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09/01/2019

Le retour des ours : de la lecture pour les oreilles

Certains projets sont si fous qu'ils donnent le vertige et une envie irrépressible de les réaliser. Ainsi en va-t-il du Retour des ours, un projet de réalisation de fictions sonores par les élèves du Collège de l'Etang de l'Or à Mauguio (Hérault, France) à partir des nouvelles de mon recueil « Les ours n'ont pas de problème de parking » (Espace Nord en papier et Publienet en numérique).

 

radio,fiction sonore,nouvelles,les ours n'ont pas de problème de parkingAu commencement étaient les ours

L'idée est née au cours de rencontres avec l'équipe ultra dynamique de la médiathèque Gaston Baissette de Mauguio, rayon multi-médias. C'est là que se sont réunis les partenaires autour d'une grande table ronde :

- les enseignants du Collège (Lucille Villeneuve et Philippe Gaches) ;

- les deux documentalistes du collège (Anne Girard et Cécile Rumeau) ;

- Elisabeth Demolombe qui a porté le projet de bout en bout au sein de la médiathèque ;

- François Lopez, compositeur et ingénieur du son ;

- moi, qui reste l'auteur des textes sur lesquels les élèves allaient se pencher.

 

Pour résumer simplement le chantier : les élèves sont invités à réécrire les nouvelles (les découper, les raccourcir, les remonter, les adapter) en vue d'une lecture à voix haute, puis à s'enregistrer, à monter les fichiers sonores, puis à les enrichir avec des bruitages, des musiques et autres. Enfin, tout le monde se réunit pour écouter le résultat.

 

Une semaine pour concrétiser l'irréalisable

Les enseignants obtiennent assez vite auprès de leur direction (merci au passage au soutien permanent de la principale, Madame Nicole Langrand) le principe de consacrer une semaine entière au projet (en France, on dit que la semaine est banalisée : les élèves n'auront plus aucun cours, ils passeront la semaine entière au CDI ou à la médiathèque, selon les besoins du projet).

 

Dès le début de l'année, les élèves de troisième lisent le recueil, choisissent ensuite sur quel texte ils ont envie de travailler. Les groupes se forment tout naturellement autour de ces choix. Détail amusant six groupes partiront de la nouvelle « L'album de foot » qui, coupe du monde oblige, a séduit le plus grand nombre lecteurs (et lectrices).

 

Pour enrichir le spectre de leur imaginaire sonore, les élèves écoutent en classe des fictions radios, assez différentes les unes des autres. Du bon marché et du haut de gamme, du court en intégrale et des extraits de fictions plus longues. Une sélection apéritive, en quelque sorte. Puis, en novembre, arrive la semaine de chantier.

 

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Le lundi et le mardi, sous ma supervision et avec mes encouragements, les élèves s'attaquent aux nouvelles photocopiées, les découpent, les recollent sur de grandes feuilles colorées en y ajoutant leurs propres phrases. Ils repèrent les ruptures, découpent le récit en séquences à enregistrer séparément.

 

Ils décident de leur casting, s'attribuent les rôles et se lancent dans les enregistrements, car ils sont plus rapides que le planning ne l'avait prévu.

 

Le mercredi matin, puis le jeudi et le vendredi, sous la supervision de François Lopez, ils poursuivent les enregistrements, séquence par séquence, dialogue par dialogue et attaquent le montage. Le vendredi après-midi tout ou presque est enregistré et des maquettes sonores, encore très brutes, ont été montées sur les PC de la médiathèque (sur le logiciel Audacity).

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Quelques jours de montage en coulisse

C'est là que François Lopez reprend le chantier, assemblant les innombrables fragments, montant les différentes versions des nouvelles en un fichier propre pour chaque texte (assemblant ainsi des versions indépendantes, mélangeant les voix et les réécritures). Il nettoie les fichiers les plus pourris (mais pas tout, faut que le bricolage reste audible à l'oreille nue), ajoute de la musique, de l'ambiance sonore.


Puis tout le monde se retrouve à la médiathèque pour une séance d'écoute publique quelques semaines plus tard.

 

Il n'y avait pas de mouche parce qu'on était en décembre et pourtant on aurait pu les entendre voler. Dans un respect et une concentration incroyables, les élèves, les parents, les profs et la direction ont partagé ces moments de fiction sonores.

 

En soi, c'était déjà un miracle.

 

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Des fictions sonores à écouter à volonté, à partager en classe ou dans la voiture

Les versions audio sont disponibles ici, en bas de cette page.

A vous de les écouter, si vous en avez l'envie.

Ou de les faire écouter à vos élèves, s'ils sont un peu trop fatigués pour les lire sur papier. Ou de les diffuser en radio ou de les partager, comme vous en aurez l'envie.

 

Et si vous avez des commentaires, n'hésitez pas à les laisser ici. Si vous avez des anecdotes sur les lieux et les circonstances où vous avez écouté les textes, je serai ravi de vous lire.
Bon amusement.

 

PS : on parle du projet en détail, avec des photos et des vidéos sur le site de la médiathèque Gaston Baissette.

 

13/03/2011

Les ours n'ont pas problème de parking - résumé

C'est une des requêtes que je préfère, parmi celles que j'observe dans les statistiques de ce blog :

Les ours n'ont pas problème de parking - résumé

Existe-t-il une demande plus spécifique et plus transparente ?

J'imagine l'élève stressé, la veille du jour de l'interro, qui cherche à se débarrasser au plus vite de son devoir. Plutôt que lire les neuf histoires qui composent le recueil de nouvelles, il cherche si le web ne propose pas une solution clef sur porte.

Eh bien, non.

On ne trouve pas de résumé en ligne de ce recueil de nouvelles pour la raison toute simple qu'un recueil ne se résume pas. Ce n'est pas un roman. Il faudrait neuf résumés. Et résumer des nouvelles prend bien plus de temps que les lire, tout simplement.

Mais il se peut que l'élève stressé ait tout simplement oublié d'acheter le recueil (pourtant disponible dans toutes les librairies grâce à la version de poche publiée par Pocket), voilà qu'Internet peut désormais lui venir en aide !

 

coverours.jpg

 

"Les ours n'ont pas de problème de parking" sont désormais disponibles en ligne sur publie.net au prix de 3,49 EUR. On peut les lire instantanément sur son ordinateur, son téléphone intelligent (bon, ok, on dit Smartphone mais le sens est le même), sur son iPad ou sa liseuse, qui sait.

Et dans tous les cas, le texte est le même... Bonne lecture à toutes et tous !

 

23/02/2011

Réglé en liquide - une nouvelle offerte par ONLiT

Le réseau ONLiT est une revue numérique à flux tendu : on y trouve des textes brefs, percutants et allumés, à lire sans modération. Je vous en ai déjà parlé, notamment à l'occasion de la sortie de 25 minitrips en wagon-lit décapotable, l'anthologie de la revue disponible désormais dans toutes les bonnes librairies.

 

Depuis ce mercredi matin, vous pouvez lire gratuitement (comme tout le reste sur ONLiT, c'est du partage, pas du commerce) une brève nouvelle initulée "Réglé en liquide".

 

Pour vous éviter de cliquer tout de suite, je vous colle ici le début du texte, accompagné d'une jolie illustration que Jurg avait réalisée pour la défunte revue Kramix.

IllusJurg.jpg

(Ah, Kramix, c'était le bon temps !)

 

Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser des commentaires, ici ou sous le texte...

 

 

Réglé en liquide

J'avais décidé d'en finir avec mon banquier, non pas parce que je lui devais de l'argent mais parce qu'il était l'amant de ma femme, depuis plusieurs mois déjà. Et qu'elle était morte deux ans plus tôt, ce qui n'arrangeait rien à l'affaire.

Bien au contraire.

La simple idée de l'imaginer, le pantalon sur les chevilles, dans le caveau familial me filait frissons et nausées. Déjà de son vivant, elle n'était pas toujours fraîche ; après deux ans dans un tiroir en bois, je n'osais pas y penser. C'est le cantonnier qui m'a mis au parfum : un brave type, qui aime son métier comme sa bêche et ne ferait pas de mal à un lombric de compost. Il était tout retourné, il avait surpris le banquier par un soir de pleine lune.

On nageait dans le sordide, pire même, on y buvait la tasse.

C'est peut-être ça qui m'a donné l'idée, d'ailleurs.

Derrière le village, il y a un lac artificiel : un joli plan d'eau avec des enfants qui barbotent en été, des pêcheurs à l'aube et des couples illégitimes tout au long de la nuit, allongés dans leurs bagnoles ou dans les fourrés à échanger des miasmes. Si je voulais agir en toute discrétion, il faudrait voguer au large, atteindre le milieu et, d'un grand coup de rame, envoyer cette ordure macérer dans la vase, comme une épave de galion espagnol.

Et pour que tout ça ne soit pas vraiment de ma faute, je devais mettre ça sur le compte de l'alcool et de le fête, du bête accident. La faute à pas de chance.

 

(LIRE LA SUITE SUR ONLiT...)

 

 

 

22/02/2011

Suivez mon regard : le ring de Charleroi

À l'invitation de l'institut du Patrimoine wallon, d'Armel Job et de Christian Libens, j'ai rédigé une nouvelle pour "mettre en valeur" un élément du patrimoine architectural de Wallonie POUR LE RECUEIL "Suivez mon regard".

 

Comme des tas d'auteurs écrivaient déjà sur des décors qui me sont familiers, j'ai proposé d'écrire sur le Ring de Charleroi.

 

superpizza couleurweb(3).jpgC'est laid, c'est voyant, ça bouffe la paysage, mais c'est un vrai "geste fort" comme disent les urbanistes. Une forme de bras d'honneur des gestionnaires de voiries et des ingénieurs adressé aux passants, au cyclistes, aux piétons, aux habitants qui doivent passer sous cette masse d béton qui survole et ceinture la ville.

 

Pour couronner le tout, Jurg a concocté une magnifique illustration aux couleurs de pizzas.

 

N'est-ce pas joli ?

 

A vous de découvrir le texte en librairie !

 

Voici la présentation du livre :

 

Quarante auteurs et quarante illustrateurs se sont plu, l’espace d’un recueil, à exercer leurs talents sur les biens de famille. Chaque écrivain, épaulé d’un complice plasticien, a fait son choix dans le vaste fonds domestique et a laissé courir son imagination. Pas de traité d’archéologie, pas de guide touristique et surtout pas de plaidoyer nationaliste ! Quarante poèmes, fictions, évocations, en ricochet sur un fragment de Wallonie. Pour le plaisir !

« Suivez mon regard ! », nous disent les auteurs. Suivons-le à travers les cinq provinces, nous découvrirons que le patrimoine n’est pas un bloc de granit figé dans le silence des siècles. Le patrimoine parle. Il ne radote pas, il dialogue avec nous et suscite sans cesse des rêves insolites, des idées nouvelles, de l’espoir pour les hommes d’aujourd’hui.

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Auteur(s) : Sous la direction d'Armel Job et de Christian Libbens

  • Avant-propos de Freddy Joris
  • André-Marcel ADAMEK, Le freux du Château de Vêves
  • Nicolas ANCION, Superpizza
  • Frank ANDRIAT, D'Orval en Gaume
  • Luc BABA, Le petit rouge de Liège
  • Alain BERTRAND, Spa-Francorchamps
  • Philippe BRADFER, Post tenebras spero lucem
  • Eric BROGNIET, Tutti cadaveri
  • Daniel CHARNEUX, Emile et Marthe
  • Pierre CORAN, Le beffroi de Mons
  • Ghislain COTTON, Un week-end à la campagne
  • Alain DANTINNE, Entre deux eaux
  • Guy DELHASSE, Bon plongeon à toi Johnny Personne
  • Xavier DEUTSCH, Les feux de plateaux
  • Eddy DEVOLDER, Van Gogh à la cathédrale
  • François EMMANUEL, Petites pratiques de l'utopie
  • Vincent ENGEL, Festives hostilités
  • Bernad GHEUR, La cathédrale de mon enfance
  • Françoise HOUDART, Le rêve de pierre d'Eléonore
  • Jean  JAUNIAIX, Le Bull de mon père
  • Armel JOB, Le dolmen
  • Eva KAVIAN, Le chant des odonates
  • Stéphane LAMBERT, Des injures et des prières
  • Pascal LECLERCQ, In Mémorial
  • Christian LIBENS, La bête
  • Françoise LISON-LEROY, En cet écrin dernier
  • Karel LOGIST, 374e marche
  • Malika MADI, Losseau, l'oiseau du paradis
  • Paul MATHIEU, Les testaments de pierre. Lettres à un ami
  • Colette NYS-MAZURE, Un enlèvement
  • Marc PIRLET, Entre ciel et terre
  • Claude RAUCY, Les rassembleurs
  • Frédéric SAENEN, La langue première
  • André SCHMITZ, Sources et Sortilèges
  • Irène STEYCK, La statue de Grétry
  • René SWENNEN, La banlieue industrielle
  • Georges THINES, Le lors et le tumulus
  • Michel TORREKENS, Gembloux, ma planète
  • Jean-Pierre VERHEGGEN, On a décapité Sigebert
  • Jean-Luc WAUTHIER, Le manège
  • Evelyne WILWERTH, Les confettis roses


Parution : Namur 2011
Edition : IPW
408 pages
ISBN : 978-2-87522-055-4
Prix TTC EUR : 15.00

05/01/2011

Qu'est-ce qui va se passer en 2011 ?

D'habitude, en début d'année, j'ai tendance à faire le bilan de ce que j'ai réussi à abattre comme boulot dans l'année qui s'achève, puis de dresser la liste de ce que je dois faire au cours de celle qui commence (j'adore rédiger des listes de choses à faire, ça m'évite de devoir les réaliser ensuite, même si j'ai presque autant de plaisir à les biffer quand je les ai accomplis ; je n'arrive pas à savoir ce que je préfère, à vrai dire, biffer ou lister).

 

Mais, là, je ne vais pas dresser de longue liste, juste signaler que c'est en février que sortira la première anthologie de textes publiés par le site ONLiT. Comme la couverture est très belle, je vous la colle ici :

25 wagons lits.jpg

Et comme ONLiT fait bien les choses, ce sera un gros livre plein de petits textes. Exactement comme sur le site sauf qu'on peut les lire partout et en tout temps, même quand il n'y a plus de courant et d'Internet (même après la fin du monde en 2012, donc : prenez vos précautions dès 2011).

 

Comme vous vous demandez certainement qui sont les 25 auteurs du recueil, en voici 24 en vrac : Felicia Atkinson, Alain Bertrand, Pierre Borion, Frédéric Bourgeois, Lucille Calmel, Corentin Candi,
Laurent D'Ursel, Serge Delaive, Cédric Francis, Corentin Jacobs, Edgar Kosma, Lario Lacerda, Pierre-Brice Lebrun, Benoit Leclerc, Karel Logist, Lucille Lux, Jacques Raket, Milady Renoir, Georges Richardot, Laurence Soetens, David
Spailier, Vincent Tholomé, Luc Vandermaelen, Andy Vérol. Pour le 25e, à vous de deviner.

 

Et puisque c'est de saison, je vous souhaite une année 2011 pleine de lectures passionnantes et d'écriture rebondissante !

24/05/2010

Comment remporter le Prix Hemingway ?

Je vous rassure tout de suite, je ne connais pas la réponse à cette jolie question. La meilleure preuve, c'est que je participe depuis 3 ans à ce concours de nouvelles prestigieux, qui reste, à ma connaissance, le mieux doté de Francophonie (4000 EUR et un abonnement aux arènes de Nîmes pour le lauréat, tout ça pour une seule nouvelle, c'est inégalé, je pense).

 

Mais j'ai eu le plaisir de constater cette année que j'approchais du but, en découvrant le communiqué qui annonçait l'attribution du prix à Jean-Paul Didierlaurent :

COMMUNIQUE
des Avocats du Diable,
organisateurs du Prix

 
Jean-Paul DIDIERLAURENT
remporte le PRIX HEMINGWAY 2010

 
 
Vendredi soir, dans la cour d’honneur de la bodega Alegria, Laure ADLER, présidente du jury, a annoncé le nom du lauréat du Prix international HEMINGWAY 2010. Cette année, c’est Jean-Paul DIDIERLAURENT, pour sa nouvelle intitulée Brume, qui a le privilège d‘inscrire son nom au palmarès déjà prestigieux de ce prix qui récompense depuis 2005 la meilleure nouvelle à thématique tauromachique.
 
Devant plus de 450 personnes, la présidente a confié que les délibérations du jury avaient nécessité trois tours de scrutin avant d’élire la nouvelle lauréate parmi les 20 finalistes (sur 87 nouvelles reçues cette année).
 
En finale, Brume, qui raconte l‘histoire d’un ancien puntillero qui, reclus dans une maison de retraite, n‘a rien perdu de ses réflexes taurins. La nuit, il déambule dans la couloirs  et  coupe avec application le fil qui relie les autres pensionnaires à la vie lorsqu‘il juge que ces derniers ont accompli leur destin et qu ‘ils ont enfin «mérité l‘estocade »…
 
Véritable réflexion sur la vie – donc sur la mort -,  sur le temps qui passe, l’héritage à laisser à ceux qui restent, et sur la façon de se comporter en torero en dehors de l‘arène, Brume s‘est retrouvée en finale face à Zebumachie et vieux fauteuils en cuir,  rédigée par Nicolas Ancion.
 
Duel au sommet entre deux habitués du Prix Hemingway, puisque les deux auteurs ont été plusieurs fois finalistes au cours des éditions précédentes… Inutile de dire à quel point il fut difficile pour le jury de départager ces deux nouvelles... A l ‘issue du troisième tour, l‘égalité était parfaite entre les deux auteurs. Comme le prévoit le règlement du prix en pareil cas, c‘est le vote de la présidente qui compte double et fait basculer la décision, ce qui permet à Jean-Paul DIDIERLAURENT de remporter le prestigieux trophée, doté par Simon CASAS Production d’un cheque de 4000 euros et d’ un abonnement à la prochaine feria.  

J'ai donc loupé le prix à une petite voix (ou une grande, vu que c'était celle de Laure Adler, présidente du jury) et je dois avouer que ça me fait très plaisir pour plein de raisons :

- d'abord parce que le lauréat de cette année ne connaît rien à la corrida non plus (c'est réjouissant, ça montre que la littérature est plus importante que le sujet lui-même), il n'a jamais assisté aux festivités taurines et habite dans les Vosges ;

- ensuite parce que, petit à petit, je monte dans le palmarès et que je sais que je suis persévérant et que je serai encore au départ l'an prochain et les années qui suivent (au pire, je finirai par disposer d'un recueil de nouvelles complet sur le monde de la corrida  !) ;

- enfin, parce que le prix est organisé par les éditions Au Diable Vauvert, que j'aime beaucoup et que, si je n'ai pas eu le prix, c'est sans doute que Marion Mazauric défendait mon texte (elle m'a confié que ce n'était jamais le texte qu'elle défendait qui remportait le prix).

Du coup, rendez-vous l'année prochaîne à la Feria de Pentecôte pour les prochains résultats !

10/05/2010

Kramix 3 contient aussi de la littérature de crise

Vous avez peut-être loupé le premier numéro, oublié d'acheter le deuxième, il est temps de vous offrir le troisième, qui arrive en ce moment dans toutes les bonnes librairies BD.

 

Oui, il est sorti le magazine KRAMIX 3, toujours aussi joliment sous-titré Petit Bazar Graphicomix.

 

On y trouve plein de BD inédites mais pas que ça, puisque je publie dans chaque numéro une nouvelle inédite sous le titre générique de "Petites nouvelles en temps de crise". À chaque fois, c'est illustré par le sauvage Jürg, qui me pousse vers le gore et le peu ragoutant. C'est un plaisir.

 

Miam.

 

Et cette fois le texte s'intitule "Petites frappes chirurgicales".

kramix.jpg
2 EUR en librairie !

23:24 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelles, magazine, bd, littérature, librairie, nicolas ancion | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

08/04/2010

Achève-moi donc cette nouvelle

achevemoi.jpgAchève-moi, c'est l'invitation lancée par un formidable concours d'écriture ouvert à tous, dans le monde entier, à l'initiative de la Province de Liège.

 

Huit débuts de nouvelles, écrits par huit écrivains belges, sont proposés au public. Chacun est libre de choisir celui qui lui parle plus particulièrement et, avant le 15 mai, de rédiger la suite (et la fin) du texte en question.

 

Les auteurs qui vous proposent un bout de démarrage sont Christine Aventin, Luc Baba, Vincent Engel, Jean-Luc Fonck, Bernard Gheur, Caroline Lamarche et Grégoire Polet. Puis moi, aussi, c'est vrai.

 

Pour montrer le bon exemple, je vous propose ici le début de texte que j'ai rédigé, en espérant que cela vous donne envie d'écrire la suite !

 

Si on t'avait dit qu'un jour, tu marcherais à pied, le long de la route, avec un jerrycan d'essence au bout du bras, tu ne l'aurais pas cru. Pas sur la nationale qui passe derrière chez toi, pas à cinq minutes à pied de ta villa. On tombe en panne au bout du monde, au coin d'un bois, au bord d'une falaise, aux portes du désert, pas dans l'allée de son garage, entre le portillon électrique et la boîte aux lettres. Pourtant, cette nuit, tu marches et tu sais que la station-service la plus proche est à douze kilomètres. Une fameuse distance, à tailler dans le noir, guidé par la peinture blanche au bord de la route, la silhouette des poteaux parfois et la lumière aveuglante des phares, de temps à autres.

Les voitures te dépassent sans s'arrêter.


Un homme seul au bord de la route, ça fait peur. On appuie sur la pédale, le moteur gronde et toi, toujours silencieux, tu vois les feux rouges s'éloigner, rapetisser puis disparaître. Tu marches sans tourner la tête et cette solitude te fait un bien fou. Même si le bidon de plastique pèse dans ta main, même si le bruit de l'essence secouée flique et floque au rythme de tes pas, tu savoures le calme de cette route de nuit.


Tu te demandes d'ailleurs pourquoi tu marches si rarement, pourquoi, comme tous les autres, tu t'assieds derrière ton volant pour le moindre déplacement. Sans doute parce qu'on a toujours payé ta voiture, ton essence, ton assurance. Parce que tu travaillais pour une des plus grosses compagnies pétrolières aussi. Tu roulais en quatre-quatre comme tu portais la cravate, le costume trois pièces et les valises pleines de billets pour graisser les rouages des administrations un peu poussiéreuses. Tu en as vu, du paysage : des pays sans touristes en Asie du Sud-Est, des coins reculés en Afrique et des anciennes républiques soviétiques, dont tu n'as pas même retenu les noms; tous ces paysages, tu les as regardés de haut tandis que ton jet atterrissait, puis défiler derrière les vitres teintées des voitures de fonction, avec chauffeur et air conditionné, tu avais de la chance, c'est ce que tout le monde disait autour de toi, un boulot bien payé, qui te faisait voyager, un employeur royal, qui n'avait jamais hésité à récompenser ta fidélité : vacances au Vanuatu, aux îles Fidji, à la Barbade, tu aurais pu te lasser des îles et des mers vertes mais tu as profité de tout ça sans compter et tu n'as jamais imaginé que tout cela pourrait avoir une fin.

(à suivre... mais c'est à vous de vous charger de la suite)

 

Et si l'envie vous vient de participer au concours d'écriture, rendez-vous sur le site http://www.achevemoi.be pour obtenir tous les rensignements pratiques.