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22/06/2012

Ventes d'eBooks aux USA : belle progression mais tout de même...

édition numérique,sne,littérature,usaJe suis un peu étonné de lire les titres hyperboliques qui annoncent par exemple que " les ebooks ont dépassé les livres reliés sur le territoire américain !" (titre de la newsletter de Lettres Numériques reçue ce matin) et je leur préfère des accroches plus pondérées comme "l'ebook réalise près de 30 % des ventes du 1er trimestre" (sur Actualitte.com) car si vous regardez le tableau de près (il est disponible dans les deux billets cités), vous verrez qu'aux USA on distingue les livres à couvertures rigides et les livres à couverture souple, une nuance importante puisque tout ça, chez nous, sont des livres papier (et certains souples sont des poches, d'autres seraient inclus chez nous dans le grand format).

La seule conclusion qu'on peut tirer de ces chiffres, c'est donc que le numérique progresse aux USA à vitesse grand V et que sa part de marché a dépassé au premier trimestre celle des livres à couverture rigide.

De là à dire qu'il se vend désormais plus de livres en numérique qu'en version imprimée, il y a vraiment un pas que seule une méconnaissance de la langue anglaise et du marché du livre anglo-saxon permet de franchir.

Il me semblait important de préciser cela.

J'ajouterais également que le livre numérique offre un marché mondial aux livres américains. Ceux qui ont acheté un Kindle d'Amazon, par exemple, savent à quel point il est facile d'acheter en un clic un roman américain récent et commencer la lecture dans la foulée, alors qu'un lecteur québécois doit encore attendre des semaines, voire des mois, pour se faire livrer à prix d'or un exemplaire papier du roman qui le tente, importé depuis la France, la Suisse ou la Belgique.

Le marché francophone dans son ensemble reste largement à la traîne. Les éditeurs historiques, après avoir raté le train de l'édition numérique en 1999-2000, ont préféré tenter de faire interdire les gares en France plutôt que monter dans le train en marche.

On peut rire aujourd'hui en regardant les VRP du SNE courir à toutes jambes après le TGV, leurs valises pleines de lourds livres imprimés bien encombrants. On se dit qu'on est mieux assis dans le train, avec un PC sur les genoux, une tablette sans clavier (vous voyez, genre iPad mais moins cher, ou iPad pour ceux qui sons sensibles au marketing d'Apple), une liseuse ouverte ou un Kindle bien fermé, à télécharger des livres directement des USA.


13:47 Publié dans Édition numérique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : édition numérique, sne, littérature, usa | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

11/06/2012

Google - SNE - SGDL : accord sans accord ?

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QUELQUES MODIFICATIONS A CETTE NOTE, EN BAS, POUR MISE A JOUR :-)

Je ne sais pourquoi, depuis l'annonce ce matin d'un accord historique entre Google, la Société des Gens de Lettres (SGDL) et le Syndicat Nationale de l'Edition (SNE), j'ai l'impression que quelque chose ne tourne pas rond. Ca m'a chipoté une bonne partie de la journée, comme un caillou dans la chaussure.

Je ne voyais pas de quoi sabrer le champagne, c'était certain, surtout que cet accord semble venir mettre fin à un procès où les éditeurs avaient gagné en première instance face à Google...

Puis soudain, ce soir, ça m'est revenenu, comme une évidence.

Comment le SNE et la SGDL peuvent-ils signer ensemble un accord sur la numérisation des textes sous contrat d'éditeur alors que ces deux mêmes associations professionnelles ne sont pas d'accord sur la gestion des droits numériques ???

A moins qu'un changement ne soit intervenu depuis mars 2011, les deux associations ont interrompu leurs négociations sur les droits numériques. La position de la SGDL est lisible ici, on y voit aussi la position de la partie adverse. En clair, éditeurs et auteurs ne sont pas d'accord sur la manière de gérer le patrimoine numérique au sein des contrats d'édition.

Comment peuvent-elles aujourd'hui signer d'une seule plume un accord sur de la numérisation de textes, s'ils ne sont pas d'accord sur les principes mêmes de l'exploitation numérique des oeuvres ?

Il y a là un paradoxe que je ne m'explique pas et que personne ne semble avoir remarqué...

Mais je serais ravi d'apprendre que c'est moi qui me trompe et que les auteurs et éditeurs ont désormais trouvé un accord cadre sur la façon dont doivent être gérés les droits numériques.

Si vous avez une explication, n'hésitez pas à rebondir ou à commenter !

PS : si vous avez accès à Facebook, prenez le temps de lire le joli "Conte de méfaits" de Yal Ayerdhal sur cet accord historiquement étonnant.

PPS : Si vous n'avez pas accès à Facebook, le même texte d'Yal Ayerdhal est repris sur le blog d'Actualitte.

 

MISE A JOUR (15h53 -12/6/2012) : dans un article détaillé, le site Actualitte.com a demandé des explications à la SGDL. Mes interrogations semblent être le fruit d'une confusion. Il n'y a pas d'accord à trois mais deux accords séparés, l'un entre Google et le SNE et l'autre entre Google et la SGDL, pour mettre fin à une seule action en justice, et qui sont rendus publics au même moment le même jour par le plus garnd des hasards. Simple coïncidence donc, puisque les négociations se sont tenues distinctement.
Hum. Hum.
J'ai du mal à croire aux coïncidences, je vous laisse donc lire l'article et juger par vous-même si l'on peut croire à ce genre de conte de fées.