07/01/2009
Invité du Jeu des Dictionnaires le 11 juin à Liège
Zou, à chaud, l'info vient de tomber, je suis invité au Jeu des dictionnaires, dont l'enregistrement se fera dans la salle académique l'amphithéâtre de l'Europe sur le campus de l'Université de Liège au sart-Tilman, le 11 juin 19 février prochain en début de soirée.
Si vous êtes en bord de Meuse ce soir-là, soyez les bienvenus, venez nombreux, surtout si vous avez un rire communicatif (ma grand-maman, qui habitait à deux cents mètres de là à vol d'oiseau, avait ce genre de rire, elle pouvait dégeler une salle avec ses éclats et ses quintes de rire), et si vous avez le rire sobre, venez aussi, la salle est grande et joliment rénovée !
Ce sera l'occasion de parler un peu de mes deux de mon bouquins à paraître d'ici-là :
- Retrouver ses facultés, recueil de souvenirs inventés sur les années d'université, illustré par Pierre Kroll, aux Editions de l'Université de Liège (10 EUR seulement, sortie le 22/1);
- Les ours n'ont pas de problème de parking, réédition chez Pocket du recueil de nouvelles désormais introuvable, avec la nouvelle qui a fait débat lors du teste de lecture dans les écoles secondaires : "Nettoyage à sec" (sortie mai 2009).
(Comme vous l'aurez remarqué, l'actualité est bousculée, en 24h, la date d'enregistrement de l'émission a changé, ça explique les ratures.)
08:02 Publié dans Rencontres publiques | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : liège, 2015, jeu des dictionnaires, rtbf, raoul reyers, pierre kroll, littérature | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
27/05/2008
Liège 2015: l'aiguille qui fait vaciller la meule de foin
A Liège, si l'on en croit le bourgmestre et son équipe de rigolos dépressifs qui gèrent la ville, tout va toujours pour le mieux. Même quand la catastrophe est imminente et que l'on court dans la mauvaise direction...
Les bonnes nouvelles viennent de tomber du Feder, annonce-t-on à grands renforts de communication. Puisque l'argent va pleuvoir dans les prochaines années sur la Cité Ardente et ses environs, pourquoi de tristes sires viennent-ils réclamer plus encore ? Ne peuvent-ils se contenter de ce qu'on leur offre ? De beaux murs pour les musées, une belle gare et bientôt, de belles rues pour accueillir les voyageurs... Et puis, le Standard est champion...
Que réclament-ils, au fond, ces sinistres enthousiastes ?
Un projet pour la ville ? Une proposition concrète derrière laquelle les énergies pourraient se rassembler ? Mais pourquoi donc ? On peut tenir dix ans sur une victoire en championnat de foot, vingt ans sur le fantasme d'une gare qui drainerait les touristes et les investissements par miracle, trente ans au moins sur l'inertie collective qu'on ravive deux fois par an dans les beuveries interminables du village de Noël et du village gaulois...
Passe par Liège, on fait si bien la fête qu'on ne fait plus que ça...
Au point de s'asseoir largement des deux fesses sur tout projet citoyen qui n'est pas directement issu du microcosme politique (j'utilise expressément ce mot, car je viens de le lire sous la plume de Marie Liégeois dans La Gazette de Liège : « Le microcosme liégeois s'agite, depuis début mai, autour d'un débat de fond bouillonnant : Liège va-t-elle/peut-elle/ose-t-elle présenter sa candidature au titre de capitale européenne de la culture pour 2015 ? », il s'oppose dans mon esprit au terme « métropole » que tous les partis ont galvaudé lors des dernières élections communales... Non, 7500 signataires pour une pétition ce n'est pas un microcosme, pas plus qu'une ville de 200000 habitants, qui ne rayonne guère au-delà de 60 kilomètres de rayon, ne peut être qualifiée de métropole.) Voilà le problème criant : à Liège, il n'y a plus de culture qui ne soit politique, il n'y a plus d'initiative qui ne soit récupérée. Cela semble agréer tout le monde quand on trouve du soutien : il y a toujours bien un baron ou l'autre pour apposer son logo sur les affiches et les invitations de n'importe quel spectacle de quartier ou exposition suivie d'un souper interculturel. Mais quand il s'agit de fédérer, de rassembler, d'unir les forces autout d'autre chose qu'une beuverie, les portes se referment, les volets restent clos. L'exemple de « Liège ville des mots », projet pourtant piloté par des piliers ombragés du PS liégeois et soutenu par la Ministre PS de la Culture, qui ne bénéficiait du relais de personne dans la Cité Ardente (et certainement pas de l'échevin de la culture, qui a collé environ 600 fois plus d'affiche pour sa propre campagne électorale que pour la promotion de tous les projets culturels depuis son entrée en fonction) en est un exemple criant (cette phrase est un peu longue, vous vous souvenez encore du début, vous ?)
Demeyer soutient le basket, Firket le pied, le cheval et le vélo, Hupkens soutient les autres lors du vote et tout le monde fait comme si ces miettes de festivités composaient un projet de ville... Quelle honte !
Et lorsque un projet émane des citoyens, soit on le récupère, on le rabote, on le sabote, soit on l'ignore complètement, pire, on le détruit avec soin. C'est ce qui vient d'arriver à l'initiative Liège 2015, torpillée verbalement par le brillant Willy, qui a dû faire bosser tout son cabinet deux jours entiers pour trouver autant d'argument en faveur de la soumission à Mons... Liège est déjà, de fait, la capitale culturelle de la Wallonie, proclame-t-il fièrement. On se demande bien aux yeux de qui...
C'est surtout la capitale du renouveau du PS : de peur de faire des conneries, on ne fait plus rien ; de peur de déplaire à une partie de la population, on ne prend plus position ; de peur de déplaire à l'Empereur, on ne soutient plus que les initiatives venues d'en haut et l'on discrédite les projets venus d'en bas.
Il y a quelques semaines, je proposais de juger l'équipe en place suivant sa réaction face à la pétition Liège 2015 : le verdict est tombé. Puisque cette équipe n'en veut pas, il faudra donc changer d'équipe. Prendre des gens qui défendent Liège et ses artistes, pas ceux qui les bâillonnent et cherchent à les tourner en ridicule.
Le Collège de Liège, c'est comme un gros tas de foin. Vous l'arrosez un peu, ça devient du fumier. Vous lui tendez un bon cigare et tout s'envole en fumée. Si vous n'y touchez pas, c'est juste bon à donner comme fourrage aux bestiaux.
Dans la meule de foin, la seule chose qui m'intéresse, c'est l'aiguille, celle qui vient piquer les fesses, instiller l'énergie, aiguillonner les esprits. Elle était là hier soir, au conseil communal, elle reviendra bientôt, toujours plus fine et plus pointue. Elle finira par crever les baudruches politiques qui se sont gonflées d'orgueil lors des dernières élections. Je l'espère de tout mon cœur....
Et pour signer la pétition, il n'est jamais trop tard : http://petitions.agora.eu.org/liege2015/index.html
11:31 Publié dans Liège | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : liège, demeyer, ps, cdh, europe, culture, 2015 | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer