Train de nuit (09/03/2011)
Le type à côté de moi a défait sa ceinture
Déballé son thermos
Bu deux tasses
Fouillé dans sa mallette
Il y a un cadenas rouillé
sur sa mallette en cuir
Elle est lourde il la traîne sur un diable
Pauvre type
Traîner le diable derrière soi
Ce n’est pas une vie
Dans sa mallette, le gilet fluorescent des cheminots, un mousqueton rouge qui dépasse, une bouteille d’eau pétillante et cette lettre qu’il sort puis déchire minutieusement.
Vous avez gagné à la loterie, dit-elle en flamand, vous avez été sélectionné pour la grande finale, vous êtes riche, vous êtes beau, vous êtes celui espérez être
Erreur
Vous êtes un autre
Vous êtes le voisin de train à la mallette
Beige en cuir cadenassé
Le cheminot à chemise bleue à cravate jaune
Vous êtes le type d'à-côté
Pas celui sur qui ça tombe mais l’autre
Celui qui y croit dur comme fer mais qui ne gagne jamais
Le type d'à-côté a délacé ses chaussures
Etendu ses jambes molles
Fermé les yeux
Il dort déjà le type d’à-côté
Et rêve à son enveloppe
Ou au monde qu’il inventerait s’il écrivait un peu
Demain il s’y mettra
Et moi aussi d’ailleurs
Demain, j’écris la fin du monde
08:48 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : train, poésie, cheminot, nuit, nicolas ancion, belgique | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Et rêve à son enveloppe
Ou au monde qu’il inventerait s’il écrivait un peu
Tout est là, non? Inventer et écrire. Créer d'autres mondes, les faire sortir de l'ombre de l'imaginaire...
Écrit par : Feuilly | 11/03/2011
c'est beau l'imagination quand s'est couché sur papier ;)
Écrit par : MarionGT | 13/04/2011