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17/12/2008

Liège 2015 n'est pas mort, c'est le moment de tout sauver !

EGEIL 2015 -2.jpgCher Alain,

Cher François,

Cher François,

Nous ne nous connaissons pas bien. J'ai eu le plaisir de faire un bout de route avec vous. Au sens figuré, d'abord, depuis le lancement de la première pétition, que j'ai soutenue dès que vous l'avez rendue publique; au sens littéral, ensuite, entassés dans une voiture, de retour de la conférence de presse à Bruxelles. Votre mouvement venait de figurer en première page du Soir et c'était une belle victoire. Le débat quittait le terrain local pour gagner les tribunes nationales.

Le moment était beau, l'enthousiasme palpable.

On aurait pu discuter dans la voiture bien des heures encore.

C'est la dernière fois que vous ai vus.

Je vous avais quittées sur de magnifiques projets. Les avez-vous oubliés ?

Vous projetiez d'accrocher des photocopies des 22000 signatures (en miniature pour qu'on ne reconnaisse pas les noms) sur le Perron, symbole des libertés liégeoises, afin de rappeler à tous le mouvement citoyen qui naissait à Liège et, en particulier, aux élus entrant et sortant de la Violette. Vous parliez de l'internationale pâtissière qui pourrait allier ses forces aux vôtres si les élus refusaient de comprendre que que leur rôle premier n'est pas de contrer les initiatives citoyennes mais de les soutenir.

C'était il y a bien longtemps.

C'était il y a quelques semaines à peine.

Certes, nous avions évoqué aussi le mur de résistance auquel vous étiez sans cesse confrontés, les railleries du politique, les confidences de certains et, surtout, la peur qui semblait rendre muets et immobiles tous les responsables d'associations et d'institution à Liège. Comme si on avait acheté leur silence, comme si, en leur offrant des responsabilités ou en finançant une partie de leurs activités, on leur avait imposé une muselière... Cette peur se matérialisait tout simplement dans l'absence de soutien de la part de tous les acteurs culturels institutionnels de Liège.

Je parlais d'omerta, de système politique très adroitement organisé pour rendre impossible toute opposition citoyenne, mieux encore, pour simuler aux yeux ignares, le soutien d'une base politique massive alors qu'il ne s'agit, purement et simplement, que d'un détournement de la sphère politique et d'une confiscation de la liberté de s'associer, de discuter, de débattre et de créer...

Je vous parlais des taupes et des espions qui avaient pris place au sein de vos rangs.

Je passais peut-être pour pessimiste ou paranoïaque. Je ne l'étais peut-être pas assez quand on voit la tournure qu'ont pris les choses...

Quelques semaines ont passé depuis.

Des semaines de silence.

Ce silence a été brisé ce matin, par un courrier électronique au contenu effarant, accablant, que vous avez tous trois signé, et qui se trouve en ligne sur le site de http://blog.liege2015.eu/.

Je n'ai pas envie de reprendre point par point votre argumentation.

Je n'ai pas envie de répondre à vos faux prétextes, c'est trop facile...

Vous savez que cela n'est pas nécessaire.

Votre message lui-même est l'aveu du sentiment qui vous traverse certainement depuis quelques heures.

EGEIL 2015.jpgVous avez trahi votre propre projet, vous avez capitulé avant même que la bataille ne commence. En acceptant un troc aberrant vous avez vous-mêmes invalidé toute la démarche que vous avez lancée.

Vous vous alignez sur le camp d'en face.

Le camp de ceux qui font passer des tas de logiques (leur appartenance politique, les mots d'ordres reçus de l'ombre, les consignes de vote, la peur de l'électeur, la peur de l'échec, la couardise...) avant leur propre jugement et la fidélité aux valeurs qui les ont amenés là où ils sont.

Le camp de ceux qui considèrent qu'un marchandage négocié en coulisse vaut plus qu'un désir collectif exprimé à voix haute et signé sur pétition.

Le camp de ceux qui oublient qui ils représentent au moment de signer.

C'est sinistre.

C'est triste.

C'est lamentable.

C'est surtout très décevant pour tous ceux qui vous ont suivis et soutenus.

Depuis de très longs mois, j'admire votre courage et votre liberté, votre sens de la justice et de la mesure. Depuis que les premiers boucliers se sont levés pour tenter de vous museler, vous avez tenu le cap, vous avez senti venir les coups bas, vous les avez esquivés l'un après l'autre, à chaque nouvel obstacle vous avez redoublé de force, d'ingéniosité, de courage.

Certains vous ont comparé à Tchantchès, je pencherais plutôt pour le rejeton inédit de Don Quichotte et de Tyl Ulenspiegel, un splendide bâtard, qui affronte les puissants parce qu'il croit que ses rêves sont plus forts que leurs machinations bien rodées.

Vous n'avez pas accepté de capituler devant la réalité, vous avez décidé de la faire plier à force de volonté populaire, vous avez fait rêver toute une ancienne principauté. Vous avez ramené la fierté dans une région qui a capitulé et pactisé depuis trop longtemps à tous les niveaux de pouvoir.

Vous avez pris vos rêves en mains et vous étiez sur le point de les matérialiser...

C'est de cette noble tâche que vous vous étiez investis vous-mêmes.

Plus qu'une tâche, d'ailleurs, c'était une mission.

Vous avez eu un rêve, vous y avez cru et vous avez permis à des dizaines de milliers de personnes d'y croire (bien plus que les seuls signataires, car, vous le savez, vos soutiens dépassent largement les frontières de la circonscription électorale de Liège).

Et puis, d'un coup, ce matin, vous avez tout effacé.

Non, pas effacé, ce serait trop simple.

La trace reste de tout ce que vous avez accompli d'impossible. En renonçant, à deux pas du but, vous nous avez enseigné la plus triste des leçons : les politiques et les manigances personnelles sont toujours les plus forts. Ils ont toujours le dernier mot.

Le débat démocratique et les rêves de tous ont été confisqués au profit de quelques uns.

Ce que l'Empereur décide, nul ne peut l'entraver.

Si des voix s'élèvent, on les condamne au silence.

Si elles s'élèvent encore, on leur fait peur, on les menace, on exerce des pressions sur ceux qui peuvent leur faire encore plus peur.

Et si les voix tiennent bon, on leur offre une institution, un subside, un boulot. Une fondation. Une usine à gaz de plus dans un paysage où les usines fermées sont le décor de tous les trajets.

Tout donc peut s'acheter à Liège, même l'honneur ?

C'est la pire des conclusions que celle à laquelle votre initiative aboutit.

A la fin de l'histoire, je ne vous l'apprends pas à vous, qui avez donné tant de leçons pendant des mois, il y a toujours une morale.

Si l'histoire s'arrête ici, vous pensez avoir gagné une dentisterie alors que vous avez perdu tout le reste et que la loi du plus puissant l'a une fois encore emporté. Ce n'est pas acceptable. Nul ne peut pas l'accepter, surtout pas vous.

Mais tout n'est pas perdu, j'ose l'espérer.

J'en appelle à votre sens citoyen, à votre honneur pas encore perdu, à votre esprit de fronde.

Il n'est jamais trop tard pour sauver l'honneur.

Jamais.

Les feuilles qui contiennent les 22000 signatures sont dans un coffre de la banque Dexia, à Sain-Léonard.

Alain, tu peux encore tout sauver.

Tu prends ces feuilles et tu les donnes à quelqu'un d'autre que toi, quelqu'un qui n'a pas négocié. Quelqu'un qui n'a jamais bu des bières avec ceux qui vous ont achetés vous et votre silence

Que celui-là, fidèle à l'idéal qui vous a animés pendant sept mois et demi, porte tout simplement ces feuilles jusqu'au cabinet du Bourgmestre. Mieux encore, qu'il les présente au prochain conseil communal. Il trouvera sans problème une escorte de journalistes et de Liégeois pour l'accompagner.

Il faudra que la population le protège sur son parcours car ils seront nombreux (envoyés par le parti, par les associations qui travaillent pour la parti, par les amis de ceux qui ont eu un boulot offert par ceux qui bossent pour le parti et ainsi de suite) à tenter d'entraver sa route, à chercher à brûler les feuilles ou à les arroser de bière pour les rendre illisibles. Ne les laisser pas anéantir votre rêve. Notre rêve.

C'est tout ce qu'il faut faire.

Juste porter la demande des 22000 signataires jusqu'au conseil.

Vous pouvez tant que vous le souhaitez négocier tout ce que vous voulez pour vos trois personnes, vous n'avez aucun droit à bloquer le processus démocratique. Pas plus vous aujourd'hui que Willy, Michel, Elio et tous les autres ne l'avaient hier, quand ils ont signé ces grands accords que vous avez dénoncés pendant des mois.

Depuis ce matin, vous êtes pareils qu'eux.

Ils ont plus de pouvoir que vous, ils vous en ont offert un peu, ne vous laissez pas acheter.

C'est trop con. C'est trop nul.

Il est encore temps de tout renverser. De sauver votre honneur et le nôtre en dénonçant cet accord qu'on vous a forcés à accepter.

En portant à la Violette, tout simplement, les 22000 signatures que les Liégeois vous ont remises en toute confiance, vous ont confié en même temps que leurs espoir de voir la politique et la culture changer.

Avec tout mon respect pour chacun d'entre vous et mon amitié,

Nicolas

PS : C'est un peu facile de ne pas répondre sur le fonds, non ? J'ai évacué la question d'une bête phrase dans la lettre plus haut mais je me ravise. Voici en quoi je trouve que l'argumentation que vous avez envoyée ce matin ne tient pas :

1. Aucun élément que vous évoquez pour baisser les bras n'est neuf, tout était identique lorsque nous avons discuté il y a quelques semaines et que vous aviez encore le feu sacré. Les délais serrés, la nécessité d'agir vite, on connaît tout cela depuis le démarrage du processus. La réticence des institutions à soutenir votre projet, vous savez à quoi elle est due, ne jouez pas les jeunes vierges effarouchées, tous ces gestionnaires culturels sont cadenassés par la trouille, c'est tout. Ne pas offenser ceux qui vous subventionnent, c'est la première règle si l'on veut garder sa place...

2. Vous n'avez aucun mandat pour négocier quoi que ce soit. Vous ne pouvez en aucun cas bafouer le souhait de 22000 personnes en décidant de le passer finalement sous silence, sous prétexte qu'on ouvre un bâtiment désaffecté aux arts émergents. Les 22000 signataires n'ont jamais parlé d'arts émergents, d'artistes en difficulté ou de dentisterie, ils souhaitaient littéralement qu'on demande aux Liègeois s'il faut que Liège pose sa candidature. Rien d'autre. Qu'on arrête de décider à leur place, qu'on leur pose la question et que ceux qui veulent entraver ce processus se retirent. Si les Liégeois votent finalement contre le projet de Liège 2015, ce n'est pas grave, le combat aura été mené jusqu'au bout en toute loyauté et transparence. Vous aurez fait rêver une ville entière pendant plusieurs mois, vous aurez montré, une fois encore, que la Cité Ardente est une ville hors du commun. C'est bien mieux qu'une capitulation.

3. Dans la voiture, on y revient encore, on a bien rigolé des inventions minables de la Violette : une expo universelle (alors que plus personne n'est assez idiot pour retenter le coup après les bouillons que boivent encore Hanovre et Lisbonne), une capitale métropole culturelle régionale (je ne commente pas cette invention-là, ce serait lui faire trop d'honneur de lui donner du sens, je la considère juste comme une invention de cabinettard bourré, accouchée en fin de nuit à la Maison du Pékèt et malencontreusement arrivée sur le bureau d'un type sans idées qui l'a servie à la presse faute de mieux sous le coude...), un grand congrès du francophonissime... Bientôt, on fera passer les matchs du Standard et les fondations sans nom pour des événements culturels comparables au rôle de capitale européenne.

4. A mes yeux, la seule chose qui soit vraiment pérenne et durable (sur ce point, je sais que je vais passer pour un extra-terrestre aux yeux des politiques qui jetteront un œil sur cette note de blog), c'est l'intégrité. On ne troque pas son intégrité contre une fondation, un lieu pourri ou une assurance-vie. On la garde avec soi, tout contre soi, bien au chaud, parce que c'est elle qui nous permet de nous lever le matin, avec le sourire et la pêche, même quand le monde va mal, que la crise est sévère et que les politiques ont perdu tout sens commun. Tant qu'il y a de l'humanité, il y a de l'espoir. Et notre humanité, elle réside dans notre faculté de rêver et de créer, pas de baisser notre froc.

5. Il n'a jamais été question, à mes yeux, que vous remplissiez la candidature de Liège. C'est à la ville que ce rôle incombe, c'est à elle de le déléguer à qui elle juge bon et compétent. Faites-lui confiance, elle trouvera un opérateur suffisamment mauvais pour que la candidature liégeoise ne porte pas d'ombrage au projet montois...

6. Enfin, je le répète, je peux comprendre que vous trois ne puissiez pas personnellement porter les signatures mais ne les confisquez pas pour autant. Laissez quelqu'un d'autre achever le processus pour vous. C'est ça, la beauté du collectif. L'union fait la force et votre reddition ne peut pas arrêter le mouvement. Vous avez enclenché un processus qui vous dépasse, désormais. Et s'il vous faut un volontaire, j'en connais un, envoyez-moi un mail et je vous donne ses coordonnées ;-)

23:46 Publié dans Liège | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, liège, liège 2015, culture, pétition, citoyens | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

22/11/2008

Echevin pour la culture de quelle ville ?

Faut-il encore présenter le débat citoyen qui se déroule à Liège autour de la possibilité pour la ville de poser sa candidature comme capitale culturelle de l'Europe en 2015 ? Je ne vais pas me lancer dans cet exercice impossible ici, j'ai juste envie de rendre publique une information intéressante, transmise cette nuit par un mail bienveillant (merci, Roberto).

Depuis le début de la campagne populaire, lancée par quelques artistes et citoyens qui ont emboîté le pas au sculpteur Alain De Clerck, on dénombre d'un côté beaucoup d'enthousiastes (dont 20.000 Liégeois qui ont signé le formulaire de demande de consultation populaire) et de l'autre, quelques élus grincheux, qui boudent ce projet, de peur de se voir taper sur les doigts par leurs camarades de parti, alors qu'il leur suffirait de le soutenir, tout naturellement, pour réconcilier la politique et les citoyens.

Ces élus préfèrent cependant rester fidèle à la ligne obscure défendue dans les couloirs de leur famille politique, camper sur des positions démocratiquement indéfendables (des décisions prises en toute discrétion, sans publicité – ce qui est toujours très mauvais signe dans la sphère politique, comme le troc d'une liaison autoroutière contre le statut de capitale culturelle), plutôt que relayer le désir de la population qu'ils sont censés représenter.

A ce jeu, certains se cassent les dents, comme le bourgmestre, qui tente de faire passer sa position de repli frileux pour une attitude ambitieuse (Liège n'a pas besoin d'être capitale culturelle puisque dans ses projets il lui propose d'être exposition universelle – avec le gouffre financier que cela représente – ET métropole sous-régionale – avec tout le ridicule que cette dénomination entraîne), tandis que d'autres jouent les sages, comme l'échevin de la culture, ravi de voir sa voie de garage soudain mobiliser toute l'opinion publique, et qui en profite pour tempérer et relativiser l'importance du rôle de capitale culturelle. Pour quelle raison ? Mystère ?

Non, rien de mystérieux à cela. L'homme est tout simplement membre fondateur de la Fondation Mons 2015. Lui qui serait censé porté la candidature liégeoise, comme son mandat public – obtenu par scrutin électoral – l'implique, le voilà qui travaille pour l'autre ville. Il pense, il imagine et conseille... la ville de Mons !

C'est tout bonnement scandaleux, révoltant et aberrant. Pas étonnant, ça, non, les moeurs politique en Wallonie ont cessé de m'étonner depuis longtemps, on se blinde, que voulez-vous...

A-t-il été mandaté par le conseil communal de liège pour représenter la Cité Ardente au sein de Mons 2015 ? Je n'en ai pas connaissance. Si c'est le cas, il y avait lieu d'en débattre, de toute façon, et l'opposition s'en serait régalé... Sans parler de la presse.

Mais il n'y a pas eu de débat, selon toute vraisemblance, car il n'y a pas eu de mandat officiel du conseil communal. Ce poste est un petit arrangement entre amis.

jph.jpgOn fera sans doute croire que Jean-Pierre Hupkens siège au sein de Mons 2015 à titre personnel, lui qui avouait dès son entrée en fonction à Liège qu'il ne connaissait pas grand chose en culture et que ça lui permettait de venir sans a priori, au service de la ville, entouré de bons conseillers. Il a vite changé de statut, le voilà bombardé expert culturel.

Et, de simple échevin, le voici bombardé agent double, en eaux troubles. Peut-être siège-t-il à Mons pour piquer les bonnes idées et les ramener à Liège ? On peut rêver... N'est pas James Bond qui veut.

Il y a tout de même une bonne nouvelle, là-dedans, si c'est sur des pointures pareilles que Mons mise pour réussir son projet, on va bien rigoler en 2015.

 

11:44 Publié dans Liège | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : liège 2015, mons 2015, liège, culture, capitale, europe, politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

14/11/2008

Liège aura sa consultation populaire

logo.jpgCe vendredi matin, je trouve un message incroyable dans ma boîte à mails : Alain De Clerck annonce que l'équipe bénévole et acharnée de Liège2015 a réussi l'impossible. Elle a réuni 19006 signatures d'électeurs liégeois qui souhaitent que l'on organise une consultation populaire dans la ville pour savoir si elle doit présenter une candidature pour être capitale européeenne de la culture en 2015 !

Une pétition pour demander une consultation pour demander si on veut poser une candidature en vue d'être peut-être capitale culturelle en 2015 ?

Ça vous semble tordu ?

Ça l'est, en effet. Et ce n'est pas un hasard.

Depuis qu'une poignée de Liègeois, réveillés par une victoire du Standard en championnat de foot, se sont dit que leur ville ne pouvait pas laisser passer l'opportunité d'être capitale culturelle en 2015, le pouvoir politique local a tout fait pour ignorer, esquiver puis museler cette initiative citoyenne et spontanée.

On se souvient en effet que :

  • malgré une première pétition largement soutenue, le collège des bourmestres et échevins a voté que Liège ne se porterait pas candidate, quelle que soit la volonté de ses habitants, "pour ne pas rompre des accord politiques passés" ont sobrement déclarés les porte-voix de la majorité (nature exacte de ces accords ? Difficile à savoir. Sleon les sources, soit échange de financements pour sortir la ville du gouffre contre l'assoupissement politique de ses élus sur d'autres projets d'envergure accordés à d'autres villes soit, pire encore, échange d'un tronçon d'autoroute pour Liège contre la candidature en 2015 pour Mons, peu importe, au fond, ce genre de troc ne peut en rien être mis en balance avec une vraie initiative collective, on ne peut pas enrayer un mouvement d'opinion en brandissant devant les yeux, comme le crucifix face au démon, des accords sans cadre clair, objets de marchandage bassement particratiques et sous-régionalistes) ;
  • les partis au pouvoir ont profité du fait que ce vote avait été gagné majorité contre opposition pour tenter de discréditer le mouvement populaire en faisant croire qu'il était piloté par le MR et Ecolo. On en rirait encore si cette stratégie de défense ne révélait pas l'abîme abyssal qui sépare à Liège le PS ou le CdH d'un quelconque contact vivant avec les gens qui habitent la ville et qui votent (pas ceux dont ils ont acheté la loyauté en leur offrant un poste, mérité ou non, et qui leur mangent dans la main en les caressant dans le sens du poil même autour du fessier, là où l'on risque bien de se retrouver avec de la merde sur les doigts une fois l'opération terminée), si vous avez passé une soirée à Liège dans les six derniers mois, vous avez dû sentir que les, pour la première fois depuis des années, le citoyen moyen a envie que les choses bougent et que la ville redresse un peu la tête (et pas juste ses finances) ;
  • pour contrer l'immobilisme de la ville, un groupe de Liègeois s'est proposé de faire appel à la consultation populaire, prévue dans la loi mais jamais appliquée dans une grande ville ; les autorités communales ont traîné pour fournir les documents administratfis nécessaires, espérant ainsi que le temps saperait un peu l'enthousiasme des Liégeois. C'est visiblement raté ;
  • encore aujourd'hui, le bourgmestre annonce qu'il vérifiera une à une les signatures, comme si 18000 signatures valides au lieu de 19006 changeaient quelque chose à l'affaire, on frissonne à l'idée que l'équipe du bourgmestre va tenter de démontrer que cette intiative citoyenne est une fraude, c'est vraiment le monde à l'envers, l'équipe élue qui se comporte en régime autoritaire, réticent aux demandes des citoyens; on se demande dans quelle ville ils retournent réellement dormir le soir pour prétendre que Liège2015 est une escroquerie ou le résultat d'un travail de faussaires ;
  • ceux qui se son élevés pour dénoncer l'attitude du PS et du CdH dans cette affaire ont été systématiquement insultés ("poujadiste" est le terme qu'on colle désormais sur ceux qui ont l'outrecuidance de dénoncer les dérives du pouvoir en place - avant, on disait "facho", mais on peut difficilement traiter de facho des gens qui reprochent le fonctionnement particratique d'une commune, c'est beaucoup plus simple de qualifier de poujadiste tout ceux qui n'applaudissent pas le pouvoir en place) ou ont fait l'objet d'une cour intense et personnelle de la part des élus, si pitoyable, d'ailleurs, qu'on se dit que ces élus doivent avoir perdu toute estime d'eux-mêmes le jour où ils ont accepté leur premier mandat politique (cette coura avait pour objectif non pas d'expliquer en quoi l'attitude du conseil était justifiable mais de tenter d'amadouer les fortes têtes afin d'en faire des "amis", c'est-à-dire, selon la tradition politique belge, des muets aveugles et endormis, qui trouvent que la gestion de la cité est une affaire à laisser aux mains des professionnels de la politique tandis que tous les autres regardent Match 1 et font la fête quand le Standard gagne).

Malgré tous ces bâtons déplorables, la roue a bel et bien tourné dans le bon sens !

Il aura fallu des mois et des mois de travail à une équipe bénévole pour que la voix de la rue monte jusqu'aux étages de la Violette.

On ne peut que féliciter l'équipe de Liège 2015 au grand complet, remercier tous ceux qui les ont soutenus, saluer l'énergie qu'ils ont mobilisée, applaudir les idées simples et pas chères qu'ils ont eues (une remorque derrière une voiture bleue, un film sur youtube, des soirées festives...).

Et, tandis que la balle arrive en fin dans le camp de la ville (qui va devoir, pour la première fois dans l'histoire du pays, organiser une consultation populaire), il est temps de proposer des pistes pour ce que devrait ou pourrait être une version de la Cité Ardente en capitale culturelle.

A chacun de retrousser ses manches, d'aiguiser son clavier et de faire chauffer les stylos...

22/10/2008

La présipauté de Groland débarque à Liège (en duplex)

C'était la révélation de samedi dernier lors de la soirée annoncée comme historique dans l'ancienne Grand Poste de Liège (au bord d'un parking que le monde entier connaît grâce aux dernières scènes d'Ultranova de Bouli Lanners) : la présipauté de Groland a un message pour tous les Liégeois. Les autres peuvent regarder aussi, mais le contenu est un peu présipo-principautaire, vous voilà prévenus.

Vous pouvez regarder cela ici :

Pour apporter votre soutien, pour en savoir et en lire plus, l'adresse est toujours : http://www.liege2015.eu

27/05/2008

Liège 2015: l'aiguille qui fait vaciller la meule de foin

548240891.pngA Liège, si l'on en croit le bourgmestre et son équipe de rigolos dépressifs qui gèrent la ville, tout va toujours pour le mieux. Même quand la catastrophe est imminente et que l'on court dans la mauvaise direction...

Les bonnes nouvelles viennent de tomber du Feder, annonce-t-on à grands renforts de communication. Puisque l'argent va pleuvoir dans les prochaines années sur la Cité Ardente et ses environs, pourquoi de tristes sires viennent-ils réclamer plus encore ? Ne peuvent-ils se contenter de ce qu'on leur offre ? De beaux murs pour les musées, une belle gare et bientôt, de belles rues pour accueillir les voyageurs... Et puis, le Standard est champion...

Que réclament-ils, au fond, ces sinistres enthousiastes ?

Un projet pour la ville ? Une proposition concrète derrière laquelle les énergies pourraient se rassembler ? Mais pourquoi donc ? On peut tenir dix ans sur une victoire en championnat de foot, vingt ans sur le fantasme d'une gare qui drainerait les touristes et les investissements par miracle, trente ans au moins sur l'inertie collective qu'on ravive deux fois par an dans les beuveries interminables du village de Noël et du village gaulois...

Passe par Liège, on fait si bien la fête qu'on ne fait plus que ça...

Au point de s'asseoir largement des deux fesses sur tout projet citoyen qui n'est pas directement issu du microcosme politique (j'utilise expressément ce mot, car je viens de le lire sous la plume de Marie Liégeois dans La Gazette de Liège : « Le microcosme liégeois s'agite, depuis début mai, autour d'un débat de fond bouillonnant : Liège va-t-elle/peut-elle/ose-t-elle présenter sa candidature au titre de capitale européenne de la culture pour 2015 ? », il s'oppose dans mon esprit au terme « métropole » que tous les partis ont galvaudé lors des dernières élections communales... Non, 7500 signataires pour une pétition ce n'est pas un microcosme, pas plus qu'une ville de 200000 habitants, qui ne rayonne guère au-delà de 60 kilomètres de rayon, ne peut être qualifiée de métropole.) Voilà le problème criant : à Liège, il n'y a plus de culture qui ne soit politique, il n'y a plus d'initiative qui ne soit récupérée. Cela semble agréer tout le monde quand on trouve du soutien : il y a toujours bien un baron ou l'autre pour apposer son logo sur les affiches et les invitations de n'importe quel spectacle de quartier ou exposition suivie d'un souper interculturel. Mais quand il s'agit de fédérer, de rassembler, d'unir les forces autout d'autre chose qu'une beuverie, les portes se referment, les volets restent clos. L'exemple de « Liège ville des mots », projet pourtant piloté par des piliers ombragés du PS liégeois et soutenu par la Ministre PS de la Culture, qui ne bénéficiait du relais de personne dans la Cité Ardente (et certainement pas de l'échevin de la culture, qui a collé environ 600 fois plus d'affiche pour sa propre campagne électorale que pour la promotion de tous les projets culturels depuis son entrée en fonction) en est un exemple criant (cette phrase est un peu longue, vous vous souvenez encore du début, vous ?)

Demeyer soutient le basket, Firket le pied, le cheval et le vélo, Hupkens soutient les autres lors du vote et tout le monde fait comme si ces miettes de festivités composaient un projet de ville... Quelle honte !

Et lorsque un projet émane des citoyens, soit on le récupère, on le rabote, on le sabote, soit on l'ignore complètement, pire, on le détruit avec soin. C'est ce qui vient d'arriver à l'initiative Liège 2015, torpillée verbalement par le brillant Willy, qui a dû faire bosser tout son cabinet deux jours entiers pour trouver autant d'argument en faveur de la soumission à Mons... Liège est déjà, de fait, la capitale culturelle de la Wallonie, proclame-t-il fièrement. On se demande bien aux yeux de qui...

C'est surtout la capitale du renouveau du PS : de peur de faire des conneries, on ne fait plus rien ; de peur de déplaire à une partie de la population, on ne prend plus position ; de peur de déplaire à l'Empereur, on ne soutient plus que les initiatives venues d'en haut et l'on discrédite les projets venus d'en bas.

Il y a quelques semaines, je proposais de juger l'équipe en place suivant sa réaction face à la pétition Liège 2015 : le verdict est tombé. Puisque cette équipe n'en veut pas, il faudra donc changer d'équipe. Prendre des gens qui défendent Liège et ses artistes, pas ceux qui les bâillonnent et cherchent à les tourner en ridicule.

Le Collège de Liège, c'est comme un gros tas de foin. Vous l'arrosez un peu, ça devient du fumier. Vous lui tendez un bon cigare et tout s'envole en fumée. Si vous n'y touchez pas, c'est juste bon à donner comme fourrage aux bestiaux.

Dans la meule de foin, la seule chose qui m'intéresse, c'est l'aiguille, celle qui vient piquer les fesses, instiller l'énergie, aiguillonner les esprits. Elle était là hier soir, au conseil communal, elle reviendra bientôt, toujours plus fine et plus pointue. Elle finira par crever les baudruches politiques qui se sont gonflées d'orgueil lors des dernières élections. Je l'espère de tout mon cœur....

Et pour signer la pétition, il n'est jamais trop tard : http://petitions.agora.eu.org/liege2015/index.html 

11:31 Publié dans Liège | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : liège, demeyer, ps, cdh, europe, culture, 2015 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer