17/10/2008
Trois lézards pour six chez Averbode
Je viens d'apprendre, avec beaucoup de plaisir, que c'est Patrick Chenot qui illustrera "Trois lézards pour six", le mini-roman en forme de blog que j'ai écrit pour la collection Récits-Express publiée par Averbode. Le bouquin sortira en janvier et on ne le trouvera pas dans les bonnes librairies, désolé, c'est réservé aux abonnés.
Je vous en dis quand même un peu plus, vu que vous ne pourrez sans doute pas le lire avant longtemps : l'histoire raconte comment une bande d'adolescents (ils sont six, comme dans le titre) se font descendre les uns après les autres par trois extraterrestres (ce sont les lézards du titre) qu'ils ont eu le malheur de surprendre à la sortie de leur soucoupe volante, une nuit dans les bois.
Coïncidence amusante, le Tiers-Livre publie justement un article qui s'étonne que ni Blanchot ni Bataille ne se soient intéressés à la littérature ufoiste. Ben, tiens, bizarre, ça ne m'étonne pas vraiment, je ne sais pas pouquoi... Peut-être parce que ce qui les intéresse c'est la part de mystère qu'il y a dans l'homme pas les théories paranoïaques qui imaginent que l'homme est coincé dans un bocal à cornichons où le seul mystère est la date du débarquement de Raël ou de la prochaine vague d'observations en chaîne de la SOBEPS...
En attendant de trouver la réponse à ce mystère de la critique littéraire, on peut toujours s'amuser avec des cornichonneries littéraires. Ça ne mange pas de pain, ni de cornichons, sans doute, mais peut-être du Bromure d'hyposodium, ça en jette toujours dans les récits d'anticipation, les trucs scientifiques qu'on ne comprend pas.
10:27 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, averbode, ados, littérature jeunesse, roman, récits-express, blanchot | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
Requêtes Google : les blogeurs n'on pas bon goût en littérature
Les statistiques sur Haut et Fort ne sont franchement pas terribles. Ça manque de détails, ça manque de précisions. Il n'est pas rare que je me retrouve avec 1500 lecteurs depuis le début du mois et pas une seule trace des mots-clefs qui ont amené les lecteurs jusqu'ici... "données indisponibles", voilà la seule réponse...
Heureusement, ce matin, j'ai trouvé l'explication à tout ça, ou, à tout le moins, une réponse qui me satisfait, les statistiques annoncent à présent la requête qui amène les lecteurs en masse : c'est tout simplement "(bon-goût-littérature" (sic, la parenthèse est d'origine, je n'ajoute rien).
Problème, j'ai voulu vérifier, j'ai donc entré cette recherche dans Google, je n'ai trouvé que 5 réponses et aucune qui pointait vers mon blog... Le mystère reste entier. "Moutons électriques", "Tranchant, Übersexuel, Bling-bling, Sarkozy sur Rue89" sont les deux premiers choix.
Peut-être fallait-il préciser la recherche, grâce aux multiples critères du moteur de recherche, j'ai donc restreint les résultats aux blogs et, là, belle surprise, j'obtiens une réponse catégorique et définitive :
Les termes de recherche spécifiés - (bon-goût-littérature – ne correspondent à aucun document.
si c'est Google qui le dit, M'sieur, c'est que c'est vrai, non ?
A se demander pourquoi on perd son temps dans la blogosphère. Le bon goût, comme la vraie vie, est ailleurs...
C'est certainement un coup de Lagarde & Michard pour faire remonter les ventes ;-)
Ah, oui, merde, à partir de dorénavant et jusqu'après, il y aura un résultat dans les blogs pour (bon-goût-littérature, ce sera cette note-ci. C'est vous dire si Google est fiable...
Bon, si vous êtes arrivés par ce biais-là, voici mes conseils du jour :
- Christian Gailly, "K.622" aux éditions de Minuit
- Madame de Lafayette, "La princesse de Clèves"
- Roger Vailland, "La truite
Ces trois bouquins ont le bon goût d'être de la littérature.
Le deuxième, je l'ai juste mis pour le président pour le cas où il vérifierait ce qu'on dit sur lui en ligne, comme j'ai cité son nom plus haut, on ne sait jamais.
07:42 Publié dans Trucs en ligne que j'aime | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : google, search, littérature, bon goût, romans, vailland, gailly | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
16/10/2008
Comment écrire un roman
Hier matin, on sonne à la porte. C'est un des voisins du village, dont le visage m'est familier depuis longtemps, il était parmi les quelques locaux attablés à la terrasse du café en face d enotre nouveau chez nous quand nous sommes venus visiter la maison, quelques jours avant que notre offre ne soit acceptée...
Il venait de voir ma tête dans les pages locales du "Midi Libre" ou de "L'indépendant", où l'on rendait compte de la soirée de rencontre organisée vendredi dernier par la bibliothèque du village. Il avait appris que j'étais écrivain, il venait de prendre des conseils pour écrire un roman. Non, il n'écrivait pas jusqu'ici. Non, non. Il lisait beaucoup, par contre, il était d'ailleurs plongé dans un roman de Coluche.
Ma femme était coincée au lit par un lumbago, j'avais dû annuler un voyage en Belgique etd es rencontres dans les écoles, mon manuscrit n'avançait pas aussi vite que je le souhaitais, bref, je n'étais d'humeur. Bizarre, je suis plutôt accueillant, je pense, d'habitude, mais, là, pour le coup, je n'avais pas envie de traîner sur le seuil sous le soleil du matin.
Comment on commence ? On prend un stylo et du papier et se jette à l'eau. Je lui ai dit ce que je dis toujours à ceux qui me demandent conseil : prenez du plaisir à écrire, rien que pour vous, ne pensez pas aux autres, écrivez parce que ça vous plaît et que vous aimez ça. Si vous vous amusez en écrivant, les lecteurs trouveront certainement du plaisir à vous lire.
C'était mon éternelle leçon du jour. Une sorte de refrain.
Je suis d'ailleurs convaincu qu'il n'y en a pas d'autre.
Ecrire pour se faire et pour donner du plaisir...
Le reste n'est que littérature.
14:08 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : roman, littérature, visite, stylo, bic, cahier, conseils | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
07/10/2008
D'un salon à l'autre
Les semaines se suivent et les week-ends se ressemblent parfois. Après le formidable salon Lire en Poche à Gradignan la semaine dernière (merci à la foule de visiteurs qui se sont laissé convaincre d'acheter "Nous sommes tous des playmobiles", j'espère que vous vous amuserez en lisant les pages qui suivent la dédicace), je serai ce week-end à Paris, dans le XIe pour le salon Blogs et Livres.
Puisque vous visitez un blog en ce moment et qu'on y parle parfois de livres, j'imagine que le sujet vous intéresse... Alors n'hésitez pas à venir pousser la porte, l'entrée est libre et les auteurs peu connus. Le terreau parfait pour que poussent de belles découvertes, non ?
A samedi et/ou dimanche. J'offre un cadeau à tous ceux qui se présenteront devant moi en faisant allusion à cette note de blog (je n'ai pas envie de bricoler un coupon à imprimer et découper, c'est fatigant et ce n'est pas trop mon genre. J'ai déjà trouvé les ciseaux, je suis content). C'est une promesse. Et si vous êtes 6000 à vous présenter, c'est que les compteurs de mon hébergeur déconnent et ce sera la plus belle des surprises ;-)
23:08 Publié dans Rencontres publiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lire en poche, blogs et livres, salons littéraires, littérature, blog, internet | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
26/09/2008
Appel aux enseignants
Depuis deux jours, je me suis lancé dans une grande aventure scolaire !
Je cherche à rassembler les travaux que des enseignants ont développés pour leurs élèves à partir des livres que j'ai écrits : romans, nouvelles, théâtre, peu importe... Tout est le bienvenu !
Je sais que de nombreux profs de français de secondaire ont analysé des textes, ont préparé des fiches d'exercices, ont utilisé des extraits pour aborder un thème ou l'autre. J'en suis ravi. Et je souhaiterais pouvoir rassembler tout ça pour un de mes éditeurs, qui cherche à constituer un dossier pédagogique autour de certains de mes livres.
Si vous avez quelque chose de ce genre-là, surtout au sujet de :
- Quatrième étage
- Nous sommes tous des playmobiles
- Les ours n'ont pas de problème de parking
- Ecrivain cherche place concierge
Je serais enchanté d'en recevoir une copie, par mail, par commentaire sous ce blog, par poste, par telex ou signaux de fumées, comme vous préférez.
Un grand merci pour votre collaboration!
13:50 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : école, auteur en classe, littérature, enseignement, littérature belge, analyse textuelle, test de lecture | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
18/09/2008
Bain à Bulles a un an ! Joyeux anniversaire !
Et voilà, le temps passe : les enfants grandissent, les albums de BD qu'on lisait sans y faire attention quand on était gamin se revendent à prix d'or ou sont réédités (tiens, chez Dupuis, ils sortent l'intégrale de Johan et Pirlouit et un coffret avec les albums des Schtroumpfs dans la collection Carrousel, le petit format horizontal qu'on trouvait dans toutes les bibliothèques de famille quand j'étais petit, à côté des Martine et des Bob et Bobette. Jusque là, c'est normal, mais on ressort aussi la série Gully de Dodier et Makyo que j'adorais quand j'étais abonné à Spirou, au moment de la "nouvelle formule" en 1983, c'était publié en même temps que les premiers épisodes de XIII et les aventure du Privé d'Hollywood par Berthet, vous imaginez à quelle vitesse je descendais l'escalier pour récupérer mon hebdo favori dans le courrier), puis mon blog consacré à la BD, Bain à Bulles,ouvert une semaine après la création du site Bibliobs par l'équipe du Nouvel Obs et les gourous de rue89, vient de célébrer son premier anniversaire.
Une bougie !
Une bougie !
Désolé, mon alarme incendie s'oppose formellement aux gâteaux et aux chansons d'anniversaire qui finissent toujours en anglais.
N'empêche, Bain à Bulles a bien vécu, déjà, j'ai tenu le rythme d'un billet par semaine ou presque (pas toujours facile avec les voyages et les vacances), je préférerais me dire que j'écris un billet par jour mais pour pondre un texte il faut d'abord avoir lu au moins un album BD qu'on a envie de défendre et ça demande du temps, surtout qu'on en lit plein qui ne méritent pas qu'on leur consacre du temps ou de l'espace, ils se vendent sans cela, d'ailleurs, dans les rayons bd des grandes surfaces, ou ne se vendent pas du tout, peu importe, je pense n'avoir parlé que de trucs qui me parlaient, me touchaient, m'emballaient. Et ça, c'est un joli pari de gagné.
J'adore la bande dessinée, j'adore surtout quand les auteurs parviennent à inventer de nouvelles manière de raconter des histoires en mêlant les images au mot. Pas juste pour que ce soit nouveau, plutôt pour ne pas répéter ce qui a déjà été dit, montré et lu, surtout.
Plonger au fond des bulles pour trouver du nouveau, voilà un beau slogan.
Rendez-vous dans un an pour 50 coups de foudre de plus!
21:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bibliobs, bd, nicolas ancion, nouvel obs, critique, littérature, makyo | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
09/09/2008
Pourquoi je ne lis plus les manuscrits qu’on m’envoie
Il y a quelques semaines de cela, l’excellent blog de Georges Flipo faisait le point sur les différentes méthodes pour faire publier un manuscrit. Dans son inventaire, il citait (et détaillait avec minutie dans un post très intéressant, dont je vous recommande la lecture) la méthode pilotée, terme que j’ignorais jusque là, qui consiste à envoyer son manuscrit non pas à l’éditeur mais une tierce personne, un écrivain la plupart du temps, qui, enthousiaste, recommandera ensuite le texte à un éditeur. Si je ne connaissais pas le nom, je n’ignorais pas la pratique, bien entendu, j’ai suffisamment usé mes fonds de culottes sur les sièges à roulettes de feu les éditions Les Eperonniers, dans les couloirs du Grand Miroir ou dans l'arrière-cuisine des éditions Luc Pire (juste à côté d ela salle de réunion) pour avoir observé le phénomène. Quand j’officiais en tant que directeur littéraire, j’avais l’habitude de recevoir des manuscrits chaudement recommandés (ou mollement, d’ailleurs, ce qui rendait la situation encore plus amusante) par des auteurs de la maison.
Depuis quelques temps, j’ai l’impression d’être passé de l’autre côté du miroir (qui n'est pas grand, celui-là, c'est un face-à-main tout au plus). Ce sont des auteurs débutants, des amis proches comme des inconnus, qui m’envoient leurs manuscrits ou, plus poliment, m’envoient un message pour me demander si je veux bien lire le texte qu’ils viennent d’achever et dont ils ne savent pas, la plupart du temps, s’il mérite publication ou non.
J’ai beau être gentil, poli, cordial, je n’ai plus qu’une réponse pour ce genre de demande.
Je refuse, tout simplement.
Pourquoi ? Pour des tas de raisons… Elles sont si nombreuses, d’ailleurs, que je ne suis pas certain que cela soit nécessaire de les expliquer ici. Allez si, zut, je me lance.
D’abord parce qu’on me demande, c’est de remplacer l’éditeur et, en particulier, ce rôle crucial au sein des maisons d’édition qui est celui des lecteurs, payés pour lire les manuscrits (en partie, début milieu fin, puis en détail si ce premier test est concluant) et renvoyer un commentaire à l’auteur. Je ne suis pas responsable de ce que les éditeurs ne remplissent pas tous bien ce rôle. Même plus, rien ne dit que, sous prétexte que je publie et que je connais des éditeurs, je suis un bon lecteur. Non, au contraire, je l’avoue volontiers comme je l’avouais déjà quand j’étais lecteur pour la collection Embarcadère que je dirigeai chez Luc Pire, je suis un mauvais lecteur. Je n’aime pas tout dans la littérature, loin de là (et c’est bien normal), je n’aime surtout que rarement ce qui se vendra bien (et qui intéresse au premier chef les éditeurs), et si je détecte dès les premières lignes les vrais talents d’auteurs c’est tout simplement parce que l’exercice est à la portée de tout lecteur. Il ne faut aucun talent pour se rendre compte en un paragraphe que Perec, Vailland, Baillon, Dantec, Malinconi, Pouy ou Chevillard sont des auteurs à l’écriture hors norme. Tout le monde le voit. C’est beaucoup plus difficile de détecter qu’il y a un potentiel de vente dans un manuscrit de Gavalda, de Lévy ou de Barbéry. Ces auteurs vendent énormément alors qu’ils ont exactement la même écriture que des milliers de manuscrits refusés. Ne me demandez pas d’explication, je n’en ai pas.
Ensuite, parce que je trouve déjà trop peu de temps pour écrire mes propres textes, que je suis toujours en retard pour tout ce que j’ai promis d’écrire, que j’ai une PAE (pile à écrire) bien plus haute que ma PAL (pile à lire, très haute du côté BD, très plate du côté roman en ce moment), que j’aime faire des siestes, boire et papoter, jouer à Jarnac et à Mr. Jack, regarder Deadwood dans la nuit tiède et que tout ça ne laisse pas beaucoup de temps pour lire les manuscrits des autres.
Enfin, pour une raison plus profonde, qui est liée aux mauvaises expériences que j’ai eues. Je n'en citerai qu'une mais il y en eut bien d'autres. Une vague connaissance m’avait filé son manuscrit, un bouquin egobiographique où l’auteur confessait dans un même flot ses travers de sexualité égarée et son génie incompris pour la littérature. J’ai lu avec beaucoup d’efforts ce pensum jusqu’au bout, j’ai écrit, avec minutie, quatre pages de commentaires détaillés et bienveillants. Mais je n’ai pas été assez rapide, la lettre attendait de partir à la poste quand j’ai été envahi par un flot d’insultes, jaillis de l’auteur, vexé que je n’aie pas crié plus vite au génie pour son texte illisible, qui me traitait de tous les noms pour n’avoir pas tenu promesse. Je lui en ai fait une que j’ai tenue : j’ai promis de déchirer les quatre pages de commentaires et de ne pas les lui envoyer. J’ai tenu parole. Mais je me demande encore d’où on peut sortir pareil culot : imposer à quelqu’un de lire son texte puis l’insulter parce qu’il ne l’a pas lu… Cette expérience, et quelques autres que je tairai ici, m’ont convaincu qu’un auteur qui envoie son texte pour qu’on lui dise ce qu’on en pense n’attend pas de commentaires ni de critiques (même s’il prétend tout le contraire), il attend juste des louanges et des félicitations. Et c’est bien compréhensible. Qui a envie de donner un texte en lecture pour recevoir en retour une liste de commentaires négatifs, de critiques et de phrases soulignées en ondulé ? Personne, bien sûr.
Il n’y a que des imbéciles comme moi pour aimer les commentaires détaillés, les critiques pointilleuses et érudites, les lectures expertes, attentives, vicieuses, qui décortiquent les mouches, dépistent les faux-semblants et aident un auteur à amener son texte un pont plus loin, là où l’eau coule de source…
Je ne lis plus les manuscrits parce que la seule chose que je devrais faire, pour conserver l’amitié ou l’estime de ces auteurs qui me confient leur texte, c’est de ne pas lire leur manuscrit mais les retourner au plus vite (trois jours maximum, après ça, certains s’impatientent déjà) avec une longue lettre standard de félicitations. Je devrais pouvoir écrire ça, une lettre de reconnaissance de talent, emplies de fleurs qu’on lance à la volée.
C’est une idée, ça, je pourrais même vendre le modèle à quelques éditeurs. On remplacerait la formule habituelle (« bla, bla, ne rentre pas dans le cadre de nos collections, bla, bla ») par une nouvelle, plus valorisante, votre manuscrit est formidable, nous nous en voudrions de gâcher sa commercialisation en le cantonnant à une maison comme la nôtre, il mérite mieux que ça…
Bon, dès que j’ai un peu de temps, je m’attaque à cette lettre-là.
D’ici-là, plus la peine de m’envoyer de manuscrits, vous connaissez déjà ma réponse…
Sachez en tout cas que mon refus n’a rien de personnel (et c’est sans doute pour cela qu’il est d’autant plus décevant).
PS : La photo qui illustre cette note est tirée du blog de Marc Pautrel et de sa note sur un sujet fort proche (voire identique)
PPS : les deux magnifiques tampons peuvent être commandés auprès du tampographe Sardon, son blog vaut le détour, d'ailleurs.
09:43 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature, manuscrit, auteur, éditeur, roman, lettre de refus, georges flipo | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
07/08/2008
Comment lire un recueil de nouvelles en classe ?
Si les éditeurs francophones détestent publier des recueils de nouvelles (ils croient toujours que ça ne se vend pas alors que ça se vend juste aussi bien que du roman, c'est juste une question de savoir-faire et de patience; un roman tout le monde sait ce dont il s'agit, un recueil de nouvelles c'est moins courant, du coup on imagine que ça va être moins bien alors que, pour le lecteur curieux, le plaisir est parfois bien plus intense qu'avec la plupart des romans ennuyeux que les éditeurs accueillent à bras ouverts), les profs, eux adorent les donner à lire.
Mais pourquoi les enseignants aiment-ils tant les nouvelles ? Pour des tas de bonnes raisons.
D'abord, parce qu'une nouvelle, ça se lit bien à voix haute en classe. C'est beaucoup mieux qu'un extrait de roman parce que c'est complet, rapide, efficace. Ça démarre au quart de tour et ça n'épuise ni le lecteur ni ses auditeurs. Un quart d'heure de lecture et c'est joué. Oui, joué, comme un jeu, pas comme un devoir, c'est important aussi, ça... Et, aux yeux du prof, c'est capital, on est assuré que tout le monde a bien lu. Pas besoin de faire une interro pour vérifier que personne n'a sauté des pages. Un texte lu en classe est fatalement lu par tous.
Ensuite, parce que dans un recueil chaque élève pourra trouver l'un ou l'autre texte à son goût. C'est difficile de trouver un roman qui plaît à tous les élèves (pire que difficile, ça contraint surtout à ne donner à lire que des romans raccoleurs et faciles, dont je tairai les noms ici, qui trônent au sommet des ventes et s'éventent sur les plages d'été). Par contre, dans un recueil, il est normal de préférer un texte à un autre. C'est une excellente base de débat et de critique littéraire, d'ailleurs : expliquer aux autres élèves pour quelle raison on préfère tel texte à tel autre.
Enfin, parce que les nouvelles se photocopient facilement et que les profs, en Belgique, adorent photocopier des textes pour les distribuer.
Enfin, parce qu'un seul recueil de nouvelles peut servir de départ à de nombreux travaux, où l'élève aura le choix.
De mémoire, je me souviens des exercices suivants :
- choisir sa nouvelle préférée et explique pourquoi (par écrit ou en débat oral, qui peut se transformer en jury littéraire, avec des votes pour décerner un prix);
- prendre une des nouvelles (au choix, donc) et dessiner une couverture pour le livre ou une illustration pour le texte;
- écrire la quatrième de couverture d'une seule des nouvelles;
- trouver une autre fin pour une des nouvelles ou poursuivre l'histoire un peu plus loin;
- chercher des points communes entre les textes (dans le style, les métaphores, l'univers, l'avancée du récit...);
- réécire une des nouvelles en changeant de point de vue ou de personnage...
J'imagine qu'il y en a encore bien d'autres. A vous de jouer.
Et puis, pour terminer, bonne nouvelle, après "Nous sommes tous des playmobiles", mon premier recueil "Les ours n'ont pas de problème de parking" va être également réédité en poche chez Pocket. C'est pour 2009. D'ici là, armez-vous de patience ou écrivez-moi si vous cherchez des exemplaires pour travailler en classe, le recueil n'est plus disponible ne librairie.
18:07 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : enseignement, ecole, littérature, cours de français, nicolas ancion, nouvelles | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer