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07/08/2009

Le livre d'occasion est-il un livre ?

dyn003_original_479_360_pjpeg_10304_5e4884f7f94fad5f312a7d2aa0fe3f3f.jpgDepuis quelques années, une question me taraude : pourquoi exclut-on systématiquement les ventes de seconde main des études qui cherchent à prendre le pouls du marché livre ? Un livre acheté d'occasion n'est-il pas un livre ?

Je suis un grand lecteur et un très petit acheteur, surtout en chiffre d'affaire. Depuis toujours, je lis avant tout :

  • des livres empruntés en bibliothèque ;
  • des livres qu'on me prête ;
  • des livres que j'achète de seconde main (chez les bouquinistes, sur les brocantes et vide-grenier...) ;
  • des livres qu'on m'offre (cadeaux, services de presse...).

Quand j'achète des livres en librairie, ce qui est très rare, c'est avant tout parce qu'on m'a offert des Chèques-Lire ou parce que j'ai envie de compléter une série que j'ai dénichée ailleurs (il me manque le troisième tome, je n'ai pas lu le premier volet...). J'achète avant tout des livres pour enfants (faut de bon réseau de seconde main sur ce thème).

La part du budget du ménage que je consacre à l'achat de livres est, du coup, dérisoire. Suis-je pour autant un petit consommateur de livres ? Certainement pas, il y a des milliers de livres à la maison, dont plus de 500 rien que pour mes enfants. Alors, pourquoi mes achats de livres ne sont-ils pas considérés comme des achats par les études spécialisées (comme celle sur le marché du livre en Communauté française de Belgique, par exemple)?

J'ai cherché à comprendre et la meilleur explication est que, même si l'étude est commanditée par le Ministère de la Culture, elle vise à informer avant tout un secteur économique, celui de l'édition, qui n'a rien à gagner dans le marché de seconde main, au contraire, ils y voient surtout une perte de ventes pour eux. Alors que tout les gros lecteurs vous confient qu'ils lisent surtout en bibliothèque et se fournissent dans le marché de seconde main, aux yeux du monde de l'édition, un gros lecteur est un gros acheteur de livres neufs, ce qui n'est pas du tout la même chose.

Du coup, l'analyse culturelle des achats de livres n'a, à mes yeux, aucun intérêt, car elle passe sous silence un fait réel : la quasi éternité du livre. On n'achète peut-être plus autant de livres qu'avant (ce qui reste à voir) mais on les détruit toujours aussi peu (le livre est un objet respecté, voir sacré), on les conserve, on les stocke en rayonnage et dans le grenier, on les prête, on les offre : ils circulent encore, donc ils vivent !

Mes enfants lisent les livres que j'ai lus à leur âge, ils ont pillé la bibliothèque familiale. Ce sont des livres qui ressuscitent. Et cela n'apparaît pourtant nulle part dans les statistiques (toujours des statistiques d'achat et de transactions commerciales).

Je consulte en quelques instants des livres tombés dans le domaine public grâce à Internet (encore du Hugo, tout récemment, qui est aussi dans ma bibliothèque, pourtant), je fais revivre le texte. Cela n'apparaît pas non plus dans les statistiques.

Et ces milliers de marchands de livres d'occasion, sur les quais, dans les villages du livre, boulevard Lemonnier à Bruxelles... Ils ne vendent pas du livre ? Comment se portent-ils en temps de crise ? Vendent-il plus, vendent-ils moins, nous n'en savons rien, malheureusement, car... le livre d'occasion n'est pas un livre, aux yeux des sondeurs de marché.

Heureusement que les lecteurs ne sont pas aussi bornés qu'eux !

Avez-vous d'autres idées à ce sujet, je serais ravi d'en discuter avec vous...

 

21/07/2009

Porte close

1184695892.jpgJe pense que cela faisait des siècles que je n'avais plus eu besoin de pisser de façon aussi pressante. A se demander si c'était la bière, le thé, le café ou l'âge tout simplement, qui agissait ainsi sur ma pauvre vessie. J'en aurais hurlé de mal. J'avais même imaginé un moment me soulager sur un mur aveugle ou dans l'encoignure d'une porte cochère, mais les bâtiment abandonnés étaient tellement nombreux que je ne parvenais pas à élire celui qui serait le théâtre de mon incivisme. Il faisait chaud à suer des litres. La chaleur m'accablait pourtant moins que mon besoin pressant. A tel point que j'avais fini par courir dans la rue sur les trois cent derniers mètres, que j'avais grimpé les escaliers quatre à quatre, le trousseau à la main, les toilettes en ligne de mire. Je serrais la clef de mon appartement entre le pouce et l'index, le gorille poilu qui faisait office de porte-clef balançait au bout de sa banane comme un tarzan qu'on aurait cousu à sa liane. Quand j'ai enfoncé la clef dans la serrure, j'avais la conviction qu'on avait remplacé ma vessie par un ananas entier et que l'écorce rigide et venait s'enfoncer à l'intérieur de mes entrailles contre un organe particulièrement sensible.

La porte était fermée.
Pour de bon.

Pas comme on dit j'ai fermé la porte, dans un geste machinal, pour être en ordre, en un seul mouvement de poignet, avec sa conscience et sa compagnie d'assurance, pour garantir qu'il y aura bien effraction si quelqu'un tente de s'introduire chez vous en votre absence. Non, je n'étais pas absent, bien au contraire, j'étais de retour et la clef ne tournait pas. Ni dans un sens, ni dans l'autre. Dans ma propre serrure !

Pour les toilettes, c'était loupé. Et c'était le plus urgent. Fallait trouver une solution de rechange. J'ai dévalé les escaliers en sautant les deux volées d'un bond, j'ai tambouriné à la porte de mon voisin du dessous. Pas de réponse. En plein mois d'août, avec la chaleur qu'il faisait, j'aurais moi aussi déserté les lieux au plus vite. Je tentai ma chance au premier, sans plus de succès.

L'ananas avait pris la dimension d'une pastèque, sans perdre ses épines pour autant. Plus j'y pensais, plus ça pressait. Au rez-de-chaussée, il y avait les vélos, les sacs poubelles et, cadeau de la providence et de l'architecte réunis en une seule pensée salvatrice : la porte de la cave. Dans le couloir, la flaque et l'odeur auraient attiré l'attention de toute la maisonnée ; on aurait posé des questions, cherché des coupables. Mais la cave...

L'interrupteur, en haut de l'escalier, n'alluma rien du tout. Il cliqua et recliqua, dans le noir, sans effet. Tant mieux : s'il faisait vraiment sombre, c'est que personne ne mettait plus les pieds dans ce coin du bâtiment depuis des lustres. La preuve, je louais cet appartement depuis six ans, c'était la première fois que je descendais l'escalier. Si je n'avais pas arrêté de fumer des années plutôt, j'aurais certainement sorti mon briquet ou des allumettes, mais je n'avais rien de ce genre dans mes poches, aussi, je descendis jusqu'à la dernière marche a pas de charge et c'est de là que je déboutonnai mon jeans, pour soulager mes entrailles. Le passage de l'urine chaude et torrentueuse me remplit d'aise. Voilà un plaisir intense que le confort nous évite : à force de se soulager régulièrement, on oublie à quel point c'est délicieux de pisser pour de bon après des heures d'attente. Le bruit de mon urine tombant sur le sol dur (de la pierre ou de la terre battue, à en juger par le son) mit ma pensée en marche...

Comment se faisait-il que ma clef n'ouvrait plus ma porte ? Peut-être quelqu'un avait-il fermé la porte de l'intérieur ? Mais qui ? Je vivais seul depuis des mois, personne n'avait la clef, pas même un ami ou des parents. Le propriétaire, alors ? Comment se serait-il retrouvé chez moi et pourquoi aurait-il fermé derrière lui ? Ça ne tenait pas debout. Il avait peut-être carrément changé la serrure ? Je regardai le porte-clef, il pendait à présent de ma main gauche : c'était bien mon gorille, rien d'extraordinaire à ça, toujours la même banane et les deux mêmes clefs. Peut-être avais-je tout simplement mal tourné. La nervosité, l'urgence...

Je remontai l'escalier, le sourire aux lèvres. Je souris devant les portes de mes voisins : quelques minutes auparavant, je les aurais bien défoncées et là, elles me semblaient si gentiment closes que j'en étais ravi.

Arrivé devant la mienne, je regardai le barillet avec attention, il n'était pas neuf. Impossible cependant de dire s'il y avait ou non une clef à l'intérieur de la serrure. Mais c'était l'explication la plus plausible. Qui alors ? Ma femme ? Je n'en avais pas. Un colocataire ? Pas plus. Du moins, pas que je me souvînt. Je n'allais pas démonter ma porte...

Pour quelle raison peut-on bien changer la serrure d'un locataire ? Pour l'expulser ? Absurde, j'avais payé tous mes loyers. Pour faire une blague ? L'endroit était un peu sordide pour une caméra cachée. Et je n'avais de toute façon pas d'amis farceurs. Pas d'amis du tout, d'ailleurs. C'était pour cela que je passais le plus clair de mon temps aux terrasses, à descendre des bières avec des inconnus.

Je frappai à la porte. Pas de réponse, comme je m'y attendais.

C'était peut-être un de ceux-là qui avait changé ma clef pour rire un peu à mes dépens. Je regardai attentivement mon trousseau : rien ne ressemble plus à une Yale que toutes les autres, elles sont toutes pareilles. Ça ressemblait à la mienne mais ça pouvait être une autre. Rien ne servait de rester ici, la porte n'allait pas s'ouvrir toute seule.

Je descendis l'escalier d'un pas lent et m'assis sur le seuil. Il n'y avait personne dans la rue. De temps en temps, une voiture passait en vrombissant.

Si je défonçais ma propre porte, j'allais avoir des ennuis. On me foutrait dehors, probablement. Tapage diurne, bris de porte, les propriétaires n'aiment pas ça. Pour appeler un serrurier, il aurait fallu un téléphone. Je n'avais pas le courage de marcher jusqu'à la cabine pour le moment. N'avais pas envie non plus de payer un professionnel pour une bête blague de café. Je me suis rappelé que j'avais bu tout l'après-midi et ça m'a donné envie de m'assoupir. C'est ce que j'ai fait.

Quand je suis revenu à moi, la nuit était tombée et un filet de bave avait coulé de la commissure des lèvres jusqu'à mon menton et mon t-shirt sale. Je l'essuyai d'un revers de la main et me relevai : c'est alors qu'un type tout maigre sortit de la maison avec mon trousseau en main. Il m'agrippa par la manche (pourtant courte) et me colla contre le mur du corridor.

- T'habite à quel étage, pauvre type ? Tes clefs n'ouvrent aucune porte !

J'aperçus mon portefeuille par terre, entouré de mes papiers d'identité. On m'avait fait les poches pendant ma sieste.

- Tu réponds ?

J'avais envie de lui dire que je n'en savais plus trop rien moi-même, mais son haleine de chaussure sale et les pustules rouges sur sa peau pale ne me donnaient aucune envie de collaborer. Le type n'était pas gras, je n'étais pas fort au combat de rue, mais je pouvais tenter ma chance : si je parvenais à attraper l'antivol du vélo, au pied de l'escalier, je pourrais lui balancer la chaîne à la figure et le foutre dehors. J'entendis alors le craquement sinistre d'un panneau de bois qui vole en éclats.

- Eh, Fix, chuchota une voix d'en haut de l'escalier, j'ai ouvert, viens vite.

Le gars tout maigre me lâcha d'un coup et monta l'escalier. J'entendis ses pas grimper jusqu'au dernier étage, jusqu'à mon appartement.

Un de mes problèmes était résolu : la porte était ouverte.
J'ai pensé à ma cuisine en désordre, à mon lit défait, à mon vieux pick-up et aux trente-trois tours griffés : il n'y avait rien de valeur chez moi.
J'ai ramassé mon portefeuille, les papiers d'identité y étaient encore : je l'ai fourré dans ma poche. Je suis descendu dans la rue, l'air était chaud.

Je me suis éloigné d'un pas calme.

J'avais envie d'une bière bien fraîche et de quelqu'un à qui raconter mon histoire.

 

PS : En fouillant mon disque dur, à la recherche d'un autre texte, je suis tombé sur celui-ci et je l'ai mis en ligne, c'est toujours comme ça que cela se passe. On veut faire un truc et on en fait un autre.

C'est une nouvelle écrite à la demande du mensuel C4 (le journal des chômeurs, pas celui des explosifs), il y a quelques années, en 2004, pour être précis. Ce sera mon petit cadeau d'été pour la fête nationale de Belgique.

Bonne lecture à toutes et tous !

la photo vient d'ici

 

23/06/2009

L'homme qui valait 35 milliards : le 27 août chez vous

CoverHomme qui 45.jpgDepuis la sortie de "Quatrième étage", je n'avais plus achevé un gros roman pour adultes. J'ai écrit énormément et publié beaucoup mais surtout de la littérature pour ados, pour enfants, de la poésie, du théâtre, des nouvelles... et pas de gros roman.

C'est que ça prend du temps, un roman. Ça ne se bopucle pas en trois semaines, ça demande des mois et des années d'écriture, de retravail... A tel point qu'avant d'écrire celui-ci, j'ai bien failli en achever deux ou trois autres, que je n'ai pas trouvés assez abouti pour les soumettre aux lecteurs.

Neuf ans séparent la sortie de "L'homme qui valait 35 milliards" et celle de "Quatrième étage". Le roman précedent se déroulait à Bruxelles, celui-ci a choisi Liège pour décor ; il aborde de front des sujets aussi drôles que la toxicomanie, la crise financière et la corruption politique, alors que le précdent traitait d'amour, de pauvreté et de mensonge. Tout cela est très mal résumé. C'est bien normal, je ne suis pas encore complètement sorti du manuscrit, je n'ai pas encore le recul nécessaire. Je bégaie, je bafouille, je vais tenter d'améliorer tout ça pendant les vacances pour revenir avec un discours percutant. Car, il ne faut pas l'oublier, L'homme qui valait 35 milliards, c'est avant otut le roman de deux pauvres types qui ont décidé de kidnapper l'un des cinq hommes les plus riches de la planète.

Plus de détails suivront bientôt. Mais si vous êtes blogueur, libraire ou journaliste, n'hésitez pas à m'envoyer un petit mot, je pourrais vous envoyer le roman avant tout le monde... si vous êtes aussi gentils que curieux ;-)

PS : pour les lecteurs attentifs de ce blog (donc ceux qui lisent aussi ce qui est écrit dans les images), oui, le titre a changé en cours de route. De 45, l'homme est passé à 35 milliards. Que voulez-vous, c'est la crise pour tout le monde.

04/06/2009

Les ours débarquent en librairie

Les ours Pocket.jpgÇa y est, c'est ce 4 juin que Pocket sort officiellement « Les ours n'ont pas de problème de parking » et que les libraires ont le droit (et le devoir) de le mettre en grands tas devant la caisse, en hautes piles dans l'entrée, à plat sur les tables et partout dans la vitrine.

Dans ce recueil, on trouve des nouvelles que j'aime beaucoup, dont la vraie histoire de mon chien en peluche (« Le chien brun et la fleur jaune de Chine ») ou la véritable histoire de l'évasion de Marc Dutroux (« Le grand méchant Marc »), le lecteur découvrira aussi (et la lectrice fera de même) une nouvelle inédite (« Pascal et ses pensées ») qui ne figurait pas dans le recueil initial. Rien que du bonus comme dans les DVD. Faut bien vivre avec son temps.

Pour les amateurs d'histoires croustillantes, la nouvelle « Nettoyage à sec », qui avait créé la polémique en 2006 lors d'un examen de lecture organisé par la Communauté française et que pas mal de gens avaient attaquée ou défendue sans pouvoir la lire (en ce compris, une certaine Ministre de l'Enseignement en fonction à l'époque) est désormais à la disposition de tous les lecteurs. A vous de juger, texte en main, s'il y avait de quoi fouetter un chat (ah, non, tiens, ça, c'est le sujet de « L'affaire Smilodon », autre texte du recueil... Allez, j'arrête là, pour 4,60 EUR, on ne se ruine pas en librairie pour découvrir les nouvelles en version originale, plutôt que leur commentaire ;-)

A propos de V.O., le livre était sorti à l'origine au Grand Miroir, c'était même le tout premier livre de la maison d'édition (sorti en tandem avec « Jardin public » de Nicole Malinconi), il a eu une belle vie, puis le livre a disparu quand le Grand Miroir s'est terni (j'ai racheté tous les exemplaires dans la faillite pour éviter que le titre ne soit cédé, comme tout le reste, à un éventuel éditeur charognard qui viendrait récupérer tout le catalogue pour un euro symbolique, ce qui n'a pas tardé, d'ailleurs, puisque le Grand Miroir a été repris par le Groupe Luc Pire à bas prix).

Le revoici chez Pocket, prêt à affronter les lecteurs français, avec une très jolie couverture sur laquelle le personnage en imper me semble rappeler très fort un écrivain né dans la même ville que moi et que l'on trouve en poche dans toutes les langues du monde ou presque. Georges Simenon a encore une foule incroyable de lecteurs, j'espère que sa présence en couverture donnera l'envie à quelques lecteurs curieux d'ouvrir le bouquin pour fouiller les pages intérieures.

Si c'est votre cas, en tout cas, bonne lecture !

Les ours n'ont pas de problème de parking
Nicolas ANCION
Collection : Nouvelles Voix
Titre original : Les ours n'ont pas de problème de parking


Prix : 4,60 Euros
Nombre de pages : 128
Code ISBN : 2-266-18652-3
Code CLIL : 231201
Dimensions : 108x177

25/05/2009

Pendant que ce blog dort

philippe_beranger_portrait_2.jpgOn ne peut pas tout faire en même temps et le reste à la fois. A moins de tout bâcler, ce qui ne me plaît qu'à moitié.

Si ce blog est en léthargie depuis quelques semaines, c'est parce que je suis très actif et que je manque de tmeps pour l'alimenter. J'espère que les lecteurs fidèles me pardonneront, que les visiteurs de passage ne m'en voudront pas. C'est pour la bonne cause, j'ai plusieurs pains sur la planche et il faut que je boucle des manuscrits.

Puis j'ai beaucoup voyagé ces dernières semaines, j'étais au Salon du Livre de Prague pour la sortie de mon recueil de nouvelles "Nous sommes tous des playmobiles" en tchèque, j'étais à Palerme et à Messine pour une série de rencontres autour de la traduction italienne (en chantier) de "Nous sommes tous des playmobiles" à nouveau et de mon roman pour ados "Carrière solo". Que du bonheur donc.

Et pendant que je saute d'un hôtel à l'autre, j'écris à longueur de journée (et de nuits parfois) pour achever plusieurs projets en cours :

  • L'ombre de la Tour Eiffel (roman pour enfants) ;
  • L'homme qui valait 35 11 milliards (roman pour adultes) ;
  • Contre la montre (roman pour enfants).

Le troisième est à achevé, le deuxième au stade de la correction et le premier arrive dans la dernière ligne droite. Après ça, je vais pouvoir respirer mais pas trop longtemps, les projets ne manquent pas...

En attendant, si vous êtes à Nîmes pour la Feria de Pentecôte, particulièrement samedi soir, vous pourrez me rejoindre pour une

LECTURE SURPRISE

de deux nouvelles du recueil Arequipa (Editions Au Diable Vauvert)
à l’Alegria - Espace Chouleur – 6, rue Fresque
Philippe Béranger lit Fin de course, de Nicolas Ancion
François Kopania lit
Torero, pointure 36, de Gerald Gruhn

c'est donc le Samedi 30 mai – 21 h 30

Vous voilà prévenus. Si vous n'y êtes pas, c'est que vous avez mieux à faire.

On se verra une autre fois, les occasions ne manquent pas.

PS : la photo, c'est un portrait de Philippe Bélanger par Didier Leclercq merci à lui !

22:37 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ecriture, roman, nouvelles, littérature, corrida, nîmes, hemingway | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

14/04/2009

Le livre que je n'ai pas lu

ancion.jpgJ'aime beaucoup dire, en boutade, que je n'ai pas lu tous mes livres. Je ne suis pas le seul, d'ailleurs; une consoeur plus connue (et plus lue) que moi, Victoria Beckham avait un jour déclaré en intreview n'avoir jamais lu un seul livre de sa vie. La journaliste - pas très douée pour la répartie, malheureusement - n'a pas pas pensé à lui poser la question qui m'aurait brûlé les lèvres : "et le livre que vous avez publié vous-même, vous ne l'avez pas lu non plus ?" En réalité, la réponse va de soi, elle ne l'a pas plus lu qu'elle ne l'a écrit. Et l'interview touche à sa fin (si vous posez des questions pareilles, d'ailleurs, vous ne risquez pas d'interviewer souvent des ex-spice girls anorexiques).

Je réponds parfoir que je n'ai pas relu entièrement la version du texte qui a finalement été publiée par l'éditeur pour certains de mes romans. Quand on en est aux quatrièmes corrections sur un même manuscrit, on fait comme tout bon lecteur, on saute des passages (surtout qu'on les connaît par coeur ou presque). Mais dans le cas qui nous occupe, c'est parfaitement vrai, je n'ai pas lu la version numérique de "Comme un donut perdu dans un champ de tabac" que je publie au Québec chez Robert ne veut pas lire. Et cela pour deux raisons.

La première c'est que je ne possède aucun des outils sophistiqués sur lesquels ces livrels se laissent lire avec plaisir (Kindle, Reader, iPhone et autres PDA 3G). La seconde c'est que le roman n'est pas encore achevé, je l'écris par épisode et, même si j'ai une longueur d'avance sur mes lecteurs, je n'en sais guère beaucoup plus qu'eux.

Grâce à ce blog (joliment nommé De tout sur rien), néanmoins, j'ai pu découvrir à quoi ressemble mon livre en version publiée. C'est joli, on dirait une vieille télé monochrome. Pourvu que ce que je publie ne soit pas aussi fade que les feuilletons de l'époque !

03/04/2009

Un livre en forme de tsunami

tsunami.jpgMais à quoi peuvent donc servir tous les livres qui mêlent texte et images ? La plupart du temps, l'album que l'on prend en mains, aussi joli soit-il, aussi intelligent et astucieux son propos soit-il, ne dépasse pas la simple distraction.

Avec la publication de « Tsunami », un livre pas du tout comme les autres, les éditions Rackham nous initient à une tradition de récits graphiques venus de l'autre bout du monde, dont le sens et l'utilité s'imposent d'emblée.

Dans la culture bengali, les rouleaux peints patuas servent de supports aux conteurs qui passent de village en village. Face à l'assistance, les conteurs indiquent du doigt les dessins à regarder tandis qu'ils chantent le texte. Les récits peuvent aussi bien perpétuer des histoires traditionnelles que s'inspirer de l'actualité récente. Cette tradition orale séculaire est encore bien vivante dans les états indiens du West Bengal et du Bihar, en Inde. La preuve, c'est de là que provient ce livre exceptionnel, dessiné pour témoigner de l'émotion collective qui a traversé la région, en décembre 2004, lorsqu'un tsunami a ravagé l'Indonésie, le Sri Lanka et l'Inde.

« Tsunami » n'est plus seulement un rouleau, c'est désormais un livre dédié à la mémoire des victimes de cette catastrophe. Sous forme d'accordéon, le long dessin représente un tsunami personnifié, qui crache de l'eau à travers toutes les pages, emportant sur son parcours sinueux aussi bien les gens que les objets et les animaux. D'une lisibilité limpide, le dessin en couleurs vives et tranchées, est accompagné par la transcription du chant qui, dans sa simplicité, parvient à rendre aussi bien l'émotion et la peine que la colère et la révolte.

Cet objet hors du commun a été entièrement conçu et sérigraphié, collé et cousu à la main en Inde par l'atelier des édition Tara à Chennaï, et se présente comme un protoype d'édition équitable.

Pour donner une idée de cette forme graphique étonnante, rien ne vaut une bonne image et un extrait du texte.

 

tsunami2.jpgBallet d'hélicoptères

débris de toitures

Survivants qui se battent

pour de la nourriture

Amer destin

de mourir comme des mouches

Les larmes coulent

de mes yeux, de ma bouche

Aide, politique

et petits arrangements

Vont de concert

entre les baraquements

Les affamés tiendront-ils

encore longtemps

Tsunami

Terreur des vivants


Une histoire d'espoir

avant de finir

Sur une berge, un temple

regardait le temps vieillir

Il n'a ni cédé

ni ne s'est effondré

Mais on a vu à ses pieds

un autre temple se dévoiler

Sous les sables

par les flots avalés

Même dans la destruction

tu fais surgir la beauté

Tsunami

Apatride calamité !

 

Et pour écouter le chant en version originale et découvrir comment le livre est fabriqué entièrement à la main, il suffit de regarder la vidéo ci-dessous.

 

 

 

Joydeb et Monyna Chitrakar, « Tsunami », Editions Rackham, 30 euros.

 

22:40 Publié dans Notes de lecture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tsunami, littérature, patua, inde, bd, conte, oralité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

02/04/2009

Le Prix Interrégional Jeunes Auteurs : qu'attendez-vous ?

PIJABelgique-medium.JPG

J'ai le très grand plaisir de vous prier de bien vouloir faire circuler l'info au sujet de ce prix littéraire réservé aux 15-20 ans.

Vous avez l'âge ? Tant mieux, foncez à votre clavier ! Tiens, ça tombe bien, vous y êtes déjà, ouvrez un fichier texte et mettez-vous au boulot.

Vous n'avez pas l'âge ? Tant mieux, foncez à votre clavier ! Tiens, ça tombe bien, vous y êtes déjà, ouvrez votre logiciel de courrier électronique et envoyez l'info à tous vos amis qui ont l'âge ou à leurs profs ou leurs parents.

(J'aime beaucoup ce prix, car c'est celui que j'ai remporté quand j'avais 17 ans. Sans lui, je n'écrirais peut-être plus aujourd'hui...)

Allez, je vous laisse avec l'appel à texte et les liens vers le réglement. Bonne chance à toutes et à tous !

Le monde vous intéresse, vous interpelle,
vous révolte, vous étonne, vous émerveille,
vous agace, vous angoisse, vous fait rire,
vous fait pleurer, vous est indifférent,
vous met sens dessus dessous, vous met dans
tous vos états, vous alarme, vous séduit,
vous effraie, vous taraude, vous… ?
Vous vous sentez l’âme d’un grand reporter ou
d’un épistolier des temps modernes ?
Racontez-le nous !
N’hésitez plus : le PIJA attend vos textes :
article de presse ou lettre, osez la merveilleuse
aventure de l’écriture !

Le dépliant complet du PIJA 2009

Le bulletin d'inscription du PIJA 2009

Une candidature en quelques mots, c'est :

  • sept exemplaires du texte rendus anonymes

  • un bulletin d'inscription complété

  • une photocopie de la carte d'identité

Remise des textes : 29 mai 2009 au Théâtre de L'L -

rue Major René Dubreucq 7 - 1050 Bruxelles

20:28 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, medias, presse, concours, pija | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer