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16/06/2008

En gare de Louvain

Zogezegd08vanhole.JPG Je viens d'apprendre, il y a quelques minutes à peine, le décès de Kamiel Vanhole, avec qui j'avais eu l'immense bonheur de partager six semaines de train à bord du Literaturexpress 2000. Nous nous étions rencontrés à Bruxelles avant de nous envoler vers Lisbonne pour rejoindre Berlin en passant par toutes les villes possibles et imaginables ou presque. Kamiel était néerlandophone, drôle, d'une discrétion et d'une gentillesse à toutes épreuves. Il ne se déplaçait jamais en voiture, parlait souvent de sa femme et de ses deux filles qu'il avait laissées à Louvain pour participer à cette aventure littéraire hors du commun.

Nous avons partagé des couchettes de train, une chambre à Malbork et des soirées de déprimes à Minsk, nous avons semé la police secrète à Kaliningrad et bu de la vodka bon marché. Nous avons ri tant de fois, mangé au moins deux fois plus, et échangé nos impressions sur ce voyage au bout de la littérature. Cela faisait des années que je me disais que je devais l'inviter à venir, un soir, manger à la maison, pour qu'on se rappelle tout ça. 

Et puis, un jour, il est trop tard pour toujours.

J'ai tout de suite repenés à ce poème que j'avais écrit en 2002, un soir en passant près de chez lui en train. Je le publie ici en guise d'hommage et je me tais. Je suis ému comme je l'ai rarement été. Kamiel était un écrivain plein d'humour, un gars qui aimait ses trois femmes, qui a traversé l'Europe avec un sachet en plastique.

Un vrai type bien.

Il me manque déjà. 

 

En gare de Louvain

 

Un bus passait au loin

Pas très loin de la gare

Mais au loin tout de même

Pas assez près pour voir le numéro, le visage du chauffeur ou la destination

Un bus dans la nuit tout de même

Ça se reconnaît : des néons blancs, de grandes vitres et des tas de sièges vides

Un bus passait au loin

Et j’étais un peu seul

Assis en gare de Louvain

A l’avant du train de nuit

J’avais quitté Paris sans même un au revoir

J’avais roulé ma bosse comme le font les chameaux

Un bus passait au loin en gare de Louvain

Et mon ami Kamiel soudain

Est venu près de moi dans ma tête

Chauffeur de bus piéton

Kamiel et son sachet

A Louvain

Quelque part

Endormi près d’Agnès

Deux ans que je ne l’ai revu et pourtant

Kamiel est mon ami

Mon seul ami flamand

Avec Leo peut-être

Pas plus Flamand que moi

Mais le bus, non

Leo n’était pas dans le bus

Il n’y a que Kamiel à Louvain

Pour prendre le bus à cette heure-ci

Surtout si près de la gare

Ou si loin

Le monde est sinistre comme un mouchoir de poche.

 

17:15 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kamiel vanhole, vanhole, poésie, leuven, overleden, scrijver, écrivain | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

05/06/2008

Hommage au concours polar de la RTBF

polarrtbf.jpg
Voici une image que l'on ne verra plus, hélas! Le concours de nouvelles policières de la RTBF vient de passer aux archives de la radio. Et nous sommes nombreux à être endeuillés. Pus de cadavres le dimanche soir, plus de lecture radio pour des textes féroces, malins, actuels, qui déformaient le monde à travers l'objectif d'un vieux Polaroïd aux piles usées. J'aimais bien, moi, le polar du dimanche...
Dominique Vasteels, la cheville ouvrière de ce concours et de l'émission est aussi surprise que ses auditeurs, elle vient d'apprendre la nouvelle juste au moment de lancer la 18e édition du concours... Pas assez rentable, il paraît. Drôle de logique pour La Première, une chaîne de service public, qui programme de la fiction grand public... à 23h!
L'occasion est belle de dire tout ce que je dois à Dominique Vasteels. Dès 1996, c'est elle qui a enregistré "le chien brun et la fleur jaune de Chine" en radio, car ce texte avait reçu le prix de la RTBF au concours de nouvelles de la Fureur de Lire. J'ai adoré la lecture de Julien Roy, avec son accent chinois de dessin animé et les refrains musicaux de restaurant chinois, c'était exactement ce qu'il fallait, et que je n'aurais jamais imaginé. Le miracle de la lecture en ondes.
Après, bien d'autres nouvelles ont été écrites pour le concours: "Pas de vacances pour le chien brun", "Nettoyage à sec" et "L'affaire Smilodon", tous trois enregistrés dans l'émission et publiés plus tard dans mon recueil "Les ours n'ont pas de problème de parking", tout comme "Le grand méchant Marc", qui m'a rapporté le Grand Prix en 1999.
Plus récemment, "Bureau, fais ton office" et "Moi, je dis qu'il y a une justice" ont été récompensées, avant de figurer dans "Nous sommes tous des playmobiles"... A chaque fois, j'étais porté par le plaisir d'écrire pour la mise en ondes. Le goût du texte qui se lit bien, qui se comprend à l'oreille, que l'on peut ponctuer de petites respirations musicales, c'est grâce au concours polar que je l'ai acquis. Le concours disparaît, j'en suis chagriné, mais il laissera des traces durables. Non seulement les textes écrits pour l'appel annuel resteront écrits mais même pour les textes à venir, pour mes romans, pour ma poésie, je ne peux plus me débarrasser désormais d'une sensibilité de l'oreille et d'un enthousiasme immodéré pour les textes de fiction qui se laissent mettre en bouche et porter dans les airs.
Et pour tous les lecteurs qui ferment les yeux au volant pour mieux écouter une voix dans la nuit... 
Merci, Dominique, pour tout cela! 

18:02 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (3) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

25/01/2008

Nous sommes tous bientôt en poche

29aa4d4c936174111f096c6e3451eeee.jpgCa y est, je viens de découvrir sur le site de deux librairies en ligne, dont je tairai le nom, étant donné la polémique qui fait rage en France en ce moment entre libraires en ville et libraires en ligne, je ne citerai donc ni Amazon ni la Fnac, même si c'est sur leurs sites respectifs que je viens de découvrir la couverture de la version poche de "Nous sommes tous des playmobiles", publiée par Pocket en mars 2008.

Je réponds du coup à une question que l'on me pose souvent dans les classes: "M'sieur, pourquoi est-ce que vous avez choisi cette couverture-là?" Ce n'est évidemment pas moi qui choisis, c'est l'éditeur. La plupart du temps, je suis tenu au courant, on me montre les projets, on me demande même parfois mon avis (même si c'est plutôt mon approbation que l'on cherche en général, si je ne suis pas d'accord, je passe pour un emmerdeur), mais ici, je n'avais eu aucun contact avec Pocket à ce sujet et je découvre donc le résultat en même temps que vous. Vous en pensez quoi, vous? Allez, n'hésitez pas, laissez vos commentaires!

14:04 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

29/11/2007

Mission Eurovision sort chez Averbode

99cca27a59b5d9c66cff96acf84eb94b.jpgEcrire sur commande, j'adore. Alors quand Michel Charlier des éditions Averbode m'a dit qu'il avait envie que quelqu'un écrive un roman dans la collection "Récits Express" qui serait composé uniquement de dialogues, sans aucune description, sans décor, sans rien, j'ai de suite dit que j'étais le kamikaze qui allait écrire ça. J'avais le souvenir des "Dialogues anonymes" de Carino Bucciarelli, où on ne savait pas qui parlait ni à qui les paroles s'adressaient, j'avais le souvenir de pas mal de lectures de pièces de théâtre, où on n'a pas souvent autre chose à se mettre sous la dent que les répliques, puis j'avais surtout envie de concrétiser le vieux projet d'écrire sur le concours Eurovision de la chanson.

Il y a quelques temps, on avait envisagé avec Jean-Pierre Hautier (de la Première - RTBF) d'écrire un livre sérieux et à quatre mains sur le sujet, mais le projet est un peu tombé à l'eau depuis. Comme j'avais pleine liberté de ton et de sujet, j'ai foncé et ça donne "Mission Eurovision" qui sort en ce mois de décembre.

Et comme les éditions Averbode font bien les choses, ils ont demandé à Yuio (aussi connu sous le nom d'Etienne Simon, il a un très joli blog) d'illustrer le bouquin, ce qui me semble convenir à merveille à ce récit d'espionnage contre-terroriste télévisé. Voilà; le livre est tout frais. Reste juste à découvrir ce qu'en pensent les lecteurs. Dans les commentaires de cette note, par exemple?

25/10/2007

Nettoyage à sec de Nicolas Ancion (résumé)

Tout est dans le titre. Et c'est une question. Ca fait quelques semaines que la même requête Google s'affiche dans les statistiques "Nettoyage à sec de Nicolas Ancion (résumé)", ce qui me laisse imaginer plein de choses:

1. Qu'il y a un fidèle lecteur (peut-être une lectrice), qui revient régulièrement sur ce blog en tapant les mêmes mots-clefs dans le moteur de recherche (et je vous sigale en passant que les parenthèses font d'excellents résultats de recherche dans Google);

2. Qu'il y a derrière ce fidèle lecteur (peut-être une lectrice) un bienveillant enseignant (H/F) qui tient beaucoup à prolonger la polémique autour de cette nouvelle (voir les médias de l'an dernierà ce sujet: taper "Bernard Friot, Nicolas Ancion, Arena, test de lecture" dans le moteur de recherche de votre choix) et donne à lire cette nouvelle de 15000 signes en classe;

3. Qu'il y a des étudiants suffisamment paresseux pour éviter de lire dix pages de bouquin et préférer aller et venir sur la toile des jours durant pour chercher un résumé qui, à ma connaissance du moins, n'existe pas.

D'où une toute nouvelle batterie de questions! Peut-être tout ce que j'imagine ci-dessus est-il parfaitement inexact? Peut-être est-ce vous qui avez tapé ces mots-clefs dans Google et pouvez me donner la véritable explication? Peut-être n'en savez-vous fichtrement rien mais avez-vous une autre hypothèse, tout aussi valable que la mienne.

Allez, laissez-vous aller... Si vous avez dû lire cette nouvelle (ou une autre) en classe, si vous avez cherché un résumé du texte parce que vous êtes enseignant et que vous ne voulez pas le lire en entier avant le prochain test de lecture, si vous connaissez tous les secrets de Google, allez-y, laissez un petit commentaire pour partager votre explication ave les lecteurs de ce blog.

Merci d'avance!

c311e4b705784b44be4f063219c8d399.jpgPS: pour ne pas décevoir les lecteurs qui arriveraient ici à la recherche d'infos au sujet du texte "Nettoyage à sec", il s'agit d'une nouvelle publiée au Grand Miroir dans le recueil "Les ours n'ont pas de problème de parking". Le livre n'est plus disponible en librairie, mais il est assez facile à trouver en bibliothèque. Si vous voulez commander le bouquin en papier, il n'y a plus que moi qui dispose de quelques exemplaires (à prix écrasé, je le signale en passant), envoyez-moi un mail pour plus d'info!

20:25 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer