12/02/2008
Quatrième de couverture : lequel préférez-vous?
La réédition d'un livre, c'est l'occasion de corriger le tir du premier tirage. Si vous avez acheté la première édition du recueil "Les ours n'ont pas de problème de parking" vous avez peut-être remarqué qu'il manque deux mots dans la quatrième de couverture? S'ils sont tous bien là, c'est que vous avez la deuxième édition ;-) Et si vous n'avez pas le livre dans votre bibliothèque, trop tard, il n'est plus disponible!
"Nous sommes tous des playmobiles" sort dans un mois en version de poche et je viens de découvrir sur le site de la Fnac la nouvelle quatrième de couverture (on dit C4, en jargon d'éditeur, mais le C4, en vocabulaire administratif belge, ce n'est pas très réjouissant comme appellation - NdA pour les lecteurs du bout du monde, le formulaire C4, en Belgique, est celui via lequel un employeur signifie la fin de son contrat à un travailleur, joli statalisme, non?). La voici donc :
"Il suffit parfois de pas grand chose pour qu'une vie ordinaire se transforme en une grande aventure.
Une tâche de sauce, un appareil photo, une agrafeuse, un paquet de cigarettes, un abri de jardin, un accident de voiture... « (...) Si je n'avais pas eu cette réunion importante ce jeudi-là, si je n'avais pas mis ma chemise bleu clair avec les fines lignes blanches, si je n'étais pas descendu en vitesse manger un durum sauce samouraï, si je n'avais pas mordu aussi fort en plein milieu de la crêpe, si la viande d'agneau ne s'était pas dérobée sous la pression de mes dents, si l'un des morceaux n'était pas tombé pile sur ma cravate et s'il n'avait pas glissé vers la gauche, il n'aurait pas maculé en une traînée blanchâtre et huileuse tout un pan de ma chemise. Et ma vie n'aurait pas basculé. Une tâche pareille, c'est une honte pour n'importe qui. Pour n'importe qui de sérieux, pour n'importe qui d'important. Moi, j'étais quelqu'un comme ça (...). »
Après un presque rien, la vie des protagonistes de ces nouvelles va basculer, l'absurde va redonner des couleurs à leur existence terne."
et voici la version originale dans l'édition grand format:
"Bruxelles est une ville en plastique, comme le reste de la planète : on y voit courir des petits bonshommes dérisoires, emportés dans le courant de leur vie comme des bouteilles vides à la surface du canal. On rit, on se bat, on se débat, puis on se laisse aller et on se retrouve noyé dans la vase, sans avoir rien remarqué. A moins qu'un soubresaut ne change le cours des choses. Il suffit de presque rien : une tache de sauce, un appareil photo, une agrafeuse, un abri de jardin ou un paquet de cigarettes pour qu'une vie banale bascule dans la grande aventure, pour que l'absurde redonne des couleurs à une existence terne."
Devoir de vacances : comparez les deux versions et dites celles que vous préférez. Argumentez. Faites attention aux particularités géographiques des deux textes. A votre avis, lequel des deux est édité à Paris? Justifiez votre choix.
Allez, non, c'est juste pour rire, hein ;-)
07:45 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
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