Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/11/2008

Liège aura sa consultation populaire

logo.jpgCe vendredi matin, je trouve un message incroyable dans ma boîte à mails : Alain De Clerck annonce que l'équipe bénévole et acharnée de Liège2015 a réussi l'impossible. Elle a réuni 19006 signatures d'électeurs liégeois qui souhaitent que l'on organise une consultation populaire dans la ville pour savoir si elle doit présenter une candidature pour être capitale européeenne de la culture en 2015 !

Une pétition pour demander une consultation pour demander si on veut poser une candidature en vue d'être peut-être capitale culturelle en 2015 ?

Ça vous semble tordu ?

Ça l'est, en effet. Et ce n'est pas un hasard.

Depuis qu'une poignée de Liègeois, réveillés par une victoire du Standard en championnat de foot, se sont dit que leur ville ne pouvait pas laisser passer l'opportunité d'être capitale culturelle en 2015, le pouvoir politique local a tout fait pour ignorer, esquiver puis museler cette initiative citoyenne et spontanée.

On se souvient en effet que :

  • malgré une première pétition largement soutenue, le collège des bourmestres et échevins a voté que Liège ne se porterait pas candidate, quelle que soit la volonté de ses habitants, "pour ne pas rompre des accord politiques passés" ont sobrement déclarés les porte-voix de la majorité (nature exacte de ces accords ? Difficile à savoir. Sleon les sources, soit échange de financements pour sortir la ville du gouffre contre l'assoupissement politique de ses élus sur d'autres projets d'envergure accordés à d'autres villes soit, pire encore, échange d'un tronçon d'autoroute pour Liège contre la candidature en 2015 pour Mons, peu importe, au fond, ce genre de troc ne peut en rien être mis en balance avec une vraie initiative collective, on ne peut pas enrayer un mouvement d'opinion en brandissant devant les yeux, comme le crucifix face au démon, des accords sans cadre clair, objets de marchandage bassement particratiques et sous-régionalistes) ;
  • les partis au pouvoir ont profité du fait que ce vote avait été gagné majorité contre opposition pour tenter de discréditer le mouvement populaire en faisant croire qu'il était piloté par le MR et Ecolo. On en rirait encore si cette stratégie de défense ne révélait pas l'abîme abyssal qui sépare à Liège le PS ou le CdH d'un quelconque contact vivant avec les gens qui habitent la ville et qui votent (pas ceux dont ils ont acheté la loyauté en leur offrant un poste, mérité ou non, et qui leur mangent dans la main en les caressant dans le sens du poil même autour du fessier, là où l'on risque bien de se retrouver avec de la merde sur les doigts une fois l'opération terminée), si vous avez passé une soirée à Liège dans les six derniers mois, vous avez dû sentir que les, pour la première fois depuis des années, le citoyen moyen a envie que les choses bougent et que la ville redresse un peu la tête (et pas juste ses finances) ;
  • pour contrer l'immobilisme de la ville, un groupe de Liègeois s'est proposé de faire appel à la consultation populaire, prévue dans la loi mais jamais appliquée dans une grande ville ; les autorités communales ont traîné pour fournir les documents administratfis nécessaires, espérant ainsi que le temps saperait un peu l'enthousiasme des Liégeois. C'est visiblement raté ;
  • encore aujourd'hui, le bourgmestre annonce qu'il vérifiera une à une les signatures, comme si 18000 signatures valides au lieu de 19006 changeaient quelque chose à l'affaire, on frissonne à l'idée que l'équipe du bourgmestre va tenter de démontrer que cette intiative citoyenne est une fraude, c'est vraiment le monde à l'envers, l'équipe élue qui se comporte en régime autoritaire, réticent aux demandes des citoyens; on se demande dans quelle ville ils retournent réellement dormir le soir pour prétendre que Liège2015 est une escroquerie ou le résultat d'un travail de faussaires ;
  • ceux qui se son élevés pour dénoncer l'attitude du PS et du CdH dans cette affaire ont été systématiquement insultés ("poujadiste" est le terme qu'on colle désormais sur ceux qui ont l'outrecuidance de dénoncer les dérives du pouvoir en place - avant, on disait "facho", mais on peut difficilement traiter de facho des gens qui reprochent le fonctionnement particratique d'une commune, c'est beaucoup plus simple de qualifier de poujadiste tout ceux qui n'applaudissent pas le pouvoir en place) ou ont fait l'objet d'une cour intense et personnelle de la part des élus, si pitoyable, d'ailleurs, qu'on se dit que ces élus doivent avoir perdu toute estime d'eux-mêmes le jour où ils ont accepté leur premier mandat politique (cette coura avait pour objectif non pas d'expliquer en quoi l'attitude du conseil était justifiable mais de tenter d'amadouer les fortes têtes afin d'en faire des "amis", c'est-à-dire, selon la tradition politique belge, des muets aveugles et endormis, qui trouvent que la gestion de la cité est une affaire à laisser aux mains des professionnels de la politique tandis que tous les autres regardent Match 1 et font la fête quand le Standard gagne).

Malgré tous ces bâtons déplorables, la roue a bel et bien tourné dans le bon sens !

Il aura fallu des mois et des mois de travail à une équipe bénévole pour que la voix de la rue monte jusqu'aux étages de la Violette.

On ne peut que féliciter l'équipe de Liège 2015 au grand complet, remercier tous ceux qui les ont soutenus, saluer l'énergie qu'ils ont mobilisée, applaudir les idées simples et pas chères qu'ils ont eues (une remorque derrière une voiture bleue, un film sur youtube, des soirées festives...).

Et, tandis que la balle arrive en fin dans le camp de la ville (qui va devoir, pour la première fois dans l'histoire du pays, organiser une consultation populaire), il est temps de proposer des pistes pour ce que devrait ou pourrait être une version de la Cité Ardente en capitale culturelle.

A chacun de retrousser ses manches, d'aiguiser son clavier et de faire chauffer les stylos...

Les Prétendants débarquent en Suisse cet hiver

pretendants2.jpgJ'ai eu le plaisir de collaborer, il y a quelques mois à l'écriture collective d'une pièce de théâtre, pour un projet allumé du collectif Iter, compagnie théâtrale active en Suisse romande (merci, au passage, à Caroline Lamarche qui a refilé mes coordonnées à ces gentils Helvètes et a permis ainsi que j'apporte une petite pierre belge à l'édifice).

J'ai écrit le monologue d'un des personnages, le texte d'un des vingt comédiens du spectacle.

La soirée se déroule tout simplement comme une soirée de speed dating. Vingt spectateurs (dix femmes, dix hommes) rencontrent en tête à tête les vingt comédiens (dix femmes, dix hommes, ça tombe bien) et font leur shopping sentimental...

Une soirée à chaque fois unique, pour sentir son coeur battre plus fort et le monde dériver toujours plus vite.

A découvrir cet hiver en Suisse romande :

2008

2009

conception et mise en scène Guillaume Béguin & Luisa Campanile

textes de Nicolas Ancion, Marine Bachelot, Guillaume Béguin, Rocco D’Onghia (traduit de l’italien par Christian Viredaz), Alexis Fichet, Pascale Fonteneau, Bastien Fournier, Gracco Gracci, Michel Layaz, Joël Maillard, Marc Olivetta, Anne-Frédérique Rochat, Noëlle Revaz et Antoinette Rychner

interprétation Carine Barbey, Luisa Campanile, Céline Cesa, Magdalena Czartoryjska Meier, Michel Demierre, Marco Facchino, Jean-Luc Farquet, Rita Gay, Marie-Aude Guignard, Piera Honegger, Jean-Louis Johannides, Joël Maillard, Jacques Maitre, Kathia Marquis, Olivier Nicola, Viviane Pavillon, Yann Pugin, Vincent Rime, Luca Secrest, Anne Salamin et Sylviane Tille

direction d’acteurs Guillaume Béguin

scénographie Sylvie Kleiber en collaboration avec Vincent Deblue

lumières, direction technique et régie Danielle Milovic

costumes Géraldine Orinovski et Karine Dubois

maquillage et coiffure Sorana Dumitru

assistanat à la mise en scène Anne-Frédérique Rochat

son Fabian Schild

informatique Diego et Matías Pizarro

photographies Hélène Göhring

 

13/11/2008

"Phase 7" d'Alec Longstreth traduit en français

phase7cover.jpgAlec Longstreth m'était un parfait inconnu il y a quelques jours encore, j'ai aujourd'hui l'impression d'avoir passé tant de temps en sa compagnie, à l'écouter parler, surtout, et à le regarder bosser, beaucoup, qu'il m'est presque aussi familier qu'un ami. Je ne l'ai pourtant jamais rencontré mais je viens de dévorer « Phase 7 », une anthologie de ses meilleurs comics, publiée par l'Employé du Moi, à Bruxelles, à destination des lecteurs francophones. Six années séparent les premières pages, droit sorties du fanzine autoproduit Phase 7 numéro 1, en décembre 2002, des dernières planches, et de la préface dessinée expressément pour cette publication.

Longstreth, dont le nom semble imprononçable en anglais comme en français si l'on en croit les récits de l'auteur, est américain et passionné par la bande dessinée depuis la petite enfance, depuis qu'il est tombé sur la collection complètes des aventures de Tintin à la bibliothèque, puis qu'il s'est lancé, avec un copain, dans la collection des publications BD de Disney. Tout le monde n'a pas la chance de naître à deux pas d'une bonne libraire BD, il fallait bien se rabattre sur les comics disponibles et à portée de portefeuille.

Dès les premières planches qu'il dessine pour son fanzine exclusivement autobiographique, il se révèle expert dans l'art de raconter de façon passionnante son existence monotone.(lire la suite dans Bain à Bulles sur Bibliobs)

Spirou remonte aux sources du Z dans Bain à Bulles

9782800140506-G.JPGIl m'a fallu quelques albums pour apprivoiser la version de Spirou et Fantasio pilotée par le tandem Morvan - Munuera : Paris-sous-Seine m'avait franchement déçu, je le trouvais robotisé à l'excès et trop versé dans l'anticipation par rapport aux jolies trouvailles technologiques de Franquin. Ce n'est qu'avec « Spirou à Tokyo » que la sauce a vraiment pris pour le lecteur que je suis. Cet album-là était une vraie réussite, qui renouvelait le ton de la série et ne laissait pas le lecteur s'endormir une seconde. Du grand travail.

Pour ce cinquantième tome des aventures de Spirou et Fantasio, le tandem est rejoint par Yann en renfort scénaristique. Deux poids lourds du scénario pour un héros de légende, voilà qui augurait du meilleur.

Et, en effet, « Aux sources du Z » ne manque pas d'ambition : on y retrouve Zorglub et le comte de Champignac au chevet de Miss Flanner, à l'article de la mort. Ils l'ont tous deux aimée dans leur jeune temps, avant que Zorglub ne se laisse tenter par le côt osbcur de la Zorglonde. Pour sauver la belle de cœur de ces deux messieurs, Spirou est contraint de remonter dans le temps grâce à des sauts de puce, passant d'une époque à l'autre et revenant, l'espace de quelques cases, dans l'univers de certains albums mythiques de la série : « La mauvaise tête », « Le dictateur et le champignon »... (lire la suite sur Bain à Bulles, ma chronique BD sur Bibliobs)

15:06 Publié dans Notes de lecture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, morvan, munuera, bibliobs, bain à bulles, spirou, zorglub | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

Nous sommes tous des playmobiles néerlandophones

playmobilecamping.jpgAu moment où la Belgique a cessé de se fendre en deux pour cause de crise financière aggravée, voilà que, pour la première fois, un de mes livres va être traduit en flamand. C'est mon recueil de nouvelles « Nous sommes tous des playmobiles » qui est l'heureux élu. Et j'en suis tout heureux moi aussi.

Il y a quelques années, j'avais cru que « Quatrième étage » allait intéresser des éditeurs du nord, puisque ce roman avait obtenu le Prix des Lycéens et se vendait comme des broodjes met ham. Mais le projet ne s'est jamais concrétisé, sans doute faute de travail de prospection de la part de mon éditeur (qui n'a toujours pas compris qu'on pouvait gagner de l'argent en vendant des droits plutôt qu'en vendant des livres à la pièce).

Cette fois, c'est le traducteur, Marc Tiefenthal, qui a pris son baton de pèlerin et a frappé de porte en porte avec sa traduction sous le bras pour convaincre les éditeurs littéraires du nord de la Belgique et des Pyas-Bas de lire un bout de mon bouquin. Son acharnement a fin par payer car les très jeunes éditions Vrijdag à Anvers viennent d'annoncer la sortie des playmobiles au printemps 2009.

Plus qu'une centaine de fois dormir, si je compte plus ou moins bien !

Après ça, je pourrai aller signer des piles et des piles dans tous les Standaard Boekhandel de la planète. Je pourrai avoir mon stand à la Foire du Livre d'Anvers et ma villa dans les dunes d'Ostende. Comme je ne pète pas un mot dans la langue de feu Hugo Claus, j'ai déjà trouvé l'excuse parfaite pour ne pas devoir répondre aux questions lors des interviews : une extinction de voix me saisit à la gorge dès que je traverse la frontière linguistique. Ça amusera au moins le traducteur dont le nom se traduit "Profonde la langue".

Mais cette histoire d'extinction de voix n'est pas très adroite. D'autant plus que, dans quelques semaines, je vais rencontrer des élèves francophones à Commines. Est-ce qu'ils ne sont pas de l'autre côté du gordel, ceux-là ? Et j'ai très envie de leur parler.

Va falloir que je trouve un autre prétexte pour excuser mon non-apprentissage du néerlandais après dix-neuf années d'études en Belgique...

En attendant, je fais la fête pour célébrer cette bonne nouvelle. Si vous avez une autre excuse, n'hésitez pas à m'en faire part !

12/11/2008

Que le pouvoir de la Force soit avec nous

star-wars-le-pouvoir-de-la-force.jpgLa question que l'on me pose sans doute le plus régulièrement est sans doute : "Qu'est-ce que tu écris en ce moment ?" La réponse est toujours compliquée, étant donné que je travaille de front sur plusieurs projets en même temps. Tiens, donnons un exemple, en ce moment, je travaille sur :

  • un synopsis de roman pour enfants pour Graine2 éditions ;
  • des séquences télé pour la série Tom & Nancy sur RTL-Tvi ;
  • mon prochain roman pour adultes, toujours intitulé "L'homme qui valait 45 milliards" et qui sortira en août 2009 au Grand Miroir ;
  • un autre roman pour enfants qui traite du thème de la dépendance ;
  • une adaptation théâtrale, pour enfants encore, de "L'ennemi" de Davide Cali ;
  • deux projets de longs-métrages.

Ce n'est qu'un exemple, la liste varie d'un jour à l'autre... Demain, j'aurai enlevé un projet et ajouté un autre, certainement.

Mais un projet assuré, pour lequel il s'agit d'assurer, justement, c'est mon premier contrat de traduction, à quatre mains, avec Axelle pour les éditions Fleuve Noir. Nous devons traduire en français "Star wars : le pouvoir de la Force", la version romancée du jeu vidéo événement sur Xbox, PS3 et WII, qui raconte les aventures de l'élève secret de Dark Vador, entre l'épisode 6 et le 1, pour ceux qui ont suvi les films.

Ça en jette un max.

- Tu bosses sur quoi ?

- Je traduis le prochain Star Wars.

Après une réponse pareille, tout le monde vous laisse retourner bosser, on devine que c'est important de ne pas bâcler le travail. Et c'est vrai. Pas tellement par peur de décevoir les milliers de fans (s'ils ont lu les romans précédents, ils doivent être habitués aux traductions infidèles et approximatives) mais plutôt parce que nous avons envie de bien bosser pour Fleuve Noir. Et quand on a envie de faire du bon boulot, à deux, je crois qu'on obtient de meilleurs résultats que quand on s'en fout, non ?

Enfin, je dis ça mais pour l'instant, c'est surtout Axelle qui bosse, moi je repasse après pour toiletter le texte. Ce n'est pas nécessairement plus facile mais c'est moins de boulot, c'est certain.

Allez, je vous laisse, j'ai du pain sur la planche et plusieurs sabres laser au feu.

 

 

21:46 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : star wars, wii, xbox, ps3, traduction, littérature, roman | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

11/11/2008

Benoît remporte 11 mois de cinéma au Cinémovida

Hier soir, dix novembre 2008 à minuit, le grand concours que j'avais organisé sur ce blog s'est achevé avec les derniers votes des internautes, on sait désormais qui a gagné un abonnement pour 11 mois de cinéma gratuit à Châteauroux au Cinémovida et cet heureux bloguben20.JPGeur n'est autre que...

- Oh, un instant, pas si vite, il faudrait d'abord que je rappelle comment je me suis moi-même retrouvé en possession de ce pass, grâce à une nouvelle que j'ai présentée au Prix Jean Lescure

- Pas la peine, tu as déjà tout expliqué dans ce blog il y a quelques semaines à peine. Ceux que ça intéressent peuvent y retourner sans peine.

- Et les autres ?

- Ben, les autres, justement, ça ne les intéresse pas, ils attendent le nom du vainqueur, c'est tout.

- Tu crois ? Il est dans le titre, de cette note, le vainqueur...

- Alors, ils attendent juste que tu l'annonces officiellement pour le féliciter. Pourquoi est-ce que tu traînes comme ça ?

- Tu as raison, je fonce.

C'est avec grand plaisir que je déclare Benoît, animateur officiel de BenSite 2.0 et connu également sous le sobriquet de Ben Kenobi, grand vainqueur du concours. Il remporte donc un pass d'un an dont il reste encore 11 mois à utiliser. Félicitations. N'hésitez pas à lui laisser vos messages de félicitations sur ce blog.

Beau 11 novembre à tous ! Et merci pour votre avalanche de commentaires !

10/11/2008

Anouk Ricard - Commissaire Toumi

 

couvtoumi.jpgLes éditions Sarbacane annoncent avec plaisir l'entrée d'Anouk Ricard dans le monde de la bande dessinée adulte, grâce au premier tome des enquêtes du Commissaire Toumi, un album à la couverture très noire et au titre révélateur « Le crime était presque pas fait. »

Présenté comme un « mélange détonant entre langage cru, graphisme naïf et ambiance gore », ce livre propose quatre enquêtes parodiques menées par l'improbable duo Toumi (un bouledogue commissaire célibataire, qui fume sans cesse, est sujet aux cauchemars et gribouille pendant ses conversation téléphoniques) et Stucky (un chat tigré bête comme un boîte de Kitekat pas ouverte mais doté d'un humour à deux balles – « ...de ping pong. ha! ha! », ajouterait-il sans doute pour bien faire comprendre de quel registre son humour relève). Les deux sont confrontés à de mystérieux crimes à élucider, dans la plus pure tradition du whodunnit à l'anglaise. On trouve la cadavre (un ver coupé en rondelles, une jeune fille étranglée avec sa propre écharpe...), on inspecte la scène du méfait, on interroge les témoins puis, après une nuit de réflexion, on convoque les suspects pour une ultime scène de confrontation, de révélations et d'aveux. Une structure extrêmement classique qui rappelle aussi bien les enquêtes de Miss Marple ou d'Hercule Poirot que les parodies décalées de l'inspecteur Chabrol et son adjoint Bougret, signées Marcel Gotlib dans ses meilleures années de délire. Anouk Ricard situe son projet à mi-chemin entre les deux, avec un très léger décalage, instillé notamment par les protagonistes qu'elle choisit (un ver de terre critique d'art, des oiseaux millionnaires ou un écureuil fan de musique ringarde des années 80) mais une fidélité inébranlable au déroulement logique et temporel de l'histoire. Elle ne cherche pas comme Gotlib à démontrer le crime par l'absurde et à détourner le récit d'énigme, elle le démonte plutôt, le simplifie jusqu'à son plus simple appareil et démontre ainsi, une fois de plus, qu'elle a un sens inné du récit épuré, qui fait merveille sur les plus jeunes.

Car, il faut bien que je l'avoue (puisque il est question d'aveu, autant commencer par le mien), ma fille de sept ans, inconditionnelle d'Anouk Ricard (elle a reconnu au premier coup d'œil le trait familier des deux tomes d'Ana et Froga qu'elle a lus et relus des dizaines de fois), m'a piqué l'album et l'a achevé avant moi. (lire la suite dans Bain à Bulles sur Bibliobs)