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16/03/2010

Paul Nougé plus (im)pertinent que jamais

Les années passent et la pertinence de certains textes poétiques ne faiblit pas.

 

Il y a quelques semaines, lors d'une sorte de nettoyage de fin d'hiver, j'ai sorti sur le trottoir devant la maison, sur la place centrale du village, un fameux fatras, dont deux panneaux qui reprennent, en fac simile, deux poèmes de Paul Nougé. Pour ceux qui ne connaissent pas le recueil "La publicité transfigurée" de Paul Nougé, je ne peux que les renvoyer à ses oeuvres complètes publiées à l'Âge d'homme (sous le titre "L'expérience continue") ou à l'indispensable anthologie parue en poche dans la collection espace Nord (moins joliment intitulée "Fragments"). En deux mots, ce sont des poèmes présentés comme des publicités de l'entre-deux guerres.

 

Autant dire que ces deux panneaux ont perturbé la vie du village. Les voiture ralentissaient en traversant la place, les vieux s'arrêtaient et, après lecture des panneaux, repartaient pour le moins perplexes. "Ils sont fous, ces Belges", murmuraient-ils sans doute, imaginant peut-être que j'étais l'auteur de ces panneaux.

 

Ce n'est pas tant le bordel - pourtant impressionnant - qui inquiétait les passants, c'étaient les mots. N'est-ce pas la meilleure preuve, à quelques jours du Printemps des Poètes, que la poésie ne prend pas une ride et traverse les siècles ? Ce serait réjouissant.

Blonouge2.jpg

 

11:25 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paul nougé, surréalisme, écriture, publicité, pub, poésie, citation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

14/09/2009

Sarane Alexandrian a rejoint Breton et Nougé

60 jours.jpgSarane Alexandrian est décédé ce week-end. Il avait bien vécu, du haut de son grand âge et de sa sagesse distante, lui qui avait eu l'honneur suprême de se faire excommunier par Breton comme tous les vrais surréalistes. Je ne pourrais écrire ici son éloge funêbre car je n'ai lu qu'un seul de ses livres, mais je l'avais trouvé particulièrement lumineux.

Comme un phare de moto dans la nuit. Ou un vers luisant au milieu du fumier.

"60 romans au goût du jour et de la nuit" publié par Fayard en 2000 est un inventaire d'idées et de synopsis de romans à écrire, avec une propension de l'auteur à reprérer ce qui n'a pas encore été ni fait, ni tenté ni réussi. A l'heure où les blogs multiplient les recettes pour aider les auteurs à se faire publier (les pires comme les meilleures), je recommande chaudement la lecture de ce traité qui n'est certainement pas le bon guide pour trouver un sujet vendeur mais permet, justement, de retrouver les traces du roman ambitieux, littéraire, simplement différent.

Alexandrian était d'une génération où on ne parlait de soigner l'image d'un écrivain mais tout simplement de préserver celle, bien plus sacrée, de la littérature, cette discipline magique où les mots font autre chose que vendre et communiquer.

Je ne sais pas si le livre est encore disponible. Il me semble en tout cas très recommandable en guise d'hommage.