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28/10/2008

Une interview en blog

gerladine.jpgJ'ai eu le plaisir de répondre à une avalanche de question de Géraldine, une blogueuse qui n'avait pas beaucoup aimé mon recueil "Nous sommes tous des playmobiles" mais qui n'est pas rancunière. J'ai répondu en mon âme et conscience et le résultat est publié sur le blog de Géraldine.

Envie d'en savoir plus ? Alors ce n'est pas ici qu'il faut traîner, c'est ;-)

Bonne lecture.

27/10/2008

Préparer un pain sans machine

pain1.jpgS'il y a bien une question que je ne me pose pas, c'est pourquoi j'aime tant pétrir le pain à la main. Ne pas se la poser, c'est déjà y répondre car ce qui ne pose pas question s'impose et impose le silence. Tout cela relève de l'évidence, la farine entre les doigts, l'odeur de levure, la pâte qui colle aux ongles, tous ces plaisirs sans paroles et sans mots reposent l'esprit.

Je pétris en silence, je pétris en radio. Je pétris tandis que le vent souffle dehors (ça arrive souvent par ici), je pétris tandis que tombe la pluie ou que le soleil déclinant teinte la cuisine d'or.

Je n'exagère même pas.

Suffit de fourrer les mains dans le pétrin pour que le monde s'illumine.

pain.jpgIl fut un temps où nous habitions Madrid et trouvions le pain espagnol insipide. Les baguettes sans goût et sans texture ne parvenaient pas à combler le manque laissé par les innombrables variétés de pain en tranche qu'on trouve en Belgique, chez n'importe quel boulanger. Importer du pain frais par la poste était aussi idiot qu'exporter la luminosité du ciel madrilène par email, on s'est vite rabattu sur une machine à pain électrique. Rien à faire, on balance les ingrédients dans la machine, on va se coucher et on s'éveille dans l'odeur de pain cramé. Le résultat était pitoyable : la première brique avait la texture et la couleur du béton cellulaire, les suivantes n'étaient guère plus réussies. Impossible de trouver la bonne levure, le bon mélange, sans même aborder la question du trou central que la pale rotative laisse dans la brique et qui amoche la moitié des tranches.

De retour à Liège, durant quatre ans, nous sommes revenus au vrai pain de boulangerie, la machine à pain a traîné dans la cave pendant tout ce temps, je l'ai finalement vendue à un vide-grenier il y a trois semaines. Car depuis notre installation au pays de la baguette, le pain de mie nous manque à nouveau mais je me suis mis, vous l'aurez compris, à la confection manuelle. Pas de grand exploit. J'achète la farine aux céréales et la levure de boulangerie chez Casino, je prends l'eau tiède au robinet et je mélange avec une cuiller en bois avant d'attaquer avec mes mains.

Je prends le temps de laisser monter et je recommence.

Tout ça ressemble à l'écriture. C'est juste une question de patience. Laisser gonfler sans précipitation puis de reprendre le pétrissage.

Quand on est content du résultat, on glisse dans le four et on attend.

Jamais d'urgence.

La précipitation ne mène à rien de bon.

Dans les recettes de pain, on attend surtout que le temps passe.

C'est passionnant et c'est beau. Je crois que j'aime beaucoup ça.

26/10/2008

Le blog d'Henri Michaux

 

michaux.jpgDes questions idiotes, il m'en passe beaucoup par la tête. Celle-ci, par exemple : qu'est-ce qu'Henri Michaux aurait bien pu publier sur son blog ?

Bien entendu, les érudits et les pisse-froid me répondront que Michaux n'aurait jamais tenu de blog, lui qui ne voulait déjà pas que ses textes soient publiés au format poche et qui résistait, des quatre fers, pour que son œuvre ne soit pas accessible au plus grand nombre. Avec une posture pareille, on n'achète pas une Livebox ou Asus EEE pour bloguer sans interruption.
Encore moins un Iphone.
Pas même un vieux PC avec une connexion par modem téléphonique.
C'est sans doute vrai.

Mais comme Michaux l'écrivit très justement, même si c'est vrai, c'est faux.

Parce qu'il ne faut pas imagine le vieux Michaux, reclus et replié, quasi ermite, celui qui refuse de se faire photographier ou interviewer entrer dans une boutique de téléphonie ou un Apple Store, mais le tout jeune Henri, celui qui n'a pas encore traversé l'Atlantique, mieux encore, celui qui n'a pas quitté la Belgique. Après être passé à la Fnac, une fois branché son routeur sans fil et allumé son iBook, ne se sentirait-il pas autorisé à écrire et publier, d'où qu'il soit ? Internet et un blog gratuit ne suffiraient-ils pas comme tribune pour son imaginaire sans limite ou presque ?

Mettons que cette hypothèse tienne ; on en revient alors à la question du début : que publierait-il ?

  • La nuit, je ne remue pas ? (essai sur le chat et les mondes virtuels)
  • Un certain Clavier ? (les aventures poétiques d'un pauvre type perdu dans un monde qui lui échappe)
  • Connaissance par les gaufres ? (une spécialité culinaire belge qui vaut bien la mescaline pour qui n'a pas beaucoup voyagé)
  • Epreuves, exorcismes ? (son compte-rendu des soirées de week-end sur les télés du monde entier)

Oh, et puis non, une fois connecté à l'Internet, Michaux ferait sans doute comme des tas de types mal sociabilisé, il téléchargerait des films X, se ferait passer pour une gothique sur IMVU et se défoulerait en lâchant des commentaires poujadistes au bas des articles des grands quotidiens. Il perdrait ses plus belles heures à visiter des blogs au lieu d'écrire. Comme tout le monde ou presque. Comme vous, comme moi, par exemple.

Au fond, je me dis qu'Henri Michaux a bien fait de naître en son temps, de se barrer d'où il était né, de se replier, de s'exiler de tout, y-compris de lui-même, de ne pas tenir de blog, de ne pas afficher sa photo sur Facebook, de ne pas répondre à ses mails.

Allez, je vais éteindre mon ordi et me replonger dans Ailleurs ou dans Ecuador, je ne le regretterai pas.

 

25/10/2008

Une idée de titre pour un recueil de poésie universitaire ?

nobel.jpgJe suis un peu coincé. J'ai achevé quarante petits textes en prose poétique pour l'Université de Liège et il reste juste à trouver un titre. Ceux que j'avais trouvé jusqu'ici n'étaient pas bon ou ont été refusés (j'aimais bien "Perdre ses facultés" mais le recteur n'est pas chaud du tout, il y avait un projet de supprimer les facultés il y quelques mois). Le principe du recueil, c'est de raconter, de façon décalée, des souvenirs d'unif. Je vous mets les cinq premiers textes en copier-coller pour que vous voyiez le ton. Si vous avez des suggestions, elles sont les bienvenues...

1.

Tu as gardé une photo du jour de ton inscription, tout sourire, derrière André Dumont et ses épaules à pigeons. En haut des marches de pierre, tu exhibes avec fierté l'épais programme des cours. Ta mère a encadré la photo, ta sœur l'a accrochée au mur, ton père l'a montée au grenier, tu as rangé les caisses un jour où tu voulais faire les puces, sous un amas de poussière et de souvenirs déteints, tu as retrouvé la photo, tu l'as glissée dans le portefeuille qu'on t'a piqué dans le train, elle a volé à la poubelle avec le reste, un inconnu a mis la main dessus, il a sonné chez tes parents mais personne n'était là pour ouvrir alors il a posé sa trouvaille dans la boîte aux lettres à l'entrée de l'allée, le soir la maison a brûlé de la cave au grenier, il n'en est rien resté sauf ton portefeuille et le courrier, à l'abri dans la boîte aux lettres, puis cette photo

De toi qui t'inscris à l'université

Ultime vestige d'une vie effacée par la cendre

Qui ne survit que dans les pièces ombragées

De ta mémoire

 

2.

Voici venu le temps de la grande liberté.

Tu peux choisir toi-même ton classeur, ton papier, quadrillé ou ligné, à deux trous, plastifié, la sonnerie de ton portable, le code de la sonnette, deux coups c'est pour toi, trois coups pour Antoinette, la couleur de ton encre, la forme du sac à dos, les livres que tu liras, l'heure à laquelle tu ne t'endors pas.

C'est ton droit le plus strict car tout le monde se fout de savoir si tu écris au crayon ou si tu encodes d'un coup tes notes dans l'auditoire sur le clavier de ton PC portable.

Ici, tu fais comme il te plaît. On n'attend qu'une seule chose de toi

Des résultats

Tu le sais mieux que personne, cette étape-là n'arrivera que dans des mois

Alors, pour passer le temps, tu assistes parfois aux cours

Et parfois pas.

Tu écoutes ce qui se dit, tu notes et tu résumes

Tu lis et tu relis de gros bouquins touffus

Tu calcules, recalcules, des équations complexes

Tu emmagasines, tu classes et tu dissèques

Tout ce qui se présente à toi

Et parfois pas.

Tu prépares tes travaux avec attention, ton copies-colles sans modération,

D'autres disent souvent mieux les choses que toi

Et parfois pas.

Il y a des jours où aux cours et aux débats

Tu préfères la sieste ou les ébats

Et parfois pas.

Même quand tu dors, même quand tu ronfles et quand tu rates le bus

Même quand tu vas au cinéma, au théâtre ou chez le coiffeur

Quand tu commandes un sandwich jambon-beurre ou une soupe au merlan

Tu es étudiant

Tu participes au présent

C'est ça le temps indéfini

De la grande liberté.

 

3.

En prison, au monastère, on dirait cellule, tout simplement, mais le terme n'est pas assez vendeur alors tes seize mètres carrés, ton lit, ton évier, ton étagère, le wc sur le palier et la douche à la cave, on appelle ça un kot. Ailleurs, on dirait chambre d'étudiant, placard à balais, garçonnière, logement insalubre, mais ici on dit kot avec un « k » comme dans le mobilier Ikea dont il est équipé, le mot est un peu fort, disons plutôt garni, comme une choucroute en boîte, beaucoup de chou et peu de viande en croûte, une planche sur tréteaux, une cuisine blanche et l'étagère Billy à côté du sommier, droit sous le plafonnier, ampoule économique et interrupteur à l'entrée.

C'est ici que tu vas, quatre ou cinq ans durant, te bourrer le crâne et te bourrer tout court, en bourrer une ou deux, si possible tous les soirs, tous les ans, des heures durant, puis endurer aussi les longues séances de cafard, à douter sur ton lit, sur ta chaise à roulettes, à contempler les crottes de mouches sur le lustre en papier, puis les cartes boomerang, que tu accroches au mur pour être original, comme tout les autres, entre le clou où pendouille ta penne et l'affiche décolorée d'une pièce de théâtre que tu n'as même pas vue.

Tu redécouvres les vertus du café et de la cigarette, qu'on grille à la fenêtre en suivant d'un œil fatigué le vol d'un pigeon ou le parcours d'une vieille dame sur les pavés mouillés.

Tu es seul dans ton kot mais tu es généreux, tu partages ta solitude avec tes copains de galère, tes cokoteurs, en prison on dirait codétenus, au monastère on ne dirait rien du tout pour cause de vœu de silence mais toi, entre tes quatre murs blancs, tu peux ouvrir la fenêtre et lancer les clefs au type qui sonne en bas, rentrer à pas feutrés ou bien même à pas d'heure, tu peux déloger, tu peux entasser tes amis sur ton lit ou constater que liberté, si tu ne bouges pas ton cul, rime avec isolé, paumé et déprimé.

Alors tu files prendre l'air et t'asseoir sur un banc, les notes sur le genoux et la pluie sur la tête.

C'est si bon d'être à l'air sous le ciel de novembre.

 

4.

Tu t'es assise dans l'auditoire, tu n'es pas seule, vous êtes quelques centaines, alignées sur les strapontins, le bloc de feuilles allongé devant vous, le stylo tendu comme une corde autour du cou, la fièvre dans les doigts, le maître n'est pas encore là, la salle vibre de brouhahas.

Puis c'est parti.

D'un coup.

Un premier monte à la tribune. Un grand à lunettes qui parle au nom du cercle, un deuxième annonce un rendez-vous dans le carré, la dernière invite à venir regarder un rectangle blanc où l'on envoie des images et des sons.

A chaque cours, c'est la même chanson, avant le prof viennent les prophètes, les membres du comité des fêtes, les délégués à la représentation des élus du conseil, les bruyants, les pressés que la rumeur fébrile vient dissiper.

Le professeur arrive.

Le sourd, l'aveugle, l'éclopé

Celui que l'on écoute se taire avec respect

Celui qui parle dix minutes à voix basse

Avant de remarquer

Que le micro n'est pas allumé

Et que l'amphithéâtre est désert

Pour cause de grève sauvage.

 

 

5.

Ces têtes que tu croises, avant, après les cours, dans les grands auditoires, dans les soirées bourrées, ces têtes sont désormais celles de ta génération. Tu vieilliras plus tard, même si tu l'ignores au moment où tu tapotes ce énième sms sur ton portable sans crédit, ils vieilliront aussi, ces visages tant croisés, resteront familiers, tu les reconnaîtras au sortir de l'école quand tu iras chercher les gosses que tu n'as pas encore, au guichet de l'onem et de la mutuelle, ils seront encore là aussi, assis derrière la vitre ou sur le plateau de la télé locale, dans les conseils d'administration et les réunions de comité de quartier, dans le charter vers Antalya, sur le parking du Cora. Vous avez eu machin, qui donnait cours bourré, vous vous souvenez de truc, malade aux examens, ces têtes que tu croises, continues à croiser, c'est ton présent qui construit, image après image, les balises du passé.

C'est ainsi qu'à l'unif tu bâtis ton futur.

Est-ce une bonne idée d'écrire sur l'horoscope ?

Grrr. J'avais écrit une super note de blog. Je la trouvais drôle, légère, informative. J'étais d'autant plus content que je l'avais écrite en cinq minutes en direct sur www.hautetfort.com, sans perdre de temps.

Grrr. J'ai appuyé sur le bouton enregistrer et mon routeur m'a affiché la page de mise à jour des paramètres sécurité pour enfants, qui m'emmerde depuis trois ans et n'apparaît jamais que dans des moments comme ça.

Grrr. Je hais les ingénieurs de chez Belkin. Tous. Même ceux qui sont sympas. Tant pis pour eux.

t-horoscope2.jpgDans cette note, je vous expliquais  comment j'avais trouvé une idée pour mon roman-feuilleton commandé par un éditeur québécois (si vous n'avez pas suivi cette histoire, il est toujours temps de la relire ici) et que je me demandais si elle était bonne. J'avais trouvé des tas d'arguments, que j'avais organisés en une jolie liste pour vous expliquer mon point de vue et vous demander quel était le vôtre. Il me semblait, de mémoire, que parler de l'horoscope dans un roman feuilleton était une bonne idée parce que :

  1. tout le monde lit son horoscope (sauf moi et des tas d'autres gens qui trouvent qu'il y a mieux à faire que lire la mauvaise prose d'un pigiste philosophe sous-payé) ;
  2. tout le monde dit qu'il se fout de son horoscope (sauf Soeur Emmanuelle et DSK, ils ont d'autres chats à fouetter, ils ne répondent d'ailleurs plus aux questions ces dernières heures et sont difficlement joignables) ;
  3. quand on écrit une connerie au sujet de n'importe quel signe du zodiaque, il y a au moins un lecteur sur douze qui se sent concerné (et une lectrice sur six, parce qu'elle s'intéresse aussi à ce qu'on dit du signe de son compagnon ou de sa meilleure amie) ;
  4. j'ai un ami qui a écrit des horoscopes pour des magazines pendant des annés pour gagner sa croûte et qui s'est bien amusé ;
  5. ma femme a publié un horoscope dans un hebdo toutes les semaines et le type qui les fournissait, lorsqu'il prenait des vacances, demandait à la rédaction de "republier des anciens en décalant les signes" ;
  6. c'est la première idée qui m'est venue à l'esprit et elle a continué à trottiner dans ma tête, c'est un signe qui ne trompe pas, ça signifie que j'ai envie d'écrire là-dessus ;
  7. parce que parce que parce que ;
  8. enfin et surtout parce que je n'ai pas encore trouvé d'argument fort pour m'empêcher d'aller dans cette direction-là.

Bon, dès que j'aurai réécrit cette note, je me mets à penser sérieusement à ce roman-feuilleton pour GSM qui parle d'horoscope.

Sauf si vous avez une meilleure idée à me proposer...

Et si vous la trouvez bonne, vous pouvez aussi me suggérer une idée de titre...

23/10/2008

A quoi sert Facebook et comment l'utiliser

douggriess3.jpgHier soir, j'ai accepté mon millième ami sur Facebook. Mille amis ? C'est que ce ne sont pas de vrais amis, me rétorqueront les grincheux. Qu'ils grinchent tant qu'ils veulent, les amis Facebook sont des amis s'ils en ont envie. C'est-à-dire s'ils s'amusent à lire et à répondre aux petits riens dont je pollue ràgulièrement mon profil. S'ils m'envoient des messages intéressants, s'ils sont suffisamment civilisés pour éviter de m'asperger d'invitation débiles. Et, franchement, l'écrasante majorité de mes mille amis est plutôt bien élevée. C'est un plaisir de lesfréquenter.

Je ne sais plus quand je me suis inscrit sur Facebook, au printemps 2008, je pense. Comme tout le monde, j'ai commencé par publier un statut du genre "Nicolas se demande à quoi sert ce machin et explore". Comme tout le monde, j'ai installé un tas d'applications nullissimes : test pour savoir quels sont nos films préférés (oh, que c'est utile, surtout quand le choix propose Titanic, King Kong ou Ghostbuster), test pour savoir à qui on ressemble, d'abord à quel acteur, puis à quel politicien, puis à quelle sorte de papier cul ou quel genre de brouette. J'ai fini par comprendre que ces tests sont mal conçus, bourrés de fautes d'orthographe, qu'ils ne testent rien du tout mais servent de cheval de troie pour que les créateurs dudit test puissent accéder à nos données et à celles de nos amis. J'ai donc supprimé toutes les applications un beau matin, y-compris mon Vampire, mon loup-garou et autres avatars que j'avais pris du temps à élever à coups de combats virtuels. Je me suis retrouvé nu comme un ver et beaucoup plus léger.

Il faut que la chenille crève un peu pour devenir papillon. Facebook avait subi sa première mue, il devenait fréquentable.

Je n'ai gardé que l'essentiel, c'est-à-dire presque rien (1). Le statut qui change tout le temps, le partage de photos, les groupes comme des badges qu'on accrocherait au revers de la veste. Facebook devient alors un outil simple et amusant, beaucoup plus agréable que Messenger, plus complet que Twitter, moins rébarbatif que LinkedIn pour entrer ou rester en contact avec des tas de gens de partout.

Des vieux copains, des anciens collègues, des lecteurs, des bédéastes, des traducteurs, des éditeurs, des auteurs...

Des n'importe qui à l'humour dévastateur.

Des bouffeurs d'heures entières.

Je colle de temps à autre sur mon profil des liens vers les trucs poignants que j'ai vus en ligne, je renvoie vers mes blogs, vers les textes que je publie à l'occasion, je ne préviendrai tous mes contacts avec un message que pour les grands événements : la sortie d'un bouquin (qui sait, peut-être, si j'arrête de perdre mon temps sur Facebook, finirai-je par boucler le manuscrit ?), mon décès (ah non, ce statut-là, il sera difficle à mettre à jour), la distribution gratuite de confiture de figues et cannelle (1000 pots, ça devient colossal, je laisse tomber), la réouverture de mon site (grrr, ils font chier chez iBelgique, ils ne répondent pas aux messages alors qu'ils ont retiré mon site sans me prévenir, les cochons) et ainsi de suite...

Peut-être pour la mise en ligne de cette note ?

Mais je me rends compte que je n'ai pas parlé de l'essentiel : à quoi sert donc Facebook pour un écrivain ? A plein de trucs, que je cite en vrac :

  • A se sentir moins seul tandis qu'il passe ses journées à écrire à l'ordi (c'est faux, on est toujours tout seul mais on s'en rend moins compte) ;
  • A entrer en contact avec des tas de lecteurs potentiels (c'est vrai, en partie, surtout pour tous les amis perdus de vue, qui peut-être auront envie d'acheter un bouquin le jour où ils le croiseront en librairie ; j'y crois moins pour les nouveaux contacts jamais rencontrés en chair et en os) ;
  • A entrer en contact avec des lecteurs enthousiastes (ah, ça, c'est vrai, et ça fait plus que plaisir à lire) ;
  • A tisser des liens avec des gens du métier, journalistes, éditeurs, critiques, auteurs, qu'on n'oserait pas contacter en direct sans Facebook (oui, c'est vrai, mais on ne va pas très loin dans les contacts, ça reste très superficiel, ce n'est qu'une des approches possibles, il en faudra bien d'autres pour arriver à un résultat) ;
  • A communiquer vite et sans chichi quand on a une question à poser à l'un de ses contacts (testé des tas de fois et ça marche toujours, c'est presque aussi efficace que le téléphone) ;
  • A s'amuser et prendre l'air sans quitter son clavier (ça, c'est indubitable) ;
  • A perdre beaucoup de temps en ayant bonne conscience (on se dit que ça crée du réseau, du buzz, et de la sympathie pour les bouquins qu'on publie même si au fond de soi, on sait qu'on y passe beaucoup trop d'heures pour que ce soit rentable) ;
  • A écrire une trop longue note de blog sur le sujet.

Ça doit servir certainement à plein d'autres choses, j'imagine. Mais je peux vous l'assurer, Facebook ne fait pas la vaisselle et ne remplit pas la déclaration d'impôts à votre place. Dommage. Ce sera à prévoir pour la prochaine version ?

 

(1) bon, d'accord, tout est dans le presque, j'ai tout de même conservé longtemps une application qui permettait de jouer à de vieux jeux d'arcade (en réalité, je ne jouait qu'à "Green Beret", c'est le seul qui tient la route sur le long terme), une autre pour défier les copains à des jeux de lettres rapides et une simulation de Donjons et Dragons, version apauvrie du jeu de rôle.

21/10/2008

Robert ne veut pas lire mais me prie d'écrire

douggriess.jpgUne proposition alléchante m'est arrivée dimanche dans la nuit : un éditeur québécois spécialisé dans les nouveaux canaux de diffusion (livres électroniques du genre Kindle d'Amazon et autres machins bricolés par Sony, iPhone, autres téléphones portables 3G, PDA...) me demande si je serais partant pour publier de la littérature par épisodes par son biais. En clair, au minimum un épisode toutes les deux semaines, pour des lecteurs sur téléphones et autres gadgets électriques qui se font passer pour des livres.

Franchement, est-ce qu'on refuse ce genre de proposition ?

Est-ce qu'un auteur, un tout petit peu passionné par le fait d'écrire et par les multiples formats de diffusion, peut décliner si gentille invitation ?

Non, non et mille fois non, bien entendu.

Même s'il n'y a pas d'autre rémunération que 25% sur les ventes en ligne (ce qui est déjà très bien, en théorie, mais qui n'est pas beaucoup, en réalité, tant que les ventes sont dérisoires), le simple fait d'avoir une commande hebdomadaire avec, derrière, une poignée de lecteurs fidèles, voilà qui est emballant.

Quant à savoir ce qu'il convient d'écrire pour ces nouveaux supports, je vais accorder quelques minutes de réflexion à la question avant de répondre... De nouvelles aventures du poète ? Un nouveau personnage aux enquêtes passionnantes ? L'horoscope du jour ? J'ai quelques idées en tête mais je n'en dis pas plus. Puisque cette nouvelle collection aime le suspense et la suite au prochain épisode, je vais suivre ces deux préceptes et vous promettre d'en dévoiler davantage très bientôt... dès que j'en saurai plus !

En attendant, vous pouvez déjà visiter le site de Robert ne veur pas lire, l'éditeur en ligne et en question...

Si vous avez des suggestions pour mon texte, elles sont les bienvenues... Les commentaires sont ouverts.

 

PS: je ne sais pas qui est l'auteur de l'illustration que j'affiche, je l'ai trouvée dans une collection d'images bizarres amassées par un de mes contacts Facebook. Elle m'a semblé parlante, je l'ai copiée et voici que je la colle. Que le dessinateur me pardonne et me contacte pour que je rende à César et à ses arts graphiques ce qui lui appartient. Je la remplacerai par des images classiques du net comme celles-ci :

 

bloIphone.jpgReader Digital Book.jpg blokindlehand.jpg

 

19/10/2008

Accro aux concours

 

palme_d_or.jpgDurant mon adolescence, j'ai été pendant de longues années sous l'emprise d'une drogue bien plus dure que d'autres : les jeux et concours. C'était bien avant l'invention des numéros d'appel surtaxés et des sms, chaque semaine, je répondais sur carte postale ou par téléphone à des questions débiles, c'était la plupart du temps une question de vitesse plutôt que de connaissances, un abruti y serait arrivé, à condition qu'il ait le même entraînement que moi pour dévaler deux étages (et donc quatre volées de marches), atteindre au plus vite le téléphone (le sans-fil, à l'époque, c'était bon pour les chefs de chantier) sans oublier le numéro de téléphone, le composer, recommencer aussi vite, encore et encore jusqu'à ce que ça décroche enfin, lancer la réponse puis, le rythme cardiaque enfin apaisé, dicter son nom et son adresse.

J'ai gagné de tout et, surtout, de n'importe quoi : des montres (Gini, Swatch, Spirou), des posters, des places de cinéma, de concert, de théâtre, des vêtements, des voyages, de tout, vraiment de tout, en ce compris une permanente chez un coiffeur à 20 kilomètres de chez moi alors que je ne conduisais pas et que j'avais déjà les cheveux aussi courts que ceux d'un G.I.

Avec le temps et l'arrivée des concours payants, je me suis un peu calmé. Je me contente des concours de nouvelles, de temps à autres, pour le plaisir de faire lire mes textes de façon parfaitement anonyme.

Et voilà que je viens de participer au Prix Jean Lescure, un concours de nouvelles sur le thème du cinéma, dont le premier prix est un séjour au Festival de Cannes. J'ai remporté la sélection locale à Châteauroux et mon texte est donc en lice pour le round final à Paris. En attendant, j'ai déjà remporté le prix le plus râlant qu'on puisse imaginer pour un cinéphile comme moi, un laisser-passer d'un an dans un cinéma d'art et essai à... 500 kilomètres de chez moi (4h34 dans chaque sens, d'après Viamichelin).

Un an gratos au Cinémovida sans pouvoir en profiter... Absurde et frustrant.

Mais le prix n'est pas perdu pour tout le monde.

Je m'en vais organiser ici un concours réservé aux blogueurs et internautes de la région Châteauroux. La gagnant recevra mon laisser-passer et pourra s'enfiler toiles sur toiles à ma place.

Rendez-vous mardi sur ce blog pour le concours en vue de gagner un an de cinéma gratuit à Châteauroux !