-26T16:12:53+02:00 " Blockbuster " est en tournée depuis deux saisons et le spectacle fait...
<p>"<a title="Blockbuster, du Collectif Mensuel" href="http://collectifmensuel.be/spectacles/blockbuster"><strong><em>Blockbuster</em></strong></a>" est en tournée depuis deux saisons et le spectacle fait étape à la <a href="http://theatrecinema-narbonne.com/evenement/blockbuster/">Scène nationale du Grand Narbonne </a>ce <strong>jeudi 3 mai 2018</strong>.</p><p>La représentation sera suivie d'une discussion avec l'équipe et d'une séance de signature du roman "<em><strong>Invisibles et remuants</strong></em>" (dont la pièce a été librement adaptée), en collaboration avec la librairie Libellis.</p><p>Personne ne sait si Julia Roberts et Brad Pitt feront le déplacement. Ils sont les bienvenus. Sylvester Stallone aussi, s'il promet d'être calme.</p><p>Et si vous ne savez pas encore à quoi ressemble "Blockbuster", voici <a title="Blockbuster reportage RTBF" href="https://www.rtbf.be/auvio/detail_blockbuster?id=2205351">un reportage qui vous l'explique en quelques minutes seulement.</a></p><p>Bon amusement !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-5806202" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/00/00/673520155.jpg" alt="BB.jpg" /></p><p> </p><p> </p>
Nicolas Ancionhttp://ancion.hautetfort.com/about.htmlRencontre au Musée Fabre à Montpelliertag:ancion.hautetfort.com,2018-03-09:60329282018-03-09T17:56:17+01:002018-03-09T17:56:17+01:00 E n partenariat avec l’école de FLE « L’Accent Français », la librairie...
<p>E<a href="http://ancion.hautetfort.com/media/02/02/2513402731.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5780464" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/02/02/2876224003.jpg" alt="affiche rencontre avec Nicolas Ancion.jpg" /></a>n partenariat avec l’école de FLE « L’Accent Français », la librairie Sauramps Comédie a le plaisir de vous convier à une rencontre avec Nicolas Ancion à l’auditorium du Musée Fabre le jeudi 15 mars. Cette rencontre est ouverte à tous et est gratuite.</p><p>Nicolas Ancion, écrivain, est auteur de 2 romans aux éditions Didier - collection « Mondes en VF » -, La cravate de Simenon et New York, 24 h chrono, de niveau A2, dédiés aux étrangers apprenant le français. Il nous parlera de <span class="text_exposed_show">lecture, de littérature, d’écriture, de ses livres.</span></p><div class="text_exposed_show"><p>La rencontre durera 1 h environ et sera suivie d’une dédicace. <br /> L’entrée en est libre, dans la limite des places disponibles.</p><p>15 mars à l’auditorium du Musée Fabre, de 14 h à 15 h 30.</p></div>
Nicolas Ancionhttp://ancion.hautetfort.com/about.htmlFureur de Lire : de retour en Belgique pour deux rencontrestag:ancion.hautetfort.com,2017-09-08:59780852017-09-08T21:26:55+02:002017-09-08T21:26:00+02:00 Si je reviens régulièrement en Belgique pour rendre visite aux élèves dans...
<p style="margin-bottom: 0cm;"><img id="media-5683995" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://ancion.hautetfort.com/media/01/00/3155155024.jpg" alt="NicolasAncionWEB.jpg" />Si je reviens régulièrement en Belgique pour rendre visite aux élèves dans les classes, ces rencontres ne sont malheureusement pas ouvertes au public, la plupart du temps. Pour changer un peu, voici que s'annoncent deux rencontres publiques dans le cadre de la Fureur de Lire.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">La première aura lieu à <strong>Grâce-Hollogne</strong>, à la <a href="http://www.bibli-grace-hollogne.be/agenda/2017/rencontre-nicolas-ancion-euregio-lit/">bibliothèque communale</a>, le <strong>jeudi 12 octobre à 20h</strong>.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Au programme, ce soir-là, discussion sur l'écriture et l'adaptation au théâtre, notamment autour de «<em> L'homme qui valait 35 milliards </em>» et de «<em> Invisibles et remuants </em>», devenu « <em>Blockbuster </em>» sur scène grâce au travail acharné du <a href="http://www.collectifmensuel.be/">Collectif Mensuel</a>.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">La seconde rencontre est organisée par le Cercle de Lecture de la <a href="http://bibliomarchinmodave.wordpress.com/">bibliothèque de Marchin-Modave</a>, elle aura lieu le <strong>vendredi 13 octobre à 20h</strong> au <strong>Bistro</strong> (place de Grand Marchin <strong>à 4570 Marchin</strong>).</p><p style="margin-bottom: 0cm;">La formules est alléchante : l'entrée est gratuit et ce sont les membres du Cercle de Lecture qui animeront la soirée. Questions-réponses, lectures, discussion ouverte avec le public. Une jolie manière de célébrer la Fureur de Lire.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">À Grâce-Hollogne ou à Modave, bienvenue à toutes et à tous et bonne Fureur de Lire, où que vous soyez !</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p>