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27/10/2012

Monsieur Delagare débarque à Liège le 1er novembre

Il est allumé comme un cierge, roucoule comme un pigeon, swingue comme un club de golf.

Qui ça ?

Monsieur Delagare & Cie !

 

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Aurélien Rozo (aux guitares) et Mustapha Aouar (à tout le reste)

Le duo le plus chaloupé de la scène poétique de France.

Depuis des années, ils démontent mes textes, les absorbent et les recomposent en musique et en voix.

Ils seront en spectacle-concert le 1er novembre à 22h30 à Liège dans le chapiteau du Parc de la Boverie (sur le parking de l’hôtel Alliance).

L'entrée est gratuite pour les spectateurs qui ont déjà assisté à "L'homme qui valait 35 milliards" (sur présentation de votre ticket, quelle que soit la date), elle n'est que de 5 euros pour les autres (s'il en reste, à Liège, qui n'ont pas encore vu le spectacle).

liège,l'homme qui valait 35 milliards,gare au théâtre,poésie,monsieur delagare,je me numériseIls donneront à entendre ce soir là "Je me numérise", chatouilleries musicales sur des textes écrit sur mesure pour eux, avec aussi des bouts de "Burododo" (à partir de "Métro, boulot, dodo", éditions l'Arbre à Paroles) et des aventures du poète ("Le poète fait sa pub", éditions Maëlstrom ; "Le poète fait construire", éditions Fourre-tout ; "Le poète fait sur scène", éditions de la Gare).

"Poésies dites, le mot est faible, chantées seraient plus juste, mises en rythme, en chuintements, en murmures (...) par un fameux parleur"
JP Thibaudat, Rue89

"... jouissif avec de grands moments de rigolades kitsch punk... et une cigogne empaillée en guise d'effet final...."
NovaPlanet.com

A ne pas louper, ce 1er novembre !

15/06/2012

Je me numérise : première lecture en musique

Je suis en résidence d'écriture à Gare au Théâtre, à Vitry-sur-Seine, je me retrouve donc très souvent à Vitry sur scène cette année, et notamment ce lundi soir, le 18 juin, où pour la première fois on pourra entendre le texte que j'ai écrti au cours de cette belle aventure :

 

Je me numérise


Mise en voix, mise en musique, mise en jeu par la Compagnie de la Gare : Agnès Sighicelli à la voix et au violoncelle, Eric Récordier à la contrebasse, Aurélien Rozo à la guitare et Mustapha Aouar à tout le reste ou presque.

Comme le titre l'indique, ce spectacle introduit sur le plateau les questions que suscite la nouvelle ère dans laquelle nous avons le plaisir de nous débattre. Ne sommes-nous plus que des données numériques ? Que sommes-nous de plus que ces images de vidéosurveillance, ces infos de géolocalisations, ces tweets, ces statuts et ces données en vrac collectées dans tous les coins ? Le monde réel existe-t-il encore et quelle est sa valeur ? Sites de rencontres, sites de partage, réseaux sociaux : la solitude nous conduit-elle au numérique ou le numérique nous condamne-t-il à la solitude ?

Comme toutes ces questions sont bonnes et compliquées, les réponses sont forcément boîteuses. C'est ainsi, on ne choisit pas. On fait avec.

Venez ce lundi soir à Gare au Théâtre (RER C, arrêt Vitry-sur-Seine, le théâtre, comme son nom l'indique, est à coté des rails, ça lui permet de sortir du train-train) et réagissez de vive voix ou live tweetez si ça vous chante. Partagez ça. Répandez la bonne nouvelle : nous nous numérisons et ça ne va pas s'arrêter là.

 

jemenumeriselast.jpg

Cette manifestation, comme l'ensemble de la résidence, bénéficie du soutien de la Région Île-de-France. Encore merci !

18/11/2011

Je me numérise - texte préparatoire

 1.0

 

Je me suis levé ce matin.

Je suis allé jusqu'à la salle de bain pour me raser mais mon miroir a rejeté mon mot de passe.

Il refusait d'afficher mon image.

Juste un écran vide, avec le logo de la brosse à dent et l'icône du dentifrice.

J'ai réessayé une première fois.

Même refus. J'ai recommencé encore.

Je me suis dit que j'avais peut-être laissé la touche majuscule enfoncée. J'ai cherché partout sur mon corps et je n'ai pas trouvé. J'ai voulu balancer le miroir par la fenêtre puis j'ai pensé à combien ça coûtait. Sept ans de malheur et le risque de trancher un passant en deux, dans la rue plus bas.

Il devait bien y avoir une explication.

Je m'y suis pris avec méthode. J'ai marché jusqu'au tableau électrique et j'ai coupé les plombs.

J'ai tout rebooté.

Ça n'a rien changé.

Il a fallu du temps pour que l'appartement se recharge, je voyais le paysage réapparaître peu à peu derrière les vitres.

J'ai tenté de me raser sans me voir mais ça n'a rien donné de bon.

Je me suis entaillé la joue.

Ma pensée s'est mise à dériver suivant un fil tordu, comme du sang qui s'écoule.

Puis le téléphone a coupé le fil et j'ai décroché.

C'était du télémarketing. Une jeune fille voulait me vendre des produits surgelés.

C'est toujours quelqu'un qui cherche à vendre. Sans ça, le téléphone ne sonnerait jamais.

Je ne sais même pas si elle existe, cette vendeuse de surgelés, elle m'a donné un faux nom, elle m'a lu de jolies phrases qui sonnaient creux, ce n'est pas à moi qu'elle voulait parler mais à un client, je n'avais pas envie de recommencer le coup du miroir, me sentir rejeté, j'ai commandé des légumes pour la soupe.

C'est bon la soupe. Surtout les légumes.

Il y avait une promo pour trois sachets.

J'ai pris la promo.

Je n'ai pas de congélateur.

Ce n'est pas grave, j'ai bien senti que je lui faisais plaisir en jouant les clients.

C'est comme ça qu'on joue bien. En endossant le rôle qu'on attend de nous.

 

Le téléphone sonne.

 

VOIX D'HOMME

Vous avez commandé des légumes surgelés ce matin ?

 

LUI

Oui

 

VOIX D'HOMME

Il y a un problème avec votre carte de banque. Le paiement a été rejeté.

 

(A SUIVRE)


Extrait de textes préparatoires à l'écriture de "Je me numérise" pour la Compagnie de la gare (Vitry-sur-Seine)

 

14/11/2011

Je me numérise à Gare au Théâtre

Je suis en ce moment en résidence d'écriture à Vitry-sur-Seine, à l'invitation de Mustapha Aouar et de l'équipe de la Compagnie de la Gare. La résidence bénéficie du soutien de la Région Île de France.

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 D'ici quelques semaines, je devrais avoir achevé le texte d'une pièce de théâtre qui sera créée à par la compagnie, à Gare au Théâtre, au cours de la saison 2012. La pièce s'intitule « Je me numérise » et j'essaie d'y parler, très concrètement, des mutations profondes que notre monde traverse en ce moment. Oui, oui, l'arrivée massive des Chinois comme financiers du monde et fabricants de tout. Oui, oui, les caméras de surveillance et le flicage du web. Oui, oui, le tout au numérique et les réseaux sociaux. Oui, oui, la grande solitude des villes et la santé mentale défaillante.

 

Enfin, j'espère que je mettrai tout ça dedans, comme on cuisine un plat au four avec tous les restes de la veille, en ajoutant de l'ail et une couche gratinée pour enrober le tout et le rendre un peu moins fade...

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Jeudi soir, j'ai donné une première lecture du début du texte. Un quart d'heure chrono, pas plus, puisqu'on m'avait suggéré de lire « maximum vingt minutes ».

(C'est une vieille leçon que j'ai retenue, après une de mes premières soirées de lecture où j'ai vu comment Pierre Mertens montait tout le public contre lui parce qu'il lisait deux fois plus longtemps que les autres auteurs, puis Nicole Malinconi et Jean-Luc Outers endormir le public à lire des extraits de roman saisis hors contexte. Il y a prescription, les événements ont eu lieu il y a plus de dix ans, je peux donc révéler les noms de ceux qui m'ont enseigné, un peu malgré eux, il est vrai cette règle d'or : toujours faire court. Si possible émouvoir les gens – et je compte le rire parmi les émotions les plus agréables à partager. Lire bref et tonique. Préférer cinq bonnes minutes qui donnent envie d'en entendre plus à vingt-cinq minutes dont dix sont de trop.)

Grand soulagement : le texte a été bien accueilli. Le public a ri. Il a réagi quand il le fallait, alors que l'exercice de lecture, par une seule voix d'une pièce de théâtre à trois personnages est un vrai casse-gueule, d'où le texte ressort forcément amoché.

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 Après ça, soirée cabaret par Monsieur Delagare et Cie (Mustapha Aouar et son orchestre au complet : Rico et Aurélien) à partir des textes de mon recueil « Métro boulot dodo » (éditions l'Arbre à Paroles). Le spectacle s'appelle « Boulododo » et il sera rejoué à la mi-décembre trois soirs d'affilée. J'avais mon téléphone, j'étais assis dans le fond, je me suis donc permis de filmer un petit bout qui vous donne un aperçu de ce que ces trois énergumènes peuvent produire à partir de petits textes en prose... Ce morceau est particulièrement calme et posé, par rapport à l'ensemble du spectacle.



 

Bon, à côté de l'écriture, une résidence d'auteur, c'est aussi beaucoup de rencontres.

Au cours des mois de septembre et d'octobre, j'aurai rencontré 12 classes des lycées et collèges de Vitry-sur-Seine, soit plus de 300 élèves de troisième et de seconde au total, qui ont tous lu (en détail et sans sauter un mot, ça s'entend dans leurs questions) mon recueil de nouvelles « Nous sommes tous des playmobiles ».

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Maintenant, on passe aux choses sérieuses. Avec une bonne partie de ces jeunes gens, nous allons écrire des épisodes de série télé. Sans doute une soixantaine d'épisodes au total d'ici la fin mars. Qui dit mieux ?

Si ça vous intéresse, je vous donnerai des nouvelles de tout ça dans les prochaines semaines.