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08/03/2011

La solitude, c'est toujours mieux à deux

Pologne, Varsovie, poésie, Nicolas Ancion, littérature, solitudeÇa y est me revoilà assis

avec les doigts gelés

j’arrive à l’instant du froid

et je m’assieds

dans un machin qui ne bouge pas

c’est un restaurant je crois

il y a des gens attablés pas loin de moi

avec des airs de Polonais

en visite à la pizzeria

je me rends compte à quel point

ces textes sont dérisoires

pas vraiment des histoires

sans doute pas des poèmes

ma façon à moi de retenir le temps qui passe

de prendre des photos dégueulasses

avec les dents

et la mauvaise foi crasse

d’un grand enfant

j’avais envie de bouffe indienne

quelle drôle d’idée

à Varsovie

qu’à cela ne tienne

je n’en ai pas trouvé sur ma route

pourtant fort sinueuse

alors comme j’avais froid et faim

et qu’on peut mourir des deux

je suis entré au plus vite

dans ce boui-boui

fort respectable

et ça y est je suis assis

seul à ma table

on est toujours seul quand on écrit

d’ailleurs

c’est souhaitable

c’est pour ça qu’on écrit si peu

sans doute

parce que la solitude au bout du compte

c’est toujours mieux à deux

quoi qu’on raconte

07/03/2011

Dans le tram à Varsovie

tram.jpgDans le tram ça faisait longtemps

que je n’avais plus écrit dans un tram

pourtant les rails

pourtant le bruit

la pluie battant sur le carreau

c’est comme si c’était hier

c’était il y a au moins cinq ans

Bruxelles

la poésie ne colle pas du tout à

Bruxelles

(dans le tram j’écrivais des romans)

les années ont passé

dans le tram ça faisait longtemps

que je n’avais plus écrit dans un tram

ce n’est pas un drame

mais d’être ici à Varsovie

juste à côté des doubles portes

avec le vent

avec la pluie

et le sol du tram glacé

qui colle aux pieds

j’en ai les doigts tout raides

à chaque arrêt

les portes s’ouvrent

les pneus de voitures lancent

des bruits d’eau qu’on écrase

des gémissements de freins

je suis dans le tram 29

ça ne s’invente pas

tram sale en site propre

et dans la nuit qui couvre la Pologne

je rejoins une dernière fois

l’hôtel de luxe

qui m’héberge

les feux tricolores les enseignes

dédoublés dans les flaques d’eau

ponctuent le trajet rectiligne

bientôt l’hôtel bientôt le luxe

puis la très très courte nuit

avant de dormir dans l’avion

combien de poèmes reste-t-il

avant de rejoindre la maison

et de ranger mon carnet

nul ne le sait sauf mon stylo

mais il ne compte jamais

que jusqu’à un