23/02/2011
Who's Nicolas Ancion - Qwiki answers
For those who don't like to read Wikipedia and like to see images while surfing, Qwiki is the perfect search engine.
It reads results aloud and displays images.
You wanna see how it works, here's an example :
16:37 Publié dans Trucs en ligne que j'aime | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas ancion, biography, qwiki, lakshmi mittal, literature, belgian writer | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
Réglé en liquide - une nouvelle offerte par ONLiT
Le réseau ONLiT est une revue numérique à flux tendu : on y trouve des textes brefs, percutants et allumés, à lire sans modération. Je vous en ai déjà parlé, notamment à l'occasion de la sortie de 25 minitrips en wagon-lit décapotable, l'anthologie de la revue disponible désormais dans toutes les bonnes librairies.
Depuis ce mercredi matin, vous pouvez lire gratuitement (comme tout le reste sur ONLiT, c'est du partage, pas du commerce) une brève nouvelle initulée "Réglé en liquide".
Pour vous éviter de cliquer tout de suite, je vous colle ici le début du texte, accompagné d'une jolie illustration que Jurg avait réalisée pour la défunte revue Kramix.
(Ah, Kramix, c'était le bon temps !)
Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser des commentaires, ici ou sous le texte...
Réglé en liquide
J'avais décidé d'en finir avec mon banquier, non pas parce que je lui devais de l'argent mais parce qu'il était l'amant de ma femme, depuis plusieurs mois déjà. Et qu'elle était morte deux ans plus tôt, ce qui n'arrangeait rien à l'affaire.
Bien au contraire.
La simple idée de l'imaginer, le pantalon sur les chevilles, dans le caveau familial me filait frissons et nausées. Déjà de son vivant, elle n'était pas toujours fraîche ; après deux ans dans un tiroir en bois, je n'osais pas y penser. C'est le cantonnier qui m'a mis au parfum : un brave type, qui aime son métier comme sa bêche et ne ferait pas de mal à un lombric de compost. Il était tout retourné, il avait surpris le banquier par un soir de pleine lune.
On nageait dans le sordide, pire même, on y buvait la tasse.
C'est peut-être ça qui m'a donné l'idée, d'ailleurs.
Derrière le village, il y a un lac artificiel : un joli plan d'eau avec des enfants qui barbotent en été, des pêcheurs à l'aube et des couples illégitimes tout au long de la nuit, allongés dans leurs bagnoles ou dans les fourrés à échanger des miasmes. Si je voulais agir en toute discrétion, il faudrait voguer au large, atteindre le milieu et, d'un grand coup de rame, envoyer cette ordure macérer dans la vase, comme une épave de galion espagnol.
Et pour que tout ça ne soit pas vraiment de ma faute, je devais mettre ça sur le compte de l'alcool et de le fête, du bête accident. La faute à pas de chance.
15:20 Publié dans À lire en ligne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelles, littérature, lecture, humour noir, coupe du monde, jurg, onlit | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
22/02/2011
Suivez mon regard : le ring de Charleroi
À l'invitation de l'institut du Patrimoine wallon, d'Armel Job et de Christian Libens, j'ai rédigé une nouvelle pour "mettre en valeur" un élément du patrimoine architectural de Wallonie POUR LE RECUEIL "Suivez mon regard".
Comme des tas d'auteurs écrivaient déjà sur des décors qui me sont familiers, j'ai proposé d'écrire sur le Ring de Charleroi.
C'est laid, c'est voyant, ça bouffe la paysage, mais c'est un vrai "geste fort" comme disent les urbanistes. Une forme de bras d'honneur des gestionnaires de voiries et des ingénieurs adressé aux passants, au cyclistes, aux piétons, aux habitants qui doivent passer sous cette masse d béton qui survole et ceinture la ville.
Pour couronner le tout, Jurg a concocté une magnifique illustration aux couleurs de pizzas.
N'est-ce pas joli ?
A vous de découvrir le texte en librairie !
Voici la présentation du livre :
Quarante auteurs et quarante illustrateurs se sont plu, l’espace d’un recueil, à exercer leurs talents sur les biens de famille. Chaque écrivain, épaulé d’un complice plasticien, a fait son choix dans le vaste fonds domestique et a laissé courir son imagination. Pas de traité d’archéologie, pas de guide touristique et surtout pas de plaidoyer nationaliste ! Quarante poèmes, fictions, évocations, en ricochet sur un fragment de Wallonie. Pour le plaisir !
« Suivez mon regard ! », nous disent les auteurs. Suivons-le à travers les cinq provinces, nous découvrirons que le patrimoine n’est pas un bloc de granit figé dans le silence des siècles. Le patrimoine parle. Il ne radote pas, il dialogue avec nous et suscite sans cesse des rêves insolites, des idées nouvelles, de l’espoir pour les hommes d’aujourd’hui.
Auteur(s) : Sous la direction d'Armel Job et de Christian Libbens
- Avant-propos de Freddy Joris
- André-Marcel ADAMEK, Le freux du Château de Vêves
- Nicolas ANCION, Superpizza
- Frank ANDRIAT, D'Orval en Gaume
- Luc BABA, Le petit rouge de Liège
- Alain BERTRAND, Spa-Francorchamps
- Philippe BRADFER, Post tenebras spero lucem
- Eric BROGNIET, Tutti cadaveri
- Daniel CHARNEUX, Emile et Marthe
- Pierre CORAN, Le beffroi de Mons
- Ghislain COTTON, Un week-end à la campagne
- Alain DANTINNE, Entre deux eaux
- Guy DELHASSE, Bon plongeon à toi Johnny Personne
- Xavier DEUTSCH, Les feux de plateaux
- Eddy DEVOLDER, Van Gogh à la cathédrale
- François EMMANUEL, Petites pratiques de l'utopie
- Vincent ENGEL, Festives hostilités
- Bernad GHEUR, La cathédrale de mon enfance
- Françoise HOUDART, Le rêve de pierre d'Eléonore
- Jean JAUNIAIX, Le Bull de mon père
- Armel JOB, Le dolmen
- Eva KAVIAN, Le chant des odonates
- Stéphane LAMBERT, Des injures et des prières
- Pascal LECLERCQ, In Mémorial
- Christian LIBENS, La bête
- Françoise LISON-LEROY, En cet écrin dernier
- Karel LOGIST, 374e marche
- Malika MADI, Losseau, l'oiseau du paradis
- Paul MATHIEU, Les testaments de pierre. Lettres à un ami
- Colette NYS-MAZURE, Un enlèvement
- Marc PIRLET, Entre ciel et terre
- Claude RAUCY, Les rassembleurs
- Frédéric SAENEN, La langue première
- André SCHMITZ, Sources et Sortilèges
- Irène STEYCK, La statue de Grