19/07/2008
Le bleu est en deuil : Jacques Izoard nous manque déjà
Jacques Izoard n'est plus, je viens de l'apprendre par un mail, je ne trouve pas l'énergie d'écrire tout ce que je voudrais dire dans un moment pareil, je n'ai pas envie d'en parler à haute voix, de crier en capitales, mais Jacques Izoard était un type extraordinaire, un poète en chair et en os, qui, par son humour et son humanité, illuminait la vie poétique de Liège.
Le bleu est en deuil. La Meuse aussi et tout Chevaufosse.
Je me souviens de lui dans un avion vers la Suisse, je me souviens de lui dans un café sombre d'une vallée italienne où l'on parle français, je le revois surtout au Cirque, sur l'estrade, le papier à la main, tentant de déchiffrer le nom du poète suivant à venir occuper le micro ouvert. Je le revois au coin de la rue Haute-Sauvenière, en balade, ou carnet à la main sur l'esplanade Saint-Leonard, disant des poèmes, debout sur les mots de Savitzkaya.
Je le revois pince-sans-rire, lâchant ses blagues sans avoir l'air d'y toucher. Puis touchant tout le monde par quelques mots seulement.
Un traceur de chemin, un contagieux.
Il nous manquera longtemps et souvent. Ce sera moins beau et drôle sans lui.
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14/07/2008
Gaston Compère s'en est allé, poète et romancier
Gaston Compère n'écrira plus. Sûr qu'il publiera encore, il devait avoir des tiroirs pleins d'histoires et de poèmes que personne n'a encore lu.
Tout de suite me revient ce souvenir, du temps où avec les Eperonniers on publiait "Nuit de ma nuit"; l'éditrice de la maison, Lysiane d'Hayere, disait à longueur de journée : "Il publie trop, Gaston, quand il ne sera plus là, il aura tellement publié que personne n'aura le courage de le lire parce qu'on ne saura par où commencer." Les éditeurs de la vieille école sont comme ça, ils préfèrent les auteurs rares, qui facilitent le cheminement des lecteurs. Les nouveaux éditeurs, eux, exigent leurs sortie annuelle et se foutent pas mal de la littérature. Ils aiment les avalanches et les diarhées.
Compère était d'une autre école, celle où l'on retrouve ceux qui ont tant d'histoires à raconter qu'ils ne peuvent jamais s'arrêter, jusqu'à ce que la faucheuse décide à leur place de mettre un terme à leur carrière.
Pas à leur oeuvre, rassurons-nous : les auteurs sont immortels, ils survivent à travsers chacun de leurs lecteurs.
C'est décidé, pour mon voyage en Belgique, dans deux jours, je glisse un bouquin de Gaston Compère dans mon sac à dos. Si ça peut contribuer à lui offrir un peu d'éternité, c'est bien le moins que je puisse faire. Et nous pouvons tous contribuer à faire mentir l'éditrice des Eperonniers. Dans les multiples bouquins de Compère, il y en a au moins un qui est prêt à nous parler au creux de l'oreille et laisser couler sa petite musique terrible.
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27/06/2008
Les aventures du poète
Les aventures du poète, c'est une immense saga poétique (237 épisodes sont prévus au total par la boîte de production qu'on connaît aussi sous le nom de "mon crâne"), qui se publie de temps à autres, par monts, par vaux et par Barvaux (vieille blague éculée empruntée au répertoire des marionnettes liégeoises) et où même une châtelaine ne retrouverait pas ses petits fours.
Pour aider le lecteur de passage à s'y retrouver, je vais tenter de garder trace, ici, dans ce post, des épisodes publiés des aventures du poète.
Le premier, c'est facile, c'est daté, c'est publié chez Maelstrom dans la collection Booklegs (numéro 15, soyons précis), ça s'appelle
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Le poète fait sa pub (les aventures du poète, tome 1)
et l'ouvrage a été couronné en 2006 par le PRIX GROS SEL.
Ca commençait bien. Je ne me suis donc pas arrêté de sitôt et j'ai publié un deuxième tome de cette série drôle et sotte à la fois, dans le cadre du projet Architexto, où l'on me demandait d'écrire au sujet de l'architecture et, plus particulièrement, en rapport avec le travail du bureau BHW. Ca a donné
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Le poète fait construire (les aventures du poète, tome 2)
qu'on peut lire dans ce livre publié aux Editions Fourre-tout.
Après, ça se complique. J'ai écrit, lors d'une résidence à Gare au Théâtre, à Vitry-sur-Seine, dans le cadre d'une opération joliment intitulée le Bocal Agité, un troisième épisode :
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Le poète fait sur scène (les aventures du poète, tome 3)
Ce texte a été publié partiellement aux Editions de la Gare, sous le titre "Sans faire de bruit / Sans faire de vagues"" Plus concrètement, ce livre reprend deux textes pour la scène, dont le deuxième montre un personnage tentant de lire "Le poète fait sur scène", sur scène (ça tombe bien). Le texte du poème en lui-même a été un peu recoupé au passage. Mais l'essentiel y est.
Pour le 4e épisode, c'est plus facile, c'est un texte très bref intitulé
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Le poète fait très court (les aventures du poète, tome 4)
Et il a été publié dans la revue Microbe, du remuant Eric de Jaeger (qui, depuis, est complice du projet de revue en ligne La Belle-Mère dure). Pour trouver la revue Microbe, il vaut mieux avoir l'adresse de l'éditeur, la voici donc (Eric de Jaeger - Launoy 4, 6230 Pont-à-Celles -Belgique).
La plus grosse diffusion en date, c'est celle du cinquième épisode, rédigé à la demande du quotidien "Le Soir" dans le cadre de l'opération "Pas d'avenir 100 projets". J'étais invité à proposer un projet pour l'avenir incertain du petit royaume et j'ai répondu en publiant
Le poète perd son boulot (les aventures du poète, tome 5)
Un épisode très court, paru en 2009 dans la revue C4, désormais introuvable, à lire ici en très brève intégrale !
Mais ce n'est pas fini. Pendant le confinement de 2020, j'ai écrit une petite pièce de théâtre à la demande du Centre des Ecritures Dramatiques et ça a donné naissance à :
Le poète tombe le masque (les aventures du poète, tome 6)
Le texte complet est accessible sur le site du Centre des Ecritures Dramatiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles et si vous préférez téléchargez directement le PDF, cliquez donc de droite sur ceci.
Bon, il a évidemment plein de tomes en préparation, le poète au chômage, le poète en vacances, le poète au bout du monde...
Encore un peu de patience... Et bonnes lectures!
16:48 Publié dans Ecriture, Poésie, Théâtre en cours | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poésie, poète, prose poétique, littérature, bibliographie, nicolas ancion, booklegs | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
14/05/2008
Le garçon qui avait avalé son lecteur mp3
Pendant que j'écrivais ce roman, je pensais qu'il allait s'appeler "Le garçon qui avait avalé son iPod" puis, suite aux réactions un peu tièdes de la société qui détient les droits de la marque Playmobil après la publication de mon recueil de nouvelles, je me suis dit que ça ne servait à rien de lancer Apple sur le dos des éditions Averbode, mon héros se contentera donc d'avaler un baladeur mp3 générique, sans citer de marque. Notez, si je lui avais fait ingurgiter un Panasonic D-Snap audio, ça n'aurait pas sonné pareil pour le titre.
Que tout ça ne nous éloigne pas trop du sujet de cette note : la bonne nouvelle (pour moi, en tout cas), c'est que "Le garçon qui avait avalé son lecteur mp3" vient de sortir chez Averbode dans la collection 7 en poche. Ce qui veut dire que le roman n'est disponible cette année que pour les courageux qui se sont abonnés pour l'année scolaire en cours (et on reçu les 7 romans, mois après mois); il sera disponible à la vente en ligne dès septembre prochain et en librairie plus tard mais je ne sais pas quand. Il sera surtout commandable pour les écoles au prix imbattable de 3 euros pièce pour les commandes groupées. Pour tout ça, je vous renvoie vers les éditions Averbode, qui ont également publié, il y a trois ans "Le garçon qui avait mangé un bus".
Le livre sur le site des éditions Averbode
Mais que raconte ce bouquin, me direz-vous? Ah non, tiens, vous ne me posez pas la question... Bon, bien, je vous le dis quand même pour le cas où... Voilà ce que dévoile la quatrième de couverture :
" Joseph doit perdre du poids. Ce n'est pas lui qui l'a décidé, c'est le docteur. Pour l'encourager, on lui a offert un magnifique baladeur MP3.
Lorsque Joseph s'était mis en route, la matinée était belle. Pourtant, voici que le ciel s'assombrit soudain et qu'au détour du bois surgit un chien aux yeux rouges comme la braise. La course qui s'engage risque bien d'entraîner Joseph beaucoup plus loin qu'il ne le pense... "
Et, en effet, Joseph va se retrouver catapulté, comme Bob et Bobette grâce au Télétemps du professeur Barrabas, à une époque bien différente de la sienne. Parviendra-t-il à s'en sortir vivant ? A retrouver son époque et ses parents ? Ne comptez pas sur moi pour vous donner la réponse.
Et, puisque je suis en ligne, je découvre que le Midilibre vient de publier cette jolie photo prise par JC Sannicolas, dans la cour de ma maison, l'automne dernier, au moment précis où j'écrivais ce roman-là. Non, je ne suis pas assis devant un gigantesque planisphère mais devant un des murs en mauvais état de mon jardinet. C'est beau comme des croûtes de lépereux dans les blagues de Toto.
08:03 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, jeunesse, ancion, mp3, ipod | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
03/04/2008
Visites dans les classes
Il y a quelques jours, j'ai complété, à l'attention du Ministère en charge de la Promotion des Lettres belges, un relevé des visites que j'ai eu le plaisir d'effectuer dans les classes en Belgique (pour ceux qui ne connaissent pas le système, la Communauté française défraie les auteurs qui sont invités par une école, à condition que tous les élèves aient au moins lu un livre de l'auteur et aient préparé la rencontre): j'ai rencontré 28 classes au cours de ce premier trimestre, dans des communes aussi proches les unes des autres que Gembloux, Jumet, Liège et Beauraing, par exemple. Ça représente 1233 kilomètres rien qu'en Belgique, auxquels il faut encore ajouter mes déplacements depuis Carcassonne. Beaucoup de CO2 dégagé, auquel il faut ajouter les gaz que je laisse échapper dans le train quand je me lève avant l'aurore, les tonnes de bois et de chlore pour produire le papier sur lequel tous ces bouquins sont imprimés. De quoi laisser une fameuse empreinte derrière soi. Il y a des jours où je me sens une dégaine de Yéti...
N'empêche, quel plaisir! A chaque fois, de nouvelles têtes, de nouvelles questions, une manière différente d'apprécier une histoire, de percevoir un personnage. Et puis les surprises, comme cette école de Court-Saint-Etienne qui a carrément adapté en film de 40 minutes mon roman "Le garçon qui avait mangé un bus". Le projet de toute une année! Tous les élèves de 1re et 2e secondaire ont joué au moins un bout de rôle, après avoir mis au point le scénario et les dialogues. J'étais littéralement sans voix. Au point que j'ai eu bien du mal à prendre la parole à la fin de la projection, tant j'étais encore sous le coup de l'émotion. Un vrai moment de magie, c'est certain. Et un DVD que je conserve précieusement.
En avril, c'est reparti pour un tour. Au programme, cette fois, Gand, Bruxelles, Ans, Kain, Mons et Stavelot. Je vais en voir du pays en une semaine!
(La photo qui illustre cette note a été prise à Huy à l'Institut Technique de la Communauté française, en mars dernier, à l'invitation de Madame Depermentier)
Et tant que j'y suis, je copie-colle les réactions transmises par l'enseignante à la suite de la visite :
« Nicolas (sic) nous a parlé avec franchise, générosité et honnêteté. Cette rencontre restera gravée dans mon esprit. Merci. »
- « J’aime son esprit de voyageur, son respect de la nature. »
- « Il dégage une forte personnalité. J’ai aimé quand il parlait des peluches et aussi de sa vie. »
- « J’ai retenu que les arbres peuvent voyager malgré leurs racines, c’est un encouragement pour moi dans mes projets futurs. »
- « Je pensais que les écrivains étaient différents de nous, mais non, sauf qu’ils s’expriment avec plus de vocabulaire et en profondeur…. C’est une bonne chose d’avoir fait cette rencontre. »
- « Quel bavard ! Mais j’ai aimé sa façon de voir et de vivre les choses. »
- « Merci à lui d’avoir bien voulu dédicacer notre livre. »
- « J’ai retenu les titres de ses livres, qui sont comiques et attirants (sauf Une vraie Merde) » (hé, hé, celui-là n'est même pas encore écrit, ndla)
- « Je croyais qu’on allait voir quelqu’un de trop sérieux, mais c’est mieux comme ça, il m’a donné envie de lire autre chose. »
22:12 Publié dans Rencontres publiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auteur, classe, littérature, recontres, écrivain, secondaire, enseignement | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
26/01/2008
Just 4 You se reforme au printemps
Rien de plus frustrant pour un auteur que de voir un de ses livres englué dans une faillité d'éditeur, de sentir qu'un texte qu'on aime est privé de ses lecteurs parce qu'il est sorti au mauvais moment et au mauvais endroit. Heureusement, les livre, comme les chats et les scs recyclables, ont droit à plusieurs vies. Voici donc que mon roman pour ados "Carrière solo" ressort non plus aux défuntes éditions Labor mais chez les plus que dynamiques éditions Mijade (est-ce qu'ils dorment parfois, les employés de cette maison? A mon avis, ils n'ont pas le temps, il y a trop d'idées à exploiter d'un coup, tout le monde s'y met).
Arrivée dans les librairies françaises : avril 2008.
Si vous êtes enseignant(e) dans un collège de France et que vous cherchez un livre à faire lire à vos élèves et un auteur à rencontrer en classe; n'hésitez pas à demander, c'est toujours avec plaisir que j'accepte. Bonne lecture et à bientôt!
16:35 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ancion, Mijade, jeunesse, littérature, roman, rentrée littéraire | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
28/12/2007
Les playmobiles sont en marche
A lire aussi “Nous sommes tous des playmobiles” |
De ces petits bonshommes standardisés, tout en plastique lisse, affichant un sourire identiquement figé, peuvent surgir des histoires surprenantes, inquiétantes même. “Nous sommes tous des playmobiles” regroupe dix nouvelles de Nicolas Ancion, publiées récemment. Dix histoires d’hommes qui à partir de presque rien dérapent, glissent vers l’insoupçonnable. “Il suffit de presque rien : une tache de sauce, un appareil photo, une agrafeuse, un abri de jardin ou un paquet de cigarettes pour qu’une vie banale bascule dans la grande aventure, pour que l’absurde redonne des couleurs à une existence terne”. Se mêlent alors un arrière-goût de plaisanterie sur fond de drame, voire d’horreur. Un banquier victime de home jacking profite de la situation et se mue volontiers en assassin. Un directeur commercial à la recherche d’une chemise net pour son rendez-vous dans la minute, file aux entrepôts de marchandises et découvre l’envers du décor. Deux jeunes anars aux yeux desquels la langue appartient à ses usagers, et doit être libérée de tout académisme, font vivre un véritable calvaire de tortures à un octogénaire, malheureusement sociétaire de l’Académie française. Un gamin s’évertue à coller sur un carton des chevaliers et des dragons découpés dans les paquets de cigarettes de son père, il se construit une icône, une histoire. A découvrir aux éditions Le Grand Miroir (groupe Luc Pire). |
13:42 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Nous sommes tous des playmobiles, playmobil, en marche, littérature, nouvelle, ancion, père noël | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
21/12/2007
"tendre, poétique, cocasse, décalé, déjanté" (le Monde des Livres)
Bon, ben, il y a des matins comme ça où on n'a pas grand chose à ajouter. On ouvre le journal (enfin, ce n'est pas vrai, on se lève avant le soleil et on roule dix minutes pour trouver une librairie ouverte à 7h du mat dans le froid humide) et on lit ceci:
Après ça, on peut remonter se coucher, on n'a pas perdu sa journée. Et on se dit qu'on a bien fait d'insister auprès de l'éditeur pour publier ces nouvelles... Merci, Christine Rousseau, pour votre fidélité et votre enthousiasme!
PS: zut, l'article est illisible, il va falloir trouver un autre moyen de le mettre en ligne, je n'ai pas trop envie de tout retaper, moi...
PPS: du coup, je me dis que je peux refaire le coup tous les jours: demain, je fais croire qu'il y a un papier dans les Inrocks, puis ce sera au tour de Libé, puis Elle, la Croix, la gazette de la Coupole (non, ça, c'est une blague, à leur âge, les Immortels ne lisent plus, ils bavent d'ennui).
PPPS: ça y est, j'ai trouvé un hébergeur sympa, voyons si ça fonctionne: vous voyez quelque chose? EN CLIQUANT ICI
10:55 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, belgique, Le Monde des Livres, nouvelles, Ancion | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer