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13/06/2011

La rue Sébastien Bottin résiste à Gallimard

#ruebottin, Gallimard, Actualitte, littérature, Sébastien Bottin, rue, J'ai d'abord cru que c'était un gag, comme il en circule beaucoup sur le Net, mais après vérification, il semblerait bien que le projet soit réel : ce 15 juin, la ville de Paris compte rebaptiser la rue Sébastien Bottin, où les Éditions Gallimard ont leur siège, en rue Gaston Gallimard.

 

Le projet est hallucinant : le nom de l'inventeur du bottin (de l'annuaire, donc, des pages blanches, des pages jaunes, des pages d'or...) serait détrôné par celui d'une marque commerciale.

 

Pourquoi pas rebaptiser les places de la gare de toutes les villes de France par un beaucoup plus joli place de la SNCF, mieux encore, par de plus éloquents esplanade TGV, tunnel Lunea ou boulevard Thalys ? Une promenade Airbus, me semblerait tout indiquée ensuite, ou un square L'Oréal, pardon Lilane Bettencourt, dont on reparle un peu, par les temps qui courent.

 

Allez, ne soyons pas grincheux, la ville de Paris a bien le droit de choisir le nom de ses rues. Mais je gage qu'un lobbying forcené amènera bientôt les autorités à trouver une allée Lagardère pour l'un des principaux concurrents du roi des éditeurs, qui doit être bien jaloux...

 

En attendant la manifestation du 15 pour réclamer le maintien de la mémoire de Sébastien Bottin, on peut consulter le fil twitter #ruebottin et le blog consacré au sujet sur actualitte.

 

PS : le logo a été créé par l'occasion par le Studio Walrus, salut à eux !

Commentaires

l'idée est amusante, subversive (pas sûr de savoir ce que veut dire ce mot, au fond), j'aime qu'une vraie revendication soit portée sur les DRM et le prix élevé etc.,

Mais de là à dire que Gallimard est "une marque commerciale", je trouve ça trop, et pour tout dire dommage : combien de livres de l'éditeur avons nous dans nos bibliothèques, en broché, en poche, combien détestés, combien lus, aimés ? Rien qu'en regardant dans mon étagère d'en-cours-ou-récemment-lus j'ai: Bergounioux, Volodine, Butor, Guyotat et même Pierre Autin-Grenier (si, si, en poche, l'excellente écriture poétique du quotidien “Les Radis Bleus”) Alors, combien d'autres, en nos étagères, indispensables à notre formation, à la manière dont nous avons grandi ?

Enfin, le principe même de changer, et partiellement, le nom de la rue ne me choque pas, en profiter pour faire parler du numérique et des enjeux du livre ne me choque pas non plus, tant mieux, je viendrai même sans doute (si encore il y avait une heure mais on dirait que c'est toute la journée ? on apporte sandwich, bières et petits fours ? bon, on verra…)

Écrit par : JS | 14/06/2011

Bonjour Joachim,
Je n'ai rien contre le fait que les rues changent de nom, bien sûr (surtout quand c'est le nom d'un politique qui remplace un autre, comme c'est le plus souvent le cas en Belgique) mais j'aime aussi beaucoup les noms de rue comme source de culture massivement partagée. Je ne connais le nom de Sébastien Bottin que par cette rue qui héberge la maison d'édition et son volet de diffusion (qui a diffusé et distribué, par exemple, "L'homme qui valait 35 milliards" jusqu'ici). Pour moi, les deux sont étroitement liés, tout comme la rue Bernard Palissy et les éditions de Minuit.
Cependant, j'insiste : Gallimard est bien une marque. Tout son travail d'uniformisation des couvertures, la mise en avant de la maison plus que des auteurs, le travail sur des collections très identifiables... le rappelle. Quand Gallimard vend Belle du Seigneur ou Pennac sous la même couverture crème, c'est par souci marketing de "vendre" au lecteur l'image de la maison. La marque donc.
Et toutes les opérations de relations publiques menées cette année pour le centenaire de la maison vont dans le même sens. D'où la réaction saine et poilante du @roidesediteurs sur Twitter (et ici même il y a deux semaines). D'où la réaction épidermique des défenseurs du livre numérique quand le président du SNE, patron de la maison Gallimard, prend appui sur 100 ans de marketing maison en faveur du livre papier pour tenter de ralentir l'arrivée du livre numérique, qui forcerait la même maison à changer de stratégie...
L'essentiel, vous l'avez bien vu, de toute façon, c'est de soulever des questions, de profiter des manoeuvres de relations publiques pour soulever des questions intéressantes. Si l'on procédait à un sondage, je ne suis pas certain que la population de bien des villes serait opposées à ce que l'on renomme des ronds points et rocades "Rond point du Mc Do", "Z.I. du Quick à emporter". Mc Do et Quick, ce sont leurs marques à eux. Gallimard est celle des lettrés, mais le processus est le même.

Écrit par : Nicolas Ancion | 14/06/2011

D'accord avec vous, bottin mondain chien!
En même temps doit-on vraiment garder toutes ces "avenues Lénine" et autres "Rond point de Moscou"?
Aude

Écrit par : cours de théâtre | 26/09/2011

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