Sarane Alexandrian a rejoint Breton et Nougé (14/09/2009)
Sarane Alexandrian est décédé ce week-end. Il avait bien vécu, du haut de son grand âge et de sa sagesse distante, lui qui avait eu l'honneur suprême de se faire excommunier par Breton comme tous les vrais surréalistes. Je ne pourrais écrire ici son éloge funêbre car je n'ai lu qu'un seul de ses livres, mais je l'avais trouvé particulièrement lumineux.
Comme un phare de moto dans la nuit. Ou un vers luisant au milieu du fumier.
"60 romans au goût du jour et de la nuit" publié par Fayard en 2000 est un inventaire d'idées et de synopsis de romans à écrire, avec une propension de l'auteur à reprérer ce qui n'a pas encore été ni fait, ni tenté ni réussi. A l'heure où les blogs multiplient les recettes pour aider les auteurs à se faire publier (les pires comme les meilleures), je recommande chaudement la lecture de ce traité qui n'est certainement pas le bon guide pour trouver un sujet vendeur mais permet, justement, de retrouver les traces du roman ambitieux, littéraire, simplement différent.
Alexandrian était d'une génération où on ne parlait de soigner l'image d'un écrivain mais tout simplement de préserver celle, bien plus sacrée, de la littérature, cette discipline magique où les mots font autre chose que vendre et communiquer.
Je ne sais pas si le livre est encore disponible. Il me semble en tout cas très recommandable en guise d'hommage.
11:19 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sarane alexandrian, littérature, surréalisme, décès | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Vous m'apprenez la mort de Sarane Alexandrian avec lequel j'ai correspondu un certain temps. Décidemment, ces temps derniers sont à la perte.
Écrit par : Frédérique M | 14/09/2009
Il y a certainement beaucoup d'auteurs qui germent au même moment, il suffit d'ouvrir les yeux et les oreilles pour les découvrir au-delà du bruit ambiant. C'est ce qu'on peut faire de mieux pour rendre hommages aux géants disparus...
Écrit par : Nicolas Ancion | 15/09/2009
Oui un livre pour écrire des livres que l'on ne pourra jamais vendre. Le summum de la littérature. celle qui n'est pas marchande.
Écrit par : Ferocias | 15/09/2009
Il va falloir que je m'y intéresse à ce personnage: j'ai un livre sur lui et un livre de lui chez moi... ça prend la poussière!
Écrit par : Daniel Fattore | 17/09/2009
J'ai surtout apprécié les liens aux pires et aux meilleurs. Il faut le faire, ces jours-ci, diviser le monde en bien et mal. Les ours, toutefois, n'ont pas de problème de parking ni de recherche d'un éditeur. De plus, au quatrième étage, il n'y a plus de maison d'édition mais encore un ours quelconque et sa femme.
Écrit par : marc tiefenthal | 17/09/2009
@ Daniel : lisez, lisez, c'est ainsi qu'on fait vivre les livres :-)
@ Marc : tant qu'il y a des liens sur le Web, il y a de l'espoir ;-)
@ Ferocias : comme son nom l'indique la littérature non marchande ne marchande pas.
Écrit par : Nicolas Ancion | 20/09/2009