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15/09/2006

Le compte à rebours est lancé

Oui, le compte à rebours est lancé, mais depuis très longtemps déjà. Non pas celui qui décompte les jours d'ici le 8 octobre, comme le pensent volontiers nos politiques professionnels, mais celui qui annonce la fermeture de la phase à chaud dans le bassin liégeois.

Alors qu'on sait que Liège compte déjà aujourd'hui 30% de chômeurs, il n'est pas difficile de calculer qu'avec 2500 emplois directs perdus chez Arcelor et deux fois plus (estimation basse) en emplois indirects, le taux de demandeurs d'emplois à Liège atteindra des records nationaux et rejoindra les régions les plus sinistrées d'Europe. Et tout cela, sans bénéficier pour autant des aides européennes à la reconversion!

De toute façon, soyons honnêtes, on se demande tout de même ce que nos politiques actuels feraient d'une manne d'argent supplémentaire, à part créer des structures pour allouer les fonds, ou plutôt pour discuter entre encravatés des raisons pour lesquelles on n'a personne à qui les allouer.

Arcelor a promis de l'argent (il n'est, semble-t-il pas encore arrivé, il n'y a pas que pour le Tsunami que l'aide internationale se limite à des effets d'annonce ;-) et la création de milliers d'emploi. Aux dernières nouvelles (fort discrètes, d'ailleurs), on aurait réussi à en créer 250. Un score digne du gouvernement fédéral, qui doit bien, à ce jour, avoir créé un millier d'emplois sur les 200 000 promis!

Alors, où en sommes-nous?

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Nulle part. 2009, c'est demain. Et comme rien n'a été mis en place à ce jour, on va droit dans le mur. A la Violette, on répondra certainement qu'Arcelor ce n'est pas la Ville de Liège et qu'il n'est pas du ressort de la commune de Liège de s'occuper de cela.

Pourtant, notre bourgmestre actuel n'est autre que le président de la fédération du PS, le patron de tous les mandataires parapublics qu'on a chargés de travailler pour la reconversion et le redéploiement.

Pourtant, le PS est à tous les niveaux de pouvoir en Belgique, à la Ville, à la Province, à la Région, au Fédéral. Il ne peut y avoir de meilleur contexte politique pour sortir la ville de l'ornière économique. Il n'y en aura jamais de meilleur, pour le PS, en tout cas. Marcourt à l'économie n'a rien fait de concret pour Liège, si ce n'est "pousser" la liste aux communales pour s'assurer un peu de visibilité personnelle.

Rien que de penser à tout cela, je suis honteux pour la Cité Ardente. On mérite mieux que ça.

Il est temps de changer la donne et de donner le pouvoir de décision à des gens qui ont envie de travailler et qui ont des idées pour changer les choses. Vous ne pensez pas?

12:00 Publié dans ecolo | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

14/09/2006

« Les mesures POUR la pauvreté »

J’entendais il y a quelques temps à la télévision une vice-première ministre du gouvernement fédéral annoncer que la réunion budgétaire avait pour objectif, notamment de dégager des moyens financier « pour la pauvreté ». Voilà qui est choquant, non ? Ne faudrait-il pas avant tout se mobiliser contre la pauvreté? Et la première des mesures à prendre ne consisterait-elle pas à la faire tout simplement disparaître ? Quand j’entends qu’à Liège 40% des jeunes sont au chômage et que 20% des habitants vivent sous le seuil de la pauvreté, je ne me dis pas qu’il faut aider ces gens à trouver les moyens de vivre, je pense tout simplement qu’il faut les sortir de là. Et pas en leur offrant des chèques culture ou des bons pour des livres scolaires ! En les aidant à réaliser leurs projets et à reprendre la place qui leur revient, en plein cœur de la société.
J’ai publié cette semaine dans les pages du magazine « Liège(04) », un portrait de madame Neri, la patronne du « Star of India », rue du Plan Incliné, le meilleur restaurant indien de Liège à mes yeux (et à mes papilles gustatives surtout ;-). Son histoire est incroyable. Il y a quelques années, après avoir bossé toute sa vie dans la restauration, elle découvre qu’on n’a pas payé ses charges sociales et qu’elle n’a pas droit au chômage alors que le resto qui l’emploie vient de fermer. Résultat, elle se retrouve au CPAS. Mais elle a un caractère bien trempé et des projets plein la tête. Elle ne veut pas rester dans cette situation longtemps, elle veut monter son propre restaurant avec son mari originaire du Penjab. Aucune banque ne voulait lui prêter de l’argent, alors qu’il ne lui fallait que 10000 euros ! Elle les a toutes faites. Heureusement, elle a trouvé Credal et le micro-crédit, à Louvain-la-Neuve, qui lui a permis d’ouvrir son restaurant, qui est aujourd’hui un établissement qui marche bien.
medium_Credal3.JPGUn vrai succès.
Mais les commentaires des assistantes du CPAS sont éloquents : « En sept ans de carrière au CPAS, vous êtes la première que je vois s’en sortir ». Catastrophique mais vrai.
Or, le CPAS, c’est une compétence communale.
Il est urgent de mettre en place une vraie politique d’accompagnement des bénéficiaires de l’aide sociale pour voir avec eux comment leur vie peut changer. Comment ils peuvent se prendre en mains. Quels sont leurs envies, leurs projets, et les aider à les concrétiser. C’est comme ça qu’on crée de l’emploi, tout simplement. En donnant aux gens la possibilité de se lancer et de prendre des risques. En leur garantissant que, dans le pire des cas, ils se  retrouveront là où ils sont aujourd’hui, au CPAS. Que le seul risque qu’ils prennent, c’est de s’en sortir pour de bon.
Il me semble que ça vaut la peine, non ?

18:40 Publié dans ecolo | Lien permanent | Commentaires (3) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer