23/02/2009
Il manquait les 600 Franchimontois
Il aura juste manqué le vote des 600 Franchimontois pour que Liège réalise l'impossible. Je ne peux que déplorer que la populataion liégeoise soit passée si près de l'exploit. Je ne vais pas tenter de dresser le bilan de toute cette aventure, je vous renvoie au billet que François Schreuer vient de publier sur son blog, je me range entièrement derrière son analyse et je le félicite une fois encore pour l'énergie qu'il a déployée avec les autres du collectif.
Seule réticence - mais elle est de taille tout de même - je ne le suis pas quand il signale que l'accord signé entre le collectif et la ville aurait été plus efficace que le résultat obtenu hier. L'exploit réalisé à Liège hier, celui de mobiliser 11% des électeurs pour tenter de rendre une décision politique plus démocratique n'avait rien à voir avec un marchandage qui se serait signé sur le dos de 20000 pétitionnaires. Le comité Liège 2015 n'aura pas été un modèle de bon fonctionnement interne, François Schreuer l'explique en détail, il aura en revanche été d'uen efficacité sidérante et déroutante, qui a du faire suer plus d'un élu de la majorité.
Même si l'objectif n'est pas atteint, les traces laissée par ce mouvement sont profondes et le signal pour la démocratie est magnifique. Les citoyens ne dorment pas, ils veillent et, quand ils se réveillent, ils peuvent remettre le débat sur les rails.
Allez, Liège n'a pas à rougir de la défaite d'hier.
Le pire des ennemis n'est pas un parti ou l'autre, c'est une fois de plus l'inertie et la mollesse, sur laquelle prennent appui ceux qui ont le pouvoir en mains. Et ils les cultivent avec soin pour s'assurer que personne ne remet en cause leur hégémonie.
L'inertie et la mollesse, on n'a pas fini d'en découdre avec ces deux tares dans le millénaire qui s'ouvre, à mon avis, ni à Liège ni ailleurs !
20:14 Publié dans Liège | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : liège 2015, consultation populaire, ps, liège, politique | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
16/02/2009
Liège 2015 : quand les langues se délient
J'en avais parlé ici il y a longtemps déjà : depuis le vote unanime du conseil communal de Liège pour organiser une consultation populaire (le 22 février, pour ceux qui l'ignorent encore), j'avais l'impression que cette belle unanimité de façade cachait une arrière-cuisine moins reluisante. A l'époque, Hassan Bousetta avait pris la parole pour expliquer que, bien qu'il avait voté pour la consultation, en tant que membre du PS, il voterait non le 22 février.
Si un élu osait écrire cela sur son blog, il ne devait pas être le seul à penser de cette façon...
Eh bien, les langues finissent par se délier et, ce matin, je lis les propos de Jean-Maurice Dehousse, interviewé par La Gazette de Liège :
Les rumeurs vont actuellement bon train. Est-il exact que le PS liégeois a donné instruction à ses membres et sympathisants de boycotter les urnes le 22 février prochain ?
Réponse de Jean-Maurice Dehousse, président de l’Union socialiste communale de Liège : "Non, nous ne donnons pas de mot d’ordre. Je n’interviens pas, je ne suis pas comme François Hollande au PS français, je ne veux pas diviser le parti. Car nous avons aussi des partisans du oui parmi nos affiliés, essentiellement chez les culturels et les plasticiens. Du côté du non, majoritaire, c’est d’abord le coût d’une telle année culturelle qui est stigmatisé. Et puis les gens sont préoccupés par le pouvoir d’achat, l’emploi, la crise financière : pas de quoi rameuter les foules, en 2009, avec Liège 2015. Que la Ville organise un débat ? Sur quoi donc ? Il n’y a pas pour l’instant de projet concret".
Je me suis permis de souligner quelques mots, pour attirer l'attention sur les sous-entendus : "nous avons aussi des partisans du oui" implique que tous les autres sont censés, à l'intérieur du parti, voter non, ce que confirme l'expression "non, majoritaire". Ces mots ne sont pas innocents, prononcés par un homme comme Dehousse, ils expliquent bien ce qu'il est de bon ton de voter à l'intérieur du parti. Les ordres ne viennent peut-être pas du boulevard de l'Empereur, comme on a tendance à l'imaginer, les membres influents se chargent de relayer la bonne attitude à observer, sans que Bruxelles ne doive les rappeler à l'ordre. C'est ce qui s'appelle intégrer la loi du plus fort. Ou savourer l'imbuvable ;-)
Quant à l'expression finale "Il n'y a pas pour l'instant de projet concret", on ne peut qu'en sourire. S'il n'y a pas de projet concret, c'est que le collège n'a pas suivi l'avis du bourgmestre qui demandait de préparer au plus vite le dossier de candidature.
Mais c'est surtout de la désinformation, car le dossier existe bel et bien, la preuve, j'en ai une copie ici, sur mon bureau.
Mais je ne commenterai ce dossier qu'après le 22 février, il faut laisser un peu de suspens...
P.S. : Pour ceux que cette note laisse sur leur faim, prenez une feuille blanche et dissertez sur la distinction à opérer entre "culturels" et "plasticiens". Les plasticiens ne sont-ils pas des culturels ? Y a-t-il une coquille dans la Gazette ? Fallait-il lire "culturels et plasticine" ? C'est réjouissant de voir qu'au PS la question de Liège 2015 ne touche que les culturels, dans la vraie vie, elle concerne avant tout les démocrates ;-)
15:31 Publié dans Liège | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : liège 2015, consultation populaire, ps, liège, dehousse, candidature, politique | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
27/05/2008
Liège 2015: l'aiguille qui fait vaciller la meule de foin
A Liège, si l'on en croit le bourgmestre et son équipe de rigolos dépressifs qui gèrent la ville, tout va toujours pour le mieux. Même quand la catastrophe est imminente et que l'on court dans la mauvaise direction...
Les bonnes nouvelles viennent de tomber du Feder, annonce-t-on à grands renforts de communication. Puisque l'argent va pleuvoir dans les prochaines années sur la Cité Ardente et ses environs, pourquoi de tristes sires viennent-ils réclamer plus encore ? Ne peuvent-ils se contenter de ce qu'on leur offre ? De beaux murs pour les musées, une belle gare et bientôt, de belles rues pour accueillir les voyageurs... Et puis, le Standard est champion...
Que réclament-ils, au fond, ces sinistres enthousiastes ?
Un projet pour la ville ? Une proposition concrète derrière laquelle les énergies pourraient se rassembler ? Mais pourquoi donc ? On peut tenir dix ans sur une victoire en championnat de foot, vingt ans sur le fantasme d'une gare qui drainerait les touristes et les investissements par miracle, trente ans au moins sur l'inertie collective qu'on ravive deux fois par an dans les beuveries interminables du village de Noël et du village gaulois...
Passe par Liège, on fait si bien la fête qu'on ne fait plus que ça...
Au point de s'asseoir largement des deux fesses sur tout projet citoyen qui n'est pas directement issu du microcosme politique (j'utilise expressément ce mot, car je viens de le lire sous la plume de Marie Liégeois dans La Gazette de Liège : « Le microcosme liégeois s'agite, depuis début mai, autour d'un débat de fond bouillonnant : Liège va-t-elle/peut-elle/ose-t-elle présenter sa candidature au titre de capitale européenne de la culture pour 2015 ? », il s'oppose dans mon esprit au terme « métropole » que tous les partis ont galvaudé lors des dernières élections communales... Non, 7500 signataires pour une pétition ce n'est pas un microcosme, pas plus qu'une ville de 200000 habitants, qui ne rayonne guère au-delà de 60 kilomètres de rayon, ne peut être qualifiée de métropole.) Voilà le problème criant : à Liège, il n'y a plus de culture qui ne soit politique, il n'y a plus d'initiative qui ne soit récupérée. Cela semble agréer tout le monde quand on trouve du soutien : il y a toujours bien un baron ou l'autre pour apposer son logo sur les affiches et les invitations de n'importe quel spectacle de quartier ou exposition suivie d'un souper interculturel. Mais quand il s'agit de fédérer, de rassembler, d'unir les forces autout d'autre chose qu'une beuverie, les portes se referment, les volets restent clos. L'exemple de « Liège ville des mots », projet pourtant piloté par des piliers ombragés du PS liégeois et soutenu par la Ministre PS de la Culture, qui ne bénéficiait du relais de personne dans la Cité Ardente (et certainement pas de l'échevin de la culture, qui a collé environ 600 fois plus d'affiche pour sa propre campagne électorale que pour la promotion de tous les projets culturels depuis son entrée en fonction) en est un exemple criant (cette phrase est un peu longue, vous vous souvenez encore du début, vous ?)
Demeyer soutient le basket, Firket le pied, le cheval et le vélo, Hupkens soutient les autres lors du vote et tout le monde fait comme si ces miettes de festivités composaient un projet de ville... Quelle honte !
Et lorsque un projet émane des citoyens, soit on le récupère, on le rabote, on le sabote, soit on l'ignore complètement, pire, on le détruit avec soin. C'est ce qui vient d'arriver à l'initiative Liège 2015, torpillée verbalement par le brillant Willy, qui a dû faire bosser tout son cabinet deux jours entiers pour trouver autant d'argument en faveur de la soumission à Mons... Liège est déjà, de fait, la capitale culturelle de la Wallonie, proclame-t-il fièrement. On se demande bien aux yeux de qui...
C'est surtout la capitale du renouveau du PS : de peur de faire des conneries, on ne fait plus rien ; de peur de déplaire à une partie de la population, on ne prend plus position ; de peur de déplaire à l'Empereur, on ne soutient plus que les initiatives venues d'en haut et l'on discrédite les projets venus d'en bas.
Il y a quelques semaines, je proposais de juger l'équipe en place suivant sa réaction face à la pétition Liège 2015 : le verdict est tombé. Puisque cette équipe n'en veut pas, il faudra donc changer d'équipe. Prendre des gens qui défendent Liège et ses artistes, pas ceux qui les bâillonnent et cherchent à les tourner en ridicule.
Le Collège de Liège, c'est comme un gros tas de foin. Vous l'arrosez un peu, ça devient du fumier. Vous lui tendez un bon cigare et tout s'envole en fumée. Si vous n'y touchez pas, c'est juste bon à donner comme fourrage aux bestiaux.
Dans la meule de foin, la seule chose qui m'intéresse, c'est l'aiguille, celle qui vient piquer les fesses, instiller l'énergie, aiguillonner les esprits. Elle était là hier soir, au conseil communal, elle reviendra bientôt, toujours plus fine et plus pointue. Elle finira par crever les baudruches politiques qui se sont gonflées d'orgueil lors des dernières élections. Je l'espère de tout mon cœur....
Et pour signer la pétition, il n'est jamais trop tard : http://petitions.agora.eu.org/liege2015/index.html
11:31 Publié dans Liège | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : liège, demeyer, ps, cdh, europe, culture, 2015 | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer