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12/07/2010

Lire l'utopie

utopie.jpgOn m'a demandé d'envoyer un petit texte sur l'utopie pour un festival cet été, où des comédiens liront ce texte, en guise de promotion pour une rencontre littéraire dont je parlerai plus bas (un peu de patience).

Comme je suis poli, j'ai bien vite renvoyé ceci, que je vous offre comme lecture d'été.


Dans le pays d'où je ne viens pas, on ne parle pas avec les mots, on ne parle pas avec les doigts
On ne parle pas
On écoute
On regarde
Dans le pays d'où je ne viens pas, personne ne s'échappe jamais
Car personne ne vit là
C'est une terre que l'on visite la machette à la main
Le doigt sur la détente
Les poils hérissés
Car le pays d'où je ne viens pas n'est pas même un pays
C'est une terre sauvage
Un terrain qu'on explore du bout de ce doigt-là
Ou peut-être d'un autre
Rien qu'en tournant les pages
Comme ça
Les yeux bougent à peine
La respiration est lente et le corps endormi
Dans mon pays
Je ne devrais pas dire mon pays
Car il n'appartient à personne sinon à tous ceux qui lui rendent visite
À tous ceux qui le lisent
À tous ceux qui ensuite
Donnent à d'autres l'envie d'y passer des vacances
Ou des jours de labeur
Je retourne souvent
Au pays d'où je ne viens pas
Assis dans le train ou couché dans mon lit
J'ouvre les pages d'un livre
Je ne suis plus ici
Ni là
Je suis corps et âme plongé dans le pays d'où je ne viens pas
Celui où je ne suis jamais que de passage
Avec mes mots
Mes petits bouts de langage et d'histoires
Je ne parle pas
J'écoute
Car au pays d'où je ne vient pas
Il faut se taire
Et se laisser guider par le doute
Pour trouver tout au bout de la route
La frontière qui n'existe pas
Entre le monde des livres et le nôtre

Et si vous avez lu les premières lignes de cette note, vous savez que je serai cet été, pour deux rencontres littéraires en Languedoc Roussillon.

Le première aura lieu à Villelongue, ce samedi 17 juillet, toute l'après-midi et la deuxième, dans le cadre des Vagabondages littéraires, le mardi 3 août à Lamalou-les-Bains.

PS: L'image est tirée du blog de de la revue politique Edito.

17/03/2010

Rencontre ce 18 mars à Saint-Pierre-des-Fleurs

Pour ceux qui habitent dans l'Eure ou pas loin, je serai demain jeudi 18 mars, en compagnie de Jean-Pierre Verheggen pour deux rencontres dans la journée.

 

L'une à 18h30 à la bibliothèque de Saint-Pierre-des-Fleurs, l'autre à la médiathèque de Brionne, à 20h30, pour un Café des poètes.

 

Et pour que vous sachiez tout, je vous colle un peu plus d'infos ici même ! Vous pouvez même télécharger un livret de poèmes pour l'occasion.

 

Que demander de plus ? De la chair et de l'os ? Ok, il faut quitter son écran pour ça et venir à Brionne ou à Saint-Pierre-des-Fleurs demain !

 

Place à la poésie 2010 sur le thème «Couleur femme» du 15 au 21 mars

« Place à la Poésie » a pour but de sensibiliser les Eurois à l'art poétique. Cette manifestation a lieu cette année du 15 au 21 mars. Elle s’inscrit dans le cadre de l’opération nationale le Printemps des Poètes. Organisée par le Département en partenariat avec le Théâtre Ephéméride, cette nouvelle édition parrainée par la poétesse Claude Ber a pour thème « Couleur Femme ».

28 collèges et 35 bibliothèques et/ou communes du Département bénéficieront d'une animation proposée par le Département via le Théâtre Éphéméride ou Cécile Cotté de la Compagnie Io.

Les 8 poètes invités de l’édition 2010 sont :

  • Nicolas Ancion
  • Linda Maria Baros
  • Claude Ber
  • Anne Brouan
  • Agnès Cazorla
  • Sophie Loizeau
  • Jean-Pierre Verheggen
  • Matéi Visniec


Le programme 2010

Le livret des poèmes

16/03/2010

Paul Nougé plus (im)pertinent que jamais

Les années passent et la pertinence de certains textes poétiques ne faiblit pas.

 

Il y a quelques semaines, lors d'une sorte de nettoyage de fin d'hiver, j'ai sorti sur le trottoir devant la maison, sur la place centrale du village, un fameux fatras, dont deux panneaux qui reprennent, en fac simile, deux poèmes de Paul Nougé. Pour ceux qui ne connaissent pas le recueil "La publicité transfigurée" de Paul Nougé, je ne peux que les renvoyer à ses oeuvres complètes publiées à l'Âge d'homme (sous le titre "L'expérience continue") ou à l'indispensable anthologie parue en poche dans la collection espace Nord (moins joliment intitulée "Fragments"). En deux mots, ce sont des poèmes présentés comme des publicités de l'entre-deux guerres.

 

Autant dire que ces deux panneaux ont perturbé la vie du village. Les voiture ralentissaient en traversant la place, les vieux s'arrêtaient et, après lecture des panneaux, repartaient pour le moins perplexes. "Ils sont fous, ces Belges", murmuraient-ils sans doute, imaginant peut-être que j'étais l'auteur de ces panneaux.

 

Ce n'est pas tant le bordel - pourtant impressionnant - qui inquiétait les passants, c'étaient les mots. N'est-ce pas la meilleure preuve, à quelques jours du Printemps des Poètes, que la poésie ne prend pas une ride et traverse les siècles ? Ce serait réjouissant.

Blonouge2.jpg

 

11:25 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paul nougé, surréalisme, écriture, publicité, pub, poésie, citation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

08/07/2009

Nous n'irons pas à Avignon (quoique)

Les désistements ont du bon : suite au forfait d'un des spectcales prévus au festival "Nous n'irons pas à Avignon" voilà que le récital "Du belge plein les poches" est reprogrammé à Vitry-sur-Seine du 15 au 19 juilet à 20h.

Monsieur Delagare fait swinguer et crooner les textes de Dejaeger et d'Ancion, c'est drôle et chaloupé. A ne pas louper ;-)

Pour la poésie, il faut donc se rendre à Nous n'irons pas à Avignon. Quant à moi, je n'y serai pas car je serai, pour la première fois, en Avignon, pouvir quelques jolis spectacles. C'est le hasard des calendriers qui veut ça.

28/03/2009

Sans faire de bruit / Sans faire de vagues

Les Éditions de la Gare ont le plaisir de vous faire part de la sortie de presse de

« Sans faire de bruit / Sans faire de vagues »

deux pièces courtes de Nicolas Ancion

58 pages - 5 EUR

ISBN : 978-2-918254-01-0

 

Sans faire de bruit.jpg

Et, pour ceux qui suivent les trépidantes aventures du poète, sachez que la deuxième pièce contenue dans ce petit livre inclut la lecture presque intégrale du texte « Le poète fait sur scène », troisième tome des aventures du poète.

Vous n'y comprenez rien ? C'est normal et ce n'est pas grave. Rien n'est grave, en poésie et en théâtre, d'ailleurs. On n'est pas là pour se compliquer les choses, juste pour les tordre un peu.

Allez, amusez-vous bien !

PS : pour mémoire et pour les collectionneurs d'infos minuscules, ces deux textes ont été écrits lors d'une résidence à Gare au Théâtre à Vitry-sur-Seine. Et "Sans faire de bruit" a été créé dans une mise en scène de Mustapha Aoura, avec Amaya Lainez et Jorge Tomé dans les deux rôles principaux qui sont aussi les seuls.

 

02/03/2009

Comment faire l'interview d'un auteur sans se fatiguer

chimp_at_typewriter.jpgCe week-end, j'ai reçu en deux jours trois mails différents d'élèves qui devaient « interviewer un poète ». Le premier était une avalanche de questions, qui auraient pu aussi bien s'adresser à Alfred de Vigny ou à Maurice Carême qu'à moi, je n'ai donc pas répondu du tac-au-tac, je me suis dit que j'attaquerais ça plus tard, au calme. Mais le deuxième est du coup arrivé dans ma boîte, il était un peu plus personnel mais j'y ai reconnu, mot pour mot, quelques unes des questions qui figuraient dans le premier envoi. Ce deuxième émetteur s'excusait de devoir me presser de répondre très vite car « un premier poète, après avoir promis de répondre, venait de les laisser tomber ». Le troisième mail me demandait la permission de m'envoyer les questions, je n'ai pas attendu de les recevoir, j'ai pris mes réponses aux questions des deux premiers et je les lui ai transmises.

