26/03/2009
Pierre Kroll lit Retrouver ses facultés
18:43 Publié dans Trucs en ligne que j'aime | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pire kroll, kroll, nicolas ancion, littérature, université, humour | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
17/03/2009
La culture c'est les toilettes
La culture, c'est les toilettes ; l'art c'est tout le reste.
Il paraît que j'ai dit ça. Il paraît que c'était devant une caméra. Il paraît qu'on peut même regarder ça en ligne sur le tout nouveau site Culture de l'Univesrité de Liège.
Je ne demande qu'à le croire, moi, mais j'ai un mal fou à regarder la vidéo depuis ma connexion bas débit intermittente (tiens, ça me rappelle que je dois payer la facture du mois dernier, j'ai tendance à les oublier, mes gentils fournisseurs d'accès intermittent). Si vous êtes mieux équipés que moi, vous pouvez toujours regarder cette jolie interview sans question, dans les toilettes du rectorat, au premier étage du bâtiment central de l'Université de Liège, juste au-dessus de la salle académique. Et si vous regardez les liens, vous pourrez également regarder le Professeur Stas, Lise Thiry et le recteur disserter sur le même sujet.
Amusez-vous bien !
10:12 Publié dans Rencontres publiques | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : toilettes, culture, art, littérature, université, ulg, nicolas ancion | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
24/01/2009
La Libre a bon goût et Géraldine aussi
La Libre Belgique a bon goût ce matin : la preuve est ici.
Et le blog de Géraldine aussi. Vous vous demandez qui est Géraldine ? Alors allez y voir de plus près, vous n'êtes jamais qu'à un clic de là !
Puis Philippe Leuckx également, qui fut le tout premier à commenter ce recueil. Si vous êtes sur Facebook, vous pouvez sans doute lire ceci.
Et si, vous aussi, vous avez lu, feuilleté, parcouru, dévoré "Retrouver ses facultés" et que vous avez des choses à en dire, en bien, en mal, ou juste pour déconner, n'hésitez pas, les commentaires sont ouverts.
11:43 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : retrouver ses facultés, pierre kroll, nicolas ancion, université, poésie, humour, littérature | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
23/01/2009
Avez-vous bien dormi ?
Ça fait trois jours que je compte à rebours pour vous annoncer la bonne nouvelle. Mais bien plus encore que j'attends ce moment avec impatience... Ce matin, le petit dernier est arrivé en librairie. Si vous suivez ce blog, avec un peu d'irrégularité ou plus, vous savez qu'il s'appelle « Retrouver ses facultés », qu'il est illustré par Kroll et qu'il ressemble à ça :
Je peux ajouter tous les détails techniques et pratiques qui vous permettront soit de persuader votre libraire de vous commander un exemplaire soit de commander vous-mêmes si vous êtes en froid avec votre libraire :
Nicolas Ancion et Pierre Kroll, Retrouver ses facultés, Editions de l’Université de Liège. Format 21X21 cm, 92 pages, nombreuses illustrations et photos couleur
EAN : 9782-87456-0774
Prix de vente TTC 10,00 euros
En vente en librairie ou par virement de 10,00 euros (toutes taxes et port compris) au compte 068-2032143-20 du CEFAL/CELES, 31 Bd Frère Orban, B-4000 Liège – Belgique, avec en communication « Retrouver ses facultés ».
Ah oui, comme un bel exemple vaut mieux qu'un long discours, voici donc un petit bout du texte pour vous donner une idée de ce qu'on trouve dans ce bouquin tout frais. C'est l'élection du recteur. Bonne lecture à toutes et tous !
On t'a dit que pour élire le recteur on éviscère un poulpe, on égorge une sarcelle, on assomme un têtard avec un lourd maillet
Puis on affiche la tache
Dans le vieux mausolée, à la loge ou au temple
On discute on débat
On ressert du café
Puis on recommence tout
On palpe un escargot, on débite un cobra, on épile un goret, on lamine une chouette
On accroche des mots d'ordre, des slogans, des programmes
Aux pattes des mouettes
Puis on les tire aux claies
On lâche les chiens, on libère les colombes, on gracie les recalés
On ressert du café
Puis dans la grande salle en silence on distribue les bulletins de vote
Préremplis, précomptés et chacun les déchire
C'est une vieille tradition
On se dissipe, on se disperse, on fait une pause tchafette dans les toilettes d'à-côté
On ressert du café
Puis on parle entre hommes, entre femmes, bref entre diplômés
Les facultés se perdent, les départements font sécession autour de leurs chef-lieux, on envoie des émissaires, des messagers
Qui ne reviennent jamais
Les journées passent
On ressert du café
Les nerfs sont à vif, ça commence à gueuler, on lynche un agronome, on cautérise un ingénieur, on bâillonne un dentiste puis on saupoudre les autres avec de la chaux vive
On resservirait bien du café mais plus personne n'a soif et les thermos sont vides
Les corps sont entassés comme au champ de bataille
S'il en reste un debout ce sera lui, par forfait
On acclame le recteur, on l'habille de beaux mots, de hourras, de bravos
On lui sert la poigne
On prend une belle photo
On ressert du café
Et tout le monde s'en va
09:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas ancion, kroll, littérature, poésie, liège, université, fac | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
27/12/2008
Retrouver ses facultés - la couverture
Merci à tous ceux qui m'ont aidé à trouver le titre de ce recueil ! Voici, en exclusivité pour les fidèles du blog, et tous les autres qui passent ici par hasard, parce que la télé est en panne, parce que perdre son temps sur les blogs vaut bien perdre son temps ailleurs, parce la Wii est occupée par le gamin, parce que vous vouliez avoir du neuf sur le débat autour de la consultation populaire pour Liège 2015, parce que vous collectionnez les rognures d'ongles des dessinateurs de BD, parce que vous aimez Pierre Kroll... voici donc, la couverture de "Retrouver ses facultés", recueil de textes sots et nostalgiques sur les années d'université, publié par les Editions de l'Université de Liège à la mi-janvier 2009.
Si vous ne l'aviez pas deviné, c'est donc Kroll qui illustre tout le bouquin (ainsi que pas mal de photos loufoques prises dans les bâtiments par le personnel et les étudiants de l'ULG).
Rendez-vous l'année prochaine chez votre libraire et bonne lecture à tous.
10:41 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : nicolas ancion. pierre kroll, kroll, ulg, université, facultés, poésie, littérature | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
25/10/2008
Une idée de titre pour un recueil de poésie universitaire ?
Je suis un peu coincé. J'ai achevé quarante petits textes en prose poétique pour l'Université de Liège et il reste juste à trouver un titre. Ceux que j'avais trouvé jusqu'ici n'étaient pas bon ou ont été refusés (j'aimais bien "Perdre ses facultés" mais le recteur n'est pas chaud du tout, il y avait un projet de supprimer les facultés il y quelques mois). Le principe du recueil, c'est de raconter, de façon décalée, des souvenirs d'unif. Je vous mets les cinq premiers textes en copier-coller pour que vous voyiez le ton. Si vous avez des suggestions, elles sont les bienvenues...
1.
Tu as gardé une photo du jour de ton inscription, tout sourire, derrière André Dumont et ses épaules à pigeons. En haut des marches de pierre, tu exhibes avec fierté l'épais programme des cours. Ta mère a encadré la photo, ta sœur l'a accrochée au mur, ton père l'a montée au grenier, tu as rangé les caisses un jour où tu voulais faire les puces, sous un amas de poussière et de souvenirs déteints, tu as retrouvé la photo, tu l'as glissée dans le portefeuille qu'on t'a piqué dans le train, elle a volé à la poubelle avec le reste, un inconnu a mis la main dessus, il a sonné chez tes parents mais personne n'était là pour ouvrir alors il a posé sa trouvaille dans la boîte aux lettres à l'entrée de l'allée, le soir la maison a brûlé de la cave au grenier, il n'en est rien resté sauf ton portefeuille et le courrier, à l'abri dans la boîte aux lettres, puis cette photo
De toi qui t'inscris à l'université
Ultime vestige d'une vie effacée par la cendre
Qui ne survit que dans les pièces ombragées
De ta mémoire
2.
Voici venu le temps de la grande liberté.
Tu peux choisir toi-même ton classeur, ton papier, quadrillé ou ligné, à deux trous, plastifié, la sonnerie de ton portable, le code de la sonnette, deux coups c'est pour toi, trois coups pour Antoinette, la couleur de ton encre, la forme du sac à dos, les livres que tu liras, l'heure à laquelle tu ne t'endors pas.
C'est ton droit le plus strict car tout le monde se fout de savoir si tu écris au crayon ou si tu encodes d'un coup tes notes dans l'auditoire sur le clavier de ton PC portable.
Ici, tu fais comme il te plaît. On n'attend qu'une seule chose de toi
Des résultats
Tu le sais mieux que personne, cette étape-là n'arrivera que dans des mois
Alors, pour passer le temps, tu assistes parfois aux cours
Et parfois pas.
Tu écoutes ce qui se dit, tu notes et tu résumes
Tu lis et tu relis de gros bouquins touffus
Tu calcules, recalcules, des équations complexes
Tu emmagasines, tu classes et tu dissèques
Tout ce qui se présente à toi
Et parfois pas.
Tu prépares tes travaux avec attention, ton copies-colles sans modération,
D'autres disent souvent mieux les choses que toi
Et parfois pas.
Il y a des jours où aux cours et aux débats
Tu préfères la sieste ou les ébats
Et parfois pas.
Même quand tu dors, même quand tu ronfles et quand tu rates le bus
Même quand tu vas au cinéma, au théâtre ou chez le coiffeur
Quand tu commandes un sandwich jambon-beurre ou une soupe au merlan
Tu es étudiant
Tu participes au présent
C'est ça le temps indéfini
De la grande liberté.
3.
En prison, au monastère, on dirait cellule, tout simplement, mais le terme n'est pas assez vendeur alors tes seize mètres carrés, ton lit, ton évier, ton étagère, le wc sur le palier et la douche à la cave, on appelle ça un kot. Ailleurs, on dirait chambre d'étudiant, placard à balais, garçonnière, logement insalubre, mais ici on dit kot avec un « k » comme dans le mobilier Ikea dont il est équipé, le mot est un peu fort, disons plutôt garni, comme une choucroute en boîte, beaucoup de chou et peu de viande en croûte, une planche sur tréteaux, une cuisine blanche et l'étagère Billy à côté du sommier, droit sous le plafonnier, ampoule économique et interrupteur à l'entrée.
C'est ici que tu vas, quatre ou cinq ans durant, te bourrer le crâne et te bourrer tout court, en bourrer une ou deux, si possible tous les soirs, tous les ans, des heures durant, puis endurer aussi les longues séances de cafard, à douter sur ton lit, sur ta chaise à roulettes, à contempler les crottes de mouches sur le lustre en papier, puis les cartes boomerang, que tu accroches au mur pour être original, comme tout les autres, entre le clou où pendouille ta penne et l'affiche décolorée d'une pièce de théâtre que tu n'as même pas vue.
Tu redécouvres les vertus du café et de la cigarette, qu'on grille à la fenêtre en suivant d'un œil fatigué le vol d'un pigeon ou le parcours d'une vieille dame sur les pavés mouillés.
Tu es seul dans ton kot mais tu es généreux, tu partages ta solitude avec tes copains de galère, tes cokoteurs, en prison on dirait codétenus, au monastère on ne dirait rien du tout pour cause de vœu de silence mais toi, entre tes quatre murs blancs, tu peux ouvrir la fenêtre et lancer les clefs au type qui sonne en bas, rentrer à pas feutrés ou bien même à pas d'heure, tu peux déloger, tu peux entasser tes amis sur ton lit ou constater que liberté, si tu ne bouges pas ton cul, rime avec isolé, paumé et déprimé.
Alors tu files prendre l'air et t'asseoir sur un banc, les notes sur le genoux et la pluie sur la tête.
C'est si bon d'être à l'air sous le ciel de novembre.
4.
Tu t'es assise dans l'auditoire, tu n'es pas seule, vous êtes quelques centaines, alignées sur les strapontins, le bloc de feuilles allongé devant vous, le stylo tendu comme une corde autour du cou, la fièvre dans les doigts, le maître n'est pas encore là, la salle vibre de brouhahas.
Puis c'est parti.
D'un coup.
Un premier monte à la tribune. Un grand à lunettes qui parle au nom du cercle, un deuxième annonce un rendez-vous dans le carré, la dernière invite à venir regarder un rectangle blanc où l'on envoie des images et des sons.
A chaque cours, c'est la même chanson, avant le prof viennent les prophètes, les membres du comité des fêtes, les délégués à la représentation des élus du conseil, les bruyants, les pressés que la rumeur fébrile vient dissiper.
Le professeur arrive.
Le sourd, l'aveugle, l'éclopé
Celui que l'on écoute se taire avec respect
Celui qui parle dix minutes à voix basse
Avant de remarquer
Que le micro n'est pas allumé
Et que l'amphithéâtre est désert
Pour cause de grève sauvage.
5.
Ces têtes que tu croises, avant, après les cours, dans les grands auditoires, dans les soirées bourrées, ces têtes sont désormais celles de ta génération. Tu vieilliras plus tard, même si tu l'ignores au moment où tu tapotes ce énième sms sur ton portable sans crédit, ils vieilliront aussi, ces visages tant croisés, resteront familiers, tu les reconnaîtras au sortir de l'école quand tu iras chercher les gosses que tu n'as pas encore, au guichet de l'onem et de la mutuelle, ils seront encore là aussi, assis derrière la vitre ou sur le plateau de la télé locale, dans les conseils d'administration et les réunions de comité de quartier, dans le charter vers Antalya, sur le parking du Cora. Vous avez eu machin, qui donnait cours bourré, vous vous souvenez de truc, malade aux examens, ces têtes que tu croises, continues à croiser, c'est ton présent qui construit, image après image, les balises du passé.
C'est ainsi qu'à l'unif tu bâtis ton futur.
22:38 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : poésie, littérature, université, ulg, nicolas ancion, titre | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer