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23/02/2011

Réglé en liquide - une nouvelle offerte par ONLiT

Le réseau ONLiT est une revue numérique à flux tendu : on y trouve des textes brefs, percutants et allumés, à lire sans modération. Je vous en ai déjà parlé, notamment à l'occasion de la sortie de 25 minitrips en wagon-lit décapotable, l'anthologie de la revue disponible désormais dans toutes les bonnes librairies.

 

Depuis ce mercredi matin, vous pouvez lire gratuitement (comme tout le reste sur ONLiT, c'est du partage, pas du commerce) une brève nouvelle initulée "Réglé en liquide".

 

Pour vous éviter de cliquer tout de suite, je vous colle ici le début du texte, accompagné d'une jolie illustration que Jurg avait réalisée pour la défunte revue Kramix.

IllusJurg.jpg

(Ah, Kramix, c'était le bon temps !)

 

Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser des commentaires, ici ou sous le texte...

 

 

Réglé en liquide

J'avais décidé d'en finir avec mon banquier, non pas parce que je lui devais de l'argent mais parce qu'il était l'amant de ma femme, depuis plusieurs mois déjà. Et qu'elle était morte deux ans plus tôt, ce qui n'arrangeait rien à l'affaire.

Bien au contraire.

La simple idée de l'imaginer, le pantalon sur les chevilles, dans le caveau familial me filait frissons et nausées. Déjà de son vivant, elle n'était pas toujours fraîche ; après deux ans dans un tiroir en bois, je n'osais pas y penser. C'est le cantonnier qui m'a mis au parfum : un brave type, qui aime son métier comme sa bêche et ne ferait pas de mal à un lombric de compost. Il était tout retourné, il avait surpris le banquier par un soir de pleine lune.

On nageait dans le sordide, pire même, on y buvait la tasse.

C'est peut-être ça qui m'a donné l'idée, d'ailleurs.

Derrière le village, il y a un lac artificiel : un joli plan d'eau avec des enfants qui barbotent en été, des pêcheurs à l'aube et des couples illégitimes tout au long de la nuit, allongés dans leurs bagnoles ou dans les fourrés à échanger des miasmes. Si je voulais agir en toute discrétion, il faudrait voguer au large, atteindre le milieu et, d'un grand coup de rame, envoyer cette ordure macérer dans la vase, comme une épave de galion espagnol.

Et pour que tout ça ne soit pas vraiment de ma faute, je devais mettre ça sur le compte de l'alcool et de le fête, du bête accident. La faute à pas de chance.

 

(LIRE LA SUITE SUR ONLiT...)