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10/11/2010

15 auteurs en 15 minutes ? Mais ça prend 15 secondes...

La chaîne fait le tour des blogs en ce moment et, comme j'ai reçu une invitation insistante, je m'y mets moi aussi.

 

nico.jpgVoici tout d'abord le principe :

  Ne prenez pas trop de temps pour y penser. Quinze auteurs (incluant les poètes), qui vous ont influencé et que vous garderez toujours dans votre cœur. Listez les 15 premiers dont vous vous souvenez en moins de 15 minutes.

(Note personnelle, avant de m'appliquer à l'exercice : 15 minutes pour 15 auteurs, c'est un peu généreux, surtout si on veut que la liste reflète les premiers qui viennent à l'esprit) 

 

J'y vais.

1. Georges Perec

2. André Baillon

3. Henri Michaux

4. Fernando Arrabal

5. Roger Vailland

6. Eugène Savitzkaya

7. Mark Z. Danielewski

8. Boris Vian

9. Christian Gailly

10. Alexandre Dumas

11. René Philippe

12. Jacques Sternberg

13. H.P. Lovecraft

14. René Goscinny

15. Franz Kafka Paul Emond

 

Bon, la liste est parfaitement bordélique, si vous voulez plus d'information, vous pouvez toujours demander, je répondrai volontiers.

 

Et si vous avez envie de vous livrer à ce petit jeu vous aussi, n'hésitez pas. D'ailleurs, juste pour le plaisir, je me demande ce que répondraient Didier Millotte, Thierry Crouzet ou Paul Emond, que j'ai cité en lieu et place de son copain Franz.

 

Total.jpg

Je les ai tous trouvés en photo dans les éditions que j'ai lues sauf "la Pierre de la Folie" d'Arrabal que j'avais lue dans la version Bourgois.

 


08/11/2010

Un bon écrivain est un écrivain mort

enard1.jpgEn ce jour d'enterrement littéraire de première classe, de remise de prix au cœur de Paris, un texte amusant m'est revenu en mémoire, il est signé par Jean-Pierre Enard, décédé en 1985. Est-il le père ou l'oncle de Mathias Enard, finaliste du Goncourt ? Je n'ai pas trouvé l'info, peu importe d'ailleurs, le texte est stimulant et tonique, il mérite qu'on en relise deux tranches (que j'ai habilement choisies pour vous donner envie de lire le reste).

 

Un bon écrivain est un écrivain mort

 

Jean-Pierre Enard

 

(Editions Finitudes, 2005)

 

La France, c’est connu, aime la littérature. Quel que soit son régime, elle est folle de ses écrivains. A une condition, une seule, minime, certes, mais indispensable : qu’ils soient morts. Pour les vivants, qu’ils crèvent. La postérité fera le tri.

On tolère quelques exceptions. Ceux dont la rigueur cadavérique, le ton blême et l’écriture sépulcrale permettent d’avoir des doutes. Sont-ils morts ? Sont-ils vivants ? On ne sait plus. Mais s’ils sont vivants, ils ne le sont guère. On peut leur pardonner.

(…)

On en arrive à cette mystification : le grand écrivain français vivant n’existe pas. Il s’appelle Julien Gracq, Jean-Marie Gustave Le Clézio ou Marguerite Yourcenar. Des ombres qu’on frôle à peine et qui semblent hors du temps, hors de la chair, hors d’eux-mêmes. Parfois, l’un de ces zombies entre à l’Académie. On s’aperçoit alors qu’il a deux pieds, comme vous et moi, qu’il tient dessus pour lire son discours de réception et que, quand il est fatigué, il s’assoit. On est déçu. Surtout qu’il arrive que le grand écrivain qu’on croyait immatériel se gratte le mollet en public. On se rattrape. On décide qu’on s’était trompé. On a jugé trop vite. On le renvoie sur son rocher, là-bas, où on ne le verra plus. On essaie de l’oublier, comme un chagrin d’amour. Plus tard, bien plus tard, on le redécouvrira. Il sera peut-être mort dans la misère. C’est toujours bon, pour l’avenir.

Sinon, si vous continuez comme Calet, comme Perros, comme Reverzy, de respirer l’air du temps et de vous nourrir de pain quotidien, il vous faudra, comme eux, payer le prix. Publier avec l’assentiment agacé des journalistes qui trouvent que vous écrivez trop. Pour les fruits secs que sont les critiques et les professeurs qui décident de la mode, écrire, c’est forcément écrire trop. L’idéal, pour mériter leur considération, c’est un livre de quatre-vingt-deux pages tous les douze ans. Louis-René des Forêts, voilà l’écrivain type qu’on peut encenser sans danger d’être obligé de le lire. Si vous faites plus, un livre tous les deux ans, ou, horreur, tous les neuf mois, c’est du lapinisme. Il n’y a plus que les pauvres pour avoir des familles nombreuses. Il n’y a plus que les pauvres pour être obèses. Un écrivain qui écrit est donc un écrivain pauvre. Ou, si vous préférez, un pauvre écrivain...

 

enard2.jpgJe n'en copie pas plus, je vous laisse le plaisir de savourer ce texte dans le livre original, publié par les éditions Finitudes sous le titre Un bon écrivain est un écrivain mort. Et vous pourrez télécherger la totalité du premier chapitre gratuitement sur le site de l'éditeur.

Dommage que Jean-Pierre Enard soit mort, tout de même, car ce texte à lui seul suffit à en faire un bon écrivain ;-) Et dire qu'il a été rédacteur à Pif et directeur de la Bibliothèque Rose !

14/10/2010

Sorties d'automne - romans en poche, en grand format et en anglais

Ça y est, ils sont arrivés tous les trois en librairie !

Les nouveautés, tout d'abord : "L'homme qui refusait de mourir", un roman haletant, illustré par Patrice Killoffer, publié aux Éditions Dis Voir. Voici ce qu'on trouve (notamment) au dos du livre :

Refusaitdemourir.jpgL’HOMME QUI REFUSAIT DE MOURIR est un conte de Nicolas Ancion qui s’inspire librement des recherches de François Taddéi sur le vieillissement des bactéries et la transmission du savoir dans la nature, depuis les unicellulaires jusqu’aux hum ains.
À mi-chemin entre le roman d’anticipation et le thriller, ce conte prend à contre-pied les travaux du chercheur et, revisite la figure du savant-fou et de l’apprenti sorcier, les histoires de robots et de trafic d’organes.
Les dessins de Patrice Killoffer mêlent les robots, les bactéries, les scientifiques et les intestins, pour aider la pensée à mieux circuler dans les tuyauteries de ce conte palpitant.

Lhommequi.jpgÀ côté de cette version originale, la traduction anglaise débarque sous le titre "The Man Who Refused To Die" (elle est signée par un tandem de traducteurs, Catherine Denis et Paul Buck et publiée elle aussi par les éditions Dis Voir), je ne vais vous recopier tout le 4e de couverture, c'est en substance le même texte mais dans une autre langue.
À l'occasion de cette première traduction en shakespearien, ma page wikipedia apparaît dans une troisième langue (après le français et le hongrois, je suis référencé en anglais).

Qu'attendent donc les tchèques et les néerlandophones pour traduire eux aussi la page dans leur langue ? Marc, si tu lis ceci, n'hésite pas à te mettre au boulot ;-)

Ecrivain.jpgEnfin, pour les collectionneurs, les enseignants, les amateurs de bonnes affaires, mon roman "Écrivain cherche place concierge" est désormais disponible au format poche aux Éditions Pocket, avec une très jolie couverture.
Bonnes lectures !

08/10/2010

Les pingouins se cachent pour mourir

Ecrivain.jpgLes éditions Pocket ont la joie de vous faire part de la réédition au format poche du roman Écrivain cherche place concierge.

Vous l'avez peut-être déjà lu, feuilleté, oublié.

Voici comment l'éditeur le présente :

La vie de château, tout simplement...
Engagé via petite annonce discrète (ECRIV. CH. PL. CONCIERGE), Victor prend ses quartiers chez Régis, le châtelain. Un chouïa de cuisine, un tantinet de ménage : son nouveau travail lui laisse largement le temps de bûcher à ses biographies de personnages extraordinaires, genre dont le plumitif un peu chômeur s'est fait une spécialité. En théorie.
Car Victor n'aura pas la chance d'écrire une seule ligne. Entre les pingouins à mobylette, un ours fondu de chocolat, un lapin en peluche pas bégueule, le gang des Phoques et l'attaque des Manchots, le domaine se fait vite le théâtre d'un colossal jeu de massacre. L'inspiration souffle mais les balles sifflent. La vie de château, qu'ils disaient...

Et, à l'époque de la première republication du roman en grand format (en 2006, la première édition date de 1999), Christine Rousseau écrivait dans Le Monde des Livres :

"Rapidement, Victor ne va plus savoir où donner de la tête. Comme le lecteur, entraîné dans le tourbillon d'une prose cocasse, détonante et d'une imagination débridée, qui pose Nicolas Ancion en digne héritier de Lewis Carroll"

Maintenant, vous pourrez, pour un prix défiant toute concurrence, le relire, le feuilleter à nouveau, l'achever.

26/09/2010

Les salons du Livre sont morts, que vivent les salons

blojogging.jpgDans un billet très bien argumenté et joyeusement engagé, Francis Mizio annonce qu'il refuser désormais de se rendre dans les salons pour dédicacer ses livres, quand cette invitation n'est pas liée à l'une ou l'autre activité rémunérée (atelier d'écriture, conférence, lecture...). À ses yeux, le rapport entre auteurs et lecteurs dans un salon n'a pas beaucoup de sens : la dédicace et les quelques mots qu'on échange, les milliers de livres identiques à ceux qu'on trouve en librairie et, comme dans les magasins, tous ces noms d'auteurs que les lecteurs ne connaissent pas (et souvent, pour ne rien arranger, leurs tronches de types pas propres et pas télégéniques). Une foire ne bénéfie ni aux auteurs ni aux lecteurs, tant que le système de vedettariat et de surproduction éditoriale est en place. Voilà le propos violemment résumé. Allez lire l'original, il est plus complexe que ces quelques lignes et plein de jolies initiatives pour changer les choses.

 

Ces impressions, je les partage presque toutes.

 

C'est pour cette raison que j'avais tant apprécié, il y a bien longtemps de cela, à la Foire du Livre de Bruxelles, un stand sponsorisé par la Poste, qui proposait aux auteurs de venir, une heure durant, mettre leur plume au service des lecteurs. Pour écrire quoi ? C'était aux lecteurs d'en décider. L'un voulait une déclaration d'amour, l'autre un souvenir d'enfance, une troisième une lettre d'insulte. Le texte était rédigé à chaud, puis, dans la foulée, si le lecteur le souhaitait, transcrit en braille par un aveugle et, toujours en option, envoyé au destinataire éventuel.

J'ai raffolé de cet exercice. Les auteurs n'étaient plus juste des gueules qu'on colle au dos de leurs livres, ils redevenaient des gens qui écrivent et qui aiment ça, qui, face à un problème donné, trouvent volontiers une solution en mots et en phrases, qui ravit les lecteurs et les lectrices.

Bien entendu, l'année suivante le stand n'était plus là. Sans doute s'était-on trop bien amusé ? Sans doute avait-on bousculé les ordres protocolaires habituels ? Sur le stand de La Poste, les lecteurs ne connaissaient pour la plupart pas les auteurs mais ils les rencontraient vraiment et, peut-être, mais on s'en fout un peu, avaient-ils envie de lire ensuite leurs autres textes. C'est possible, mais ce n'était pas le but premier.

Quelques années plus tard, l'équipe des donneurs, menée par Jean-Pierre Girard, a débarqué à Liège, puis à Bruxelles, pour rallier les écrivains à sacause, celle d'écrivains qui offrent leur plume au public. L'esprit était le même, le plaisir aussi. Au Québec, cela dure depuis longtemps et c'est permanent.

Mais tout seul, sans un collectif d'auteur, on ne peut proposer ça sur un seul stand dans un salon quelconque.

Suffit pas de mettre un petit panneau « Ici auteur à votre disposition ».

J'avais aussi beaucoup aimé la lecture performance organisée par l'embryon de Maelström réEvolution en 2007 dans le petit théâtre de la Foire du Livre de Bruxelles, les lectures en musique y suivaient un cours très organique et festif, façon auberge espagnole où les auteurs se confrontent et s'explorent, se succèdent et s'écoutent, dans la grande tradition des Nuits de la Poésie de feu le Cirque Divers à Liège, par exemple.

Du coup, j'ai proposé l'an dernier d'écrire un roman en 24h chrono à la Foire du Livre de Bruxelles. J'ai adoré ça, j'en ai déjà beaucoup parlé sur ce blog, et je ne pense pas que ça a fait vendre des tas de livres dans la foulée, malgré la couverture médiatique exceptionnelle, mais ce n'était pas le but du tout.

La plus grande vertu de cette performance, à mes yeux, c'est d'avoir remis l'écriture au centre du débat, d'avoir montré dans un salon qu'un écrivain est un bête type avec un cahier ou un clavier et que les trucs qu'on lit ensuite, joliment imprimés, coulent d'abord très spontanément comme la cervelle s'écoule d'un crâne fracassé.

J'ai aussi appris à écrire seul mais en équipe. Pour mon projet, j'avais organisé un concours pour avoir des noms de personnages à intégrer dans le texte, puis, durant toute la rédaction, le manuscrit était lisible en ligne en temps réel, à mesure que je le rédigeais. C'était fun. C'était excitant. C'était surtout vivant et j'ai pu parler de ça, très simplement avec beaucoup de visiteurs du salon. Tout d'un coup, nous avions quelque chose de très concret à échanger. Les gens étaient gentils, m'apportaient à boire et à manger, prenaient de mes nouvelles.

Autre chose que trois heures de signature sur un stand perdu parmi 500 autres auteurs à Brive ou à Nancy, par exemple.

Je serai au Québec l'hiver prochain, je compte bien réitérer le coup de l'écriture en direct. Et recommencer ensuite partout où on voudra bien de moi.

Non pas parce que les textes que j'écris ainsi sont bons mais parce que le moment que je vis avec les visiteurs est exceptionnel.

Je m'amuse et chaque minute est unique.

Comme chaque rencontre avec les lecteurs.

Je suis certain qu'en comptant sur les idées des auteurs pour rendre les salons vivants, ces événements auront encore de très belles années à vivre.

En alliant l'écriture en direct, la lecture et la diffusion numérique, on peut même faire rayonner les salons bien plus loin que la grand-place des villes de province et leurs tentes interminables.

PS : pour illustrer cette note, une auto-photo que j'ai prise la nuit dans la Foire du Livre de Bruxelles, vers 3 ou 4h du mat, tandis que je joggais entre les stands vides pour me dégourdir pendant l'écriture de mon roman. Un moment magique, dans la halle vide, avec les pigeons qui volent et les chauffages qui claquent dans le silence.

22/08/2010

Le poète fait très court (Les aventures du poète, tome 4)

250px-Anatomie_du_livre.jpgPour les vacances, un petit extrait des Aventures du poète, publié il y a quelques années dans le numéro 52 de la revue Microbe ( nimée par l'infatigable Éric Dejaeger, dont voici le site).

 

Ce texte, au moins, a le mérite de ne pas être trop long, on peut le lire sans se fatiguer, les orteils en éventail, une bière à la main et les yeux fermés.

 

Enfin, on peut essayer, du moins.

 

Le poète fait très court

 

(Les aventures du poète, tome 4)

 

Le poète fatigué

D’écrire à gauche à droite

De longs machins

Tend à son chien un feutre

Et un carnet toilé

Le chien est mort la veille

Le marqueur est tout sec

Et le poète s’endort sans avoir rien écrit.

 

Le lendemain pris de remords

Il envoie à la revue

Une enveloppe vide

Avec des poils de chien

Et un feutre en bout de course

Do it yourself

Ajoute-t-il au Bic

(celui-là marche encore, il le garde pour lui)

 

Conscient d’avoir conçu le poème Ikea

Le poète se rendort

Heureux

Rêvant de modes d’emploi.

 

 

 

12/08/2010

Comment trouver un bon titre de roman ?

cover.jpgC'est une question qu'on me pose souvent. On me demande où je vais chercher les titres de mes livres (on particulier on me pose la question pour "Les ours n'ont pas de problème de parking" et "Le garçon qui avait mangé un bus", ou encore "Le garçon qui avait avalé son lecteur mp3"). Je ne sais que répondre. J'aime que les titres soient amusants, en tout cas. Si le lecteur sourit en découvrant un livre, c'est déjà un bon début.

 

Mais voici qu'Internet répondra désormais bien mieux que moi à cette question, grâce à un générateur automatique de titres de romans. Il suffit d'introduire son nom et son prénom, de cliquer sur un bouton et l'on découvre la couverture mise page : un titre bien formaté et une jolie photo. Et si on n'aime pas la proposition, on actualise la page (F5 le gros bouton en haut du navigateur) ou on reclique sur un bouton dans la page et une nouvelle couverture apparaît, avec deux nouveaux titres.

 

cover2.jpgJe vous en colle deux exemples pour illustrer le propos et je retourne illico en cérer deux ou trois.

 

Et hop, plus qu'à écrire les romans qui vont avec...

 

Ah oui, l'adresse du site ! C'est ici, sur le site d'Omer Pesquer, consultant Internet. Voilà qui est fait.

17:51 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : écriture, littérature, roman, guide pratique, couverture | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

04/08/2010

Rien à déclarer

LAMALOU 3997 (10).JPGJ'était invité hier soir, à Lamalou-les-Bains, dans le cadre d'une semaine de Vagabondages littéraires. L'accueil était formidable, le lieu magnifique, le public (nombreux) très chaleureux. Vous allez me dire que si ce n'était pas le cas, je n'oserais pas l'écrire et vous aurez raison. Mais comme tout était réussi, pourquoi se priver de le dire, hein ?

 

Bon, ce n'est pas tout ça mais je voulais surtout vous raconter qu'en attendant le début de la rencontre, j'ai ouvert un livre qu'on avait posé devant moi car j'en avais écrit un bout et j'ai relu ce texte-ci, écrit il y a quelques années, suite à la demande d'Hervé Broquet qui me demandait de commenter l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme. Vous savez, l'article qui dit deux choses pour le prix d'une :

 

Robot mixeur tout en un.jpg1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2.De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.

 

Comme ce genre de texte ne me parle pas vraiment et que ce n'est pas ma lecture favorite, j'ai répondu ce qui suit. Je le partage avec vous, juste pour le plaisir.

 

Bonne lecture !

 

Je n’aime pas la langue des avocats
La langue de fer la langue de bois
Les droits de l’homme pas plus que le droit des marques
Ou le droit à l’image
Toutes ces langues je ne les comprends pas
C’est comme les frontières
Les calendriers
Les factures
Ce sont des inventions en cravate
Pour plus besogneux que moi
On me dit que les droits de l’homme
Bla bla bla
Et puis que tel article
Bla bla bla
Je ne vois que des mots opaques
Des mots à cornières de métal
Des mots armés
Même si c’est contre l’injustice
Les inégalités
Ce ne sont jamais que des mots
Et l’on ne vit pas de mots
Ni de phrases
Il en faut un peu plus
Pour huiles les rouages
Il faut de la chair tendre il faut des poils de pied
Des regards et des ongles
De l’humain qu’on respire
Et puis qui sue aussi par moments par lâcheté
Il en faut un peu plus
Pour virer l’esclavage
De l’homme par l’homme
Que des mots que des paragraphes
Même bien numérotés
C’est qu’ils numérotent bien au greffe
Ils ne savent faire que ça
On ne trouve pas d’erreur
Juges et avocats maîtres bouliers compteurs
Mais la vie est ailleurs
J’espère
Que dans ces textes arides
Un type avec son bide
Franchit une frontière
Un autre veut un boulot
Mais il a la peau grasse
Ou bien les cheveux roux
On ne veut pas de lui
Pas du tout
Pas question dit la loi
A qui on n’a rien demandé
Même les roux gras on doit les engager
Même les Andaluviens même les autonomistes de la république biélo-flamandes
Les minorités à bretelles
Les apatrides
Les apparentés
Et les de seconde zone
Ceux qui n’ont pas un balle
Et pas même un trou-de-balle
Ceux-là aussi
Même s’ils croient à Windows
Au Grand Motoculteur
A l’horoscope breton et au tarot flamand
Même s’ils ont la peau bleue
Des frères et sœurs par milliers
Et qu’ils lèchent les vitres
A la fin du souper
C’est leur droit après tout
Le droit d’être différent
D’être sot d’être vieux
D’être paralytique de vouloir le rester
De bouffer le dessert en même temps que l’entrée
Le champagne dans le verre à dents
Les dents serrées
Le bon vin et l’ivraie
Le droit de tout mélanger
De brasser
D’embrasser le monde entier
On doit tous les engager dit la loi
On doit tous les écouter
On doit faire comme si toutes ces différences n’en étaient pas
Même si on n’a pas le temps
Même si on n’a pas envie
Eh bien moi je dis que cette loi elle ne me parle pas
Comme toutes les lois du monde
Tous les mots sont les mêmes
Leurs sens se ressemblent se chevauchent et s’empêtrent
Je ne sais plus que dire
Je n’ai rien à écrire
Je préfère le silence
Le silence et la sieste
Sont les vrais luxes sur terre
Le reste n’est que triste gesticulation
De mouches dans la purée
Et même avec une cravate et devant la plus haute des cour
Une mouche engluée reste une mouche inerte
Je préfère le silence
Quand on se tait
Nous voilà tous égaux
Même les bègues et les sourds qui ne parlent qu’allemand
On peut enfin réclamer ce qui compte vraiment
Le respect le respect le respect
Même pour les gens
Allez
Oui
Même pour les gens

 

Ce texte, avec la contribution de nombreux autres auteurs sur tous les autres articles de la déclaration est toujours en vente dans les bonnes librairies dans le recueil "Droits de l'Homme, j'écris vos noms", sous la direction, donc, d'Hervé Broquet, aux Éditions Couleur Livres. On le trouve par exemple chez Amazon mais partout ailleurs aussi, je ne vous encourage certainement pas à déserter les bonnes librairies, qui peuvent commander le livre sans problème.

PS : l'illustration n'a rien à voir, c'est un robot mixeur tout en un. Vous l'aurez sans doute remarqué.

PPS : Gerald de Murcia vient de m'envoyer quelques photos de la rencontre à Lamalou-les-Bains, j'en ai donc ajouté une à cette note, merci à lui pour cet envoi !