Du coup, je me suis fait quelques réflexions.

A l'attention des enseignants, d'abord :

  • Quel est l'intérêt de demander à plusieurs élèves d'envoyer séparément une liste de question à peu près identique à des auteurs ?

  • Quel enjeu pédagogique y a-t-il à copier-coller une liste de questions et la balancer par mail à un auteur qu'on n'a pas lu ?

Aucun, à mon avis. Les élèves feraient mieux de lire quelques textes poétiques pour savoir à qui ils s'adressent avant de poser les questions, cela me semble une leçon importante à leur apprendre. Avant de prendre contact avec quelqu'un (que ce soit pour poser des question à un auteur ou pour envoyer son CV à une entreprise, la règle est la même), on se renseigne, on lit, on s'informe (avec Internet, de nos jours, cela ne demande même pas de vrai effort de recherche, tout arrive tout seul sur l'écran en rendant visite à Google), puis on tente de montrer qu'on sait à qui on s'adresse.

A l'attention des élèves ensuite :

Si vous avez la malchance de tomber sur un enseignant maladroit et peu subtil, soyez plus malin que lui. Même si on ne vous a pas précisé de le faire en classe, prenez le temps de mieux connaître la personne à qui vous adressez vos questions. Un auteur n'est pas un moteur de recherche, on ne lui balance pas une liste de questions (dont plusieurs se recoupent et sont redondantes), à charge pour lui de faire le tri, de choisir ce à quoi il a envie ou non de répondre.

Une anecdote m'est revenue à l'esprit

Quand j'avais 17 ans, j'ai eu la chance d'accueillir Jacques-Gérard Linze dans ma classe. Avec un copain, j'ai dû partir à Bruxelles en train pour rencontrer l'auteur chez lui rien que pour préparer l'interview qu'on allait faire de lui en classe. Il va de soi qu'avant de rencontrer l'homme j'avais avalé ses livres les uns après les autres. Ça m'avait pris quelques soirées, bien sûr, et ses romans n'étaient pas les plus faciles d'accès qu'on puisse imaginer, mais quel plaisir ensuite de discuter en connaissance de cause ! Quelle impression d'entrer dans le monde des adultes, d'être d'égal à égal avec l'auteur, lui dans son rôle d'écrivain, moi dans celui du lecteur attentif et intéressé.

On m'objectera que cette anecdote se déroulait il y a vingt ans. C'est vrai. Et alors ? Rien n'a changé depuis lors dans l'enseignement, les objectifs sont à peu près identiques et les moyens à mobiliser pour y arriver également. C.'est simplement une question d'exigence vis-à-vis de soi-même, avant tout, par respect de l'autre qu'on va rencontrer.

Je ne suis pas certain d'être clair, alors je vais encore préciser ma pensée : j'adore rencontrer des élèves, la question n'est pas là. Ce n'est pas l'idée qui me choque, c'est la manière de procéder.

Je ne souhaite plus soutenir une forme de paresse qui ne fait de bien à personne, celle qui consiste à faire semblant qu'on a fait son travail alors qu'on s'est juste contenter de pousser sur deux ou trois boutons d'une machine.

Sur les trois mails reçus ce week-end, un seul avait tenté (maladroitement, mais ce n'est pas grave) de mettre les formes : de présenter le cadre du travail, l'enjeu et les raisons pour lesquelles il s'adressait à moi. Les deux autres considéraient sans doute qu'il était du devoir de l'auteur de répondre à ce genre de demande voire, pire encore, qu'il fait partie du devoir des élèves de forwarder à des auteurs une liste de question présentée par le ou la prof en classe de français. Et qu'ils avaient donc bien fait leur devoir. Quelle horreur.

Afin que ce genre d'élèves n'ait plus à se fatiguer à m'envoyer des mails, je propose donc de poster ici une liste de questions/réponses qu'on peut présenter au prof pour faire croire qu'on a fait le travail demandé.

Quant à moi, j'aurais la sensation d'avoir fait le mien.

Une fois, mais pas trois, faut pas exagérer ;-)

Après avoir écrit ceci, mais avant de le publier, je reçois un quatrième mail qui dépasse toutes les bornes :

« Je voudrais vous demander si c'était possible de m'envoyer un de vos poèmes (pour pouvoir faire une analyse complète) car sur internet je ne trouve pas de poèmes qui viennent de vous. A part un (Le mal du ùatin) mais celui-là est trop long. »

Autant vous dire que ma réponse n'a pas dû lui plaire.

Finalement, je renonce, pour le moment, à publier une liste de questions-réponses.

J'en ai assez d'être gentil et accueillant pour des élèves pareils. Je vais plutôt m'acheter un fusil et du poivre pour leur tirer aux fesses s'ils osent encore s'approcher de ma poésie... Non mais!

 

23:25 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ecole, lycée, poésie, littérature, enseignement, interview | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

26/02/2009

Les poètes belges (au moins deux) débarquent à Paris le 7 mars

moules_frites.jpgDans le cadre du Printemps des Poètes, le samedi 7 mars prochain à 20h30, deux poètes belges, Eric Dejaeger et Nicolas Ancion font arrêt à Gare au Théâtre à Vitry-sur-Seine pour une soirée de lecture-spectacle suivie de moules-frites.

Une vraie soirée pour démontrer que la poésie est un genre vivant et poilant.

Ne me dites pas que vous avez mieux à faire...

Ecoutez plutôt la présentation alléchante tirée du site de Gare au Théâtre :

En invitant à Vitry sur seine, deux auteurs belges, Nicolas Ancion et Eric Dejaeger nous souhaitons faire connaître deux hommes qui saisissent, croquent le quotidien avec humour et poésie.
Parce que « rire est le propre de l’homme », notre humanité ressort à gros traits dans ces poèmes inspirés du réel.

En décembre 2006, Gare au Theatre invitait 6 auteurs belges pour participer à une manifestation littéraire : Le Bocal Agité.
Nicolas Ancion, Eric Dejaeger, Claire Gatineau, Marie Henry, Jean-Louis Lippert et Luc Malghem nous avaient rejoint à Vitry pour 3 jours d'intense création artistique.

La plume de Nicolas Ancion séduit Mr. Delagare qui décide de travailler sur cette écriture singulière.
Mr. Delagare présentera cette première étape de travail sous la forme d'un cabaret poétique "Du belge plein les poches" : 50 minutes de textes savoureux, pour vous faire découvrir la plume, la verve, l'humour et la tendresse de ces deux auteurs : Nicolas Ancion et Eric Dejaeger.

-SAMEDI 7 MARS à 20h30 : Présentation du spectacle " Du Belge plein les poches" en présence des auteurs. Suivi d'une rencontre- débat. Et l'entrée est GRATUITE.


Nous nous interrogerons, avec humour et sans intellectualisme forcené, sur le comique dans l’art poétique.

Est ce une désacralisation ?
Pourquoi l’humour rendrait-il moins noble la Poésie ?
Est ce propre aux auteurs belges ?
Le poème est-il simplement un texte qui sublime les petits riens pour en faire des grandes choses, propres à traverser les siècles ?

Pour rester dans le ton, vous pourrez partagez avec nous les célèbres "MOULES FRITES" comme au Vieux Bruxelles !

 

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24/01/2009

La Libre a bon goût et Géraldine aussi

llb.jpgLa Libre Belgique a bon goût ce matin : la preuve est ici.

Et le blog de Géraldine aussi. Vous vous demandez qui est Géraldine ? Alors allez y voir de plus près, vous n'êtes jamais qu'à un clic de là !

Puis Philippe Leuckx également, qui fut le tout premier à commenter ce recueil. Si vous êtes sur Facebook, vous pouvez sans doute lire ceci.

Et si, vous aussi, vous avez lu, feuilleté, parcouru, dévoré "Retrouver ses facultés" et que vous avez des choses à en dire, en bien, en mal, ou juste pour déconner, n'hésitez pas, les commentaires sont ouverts.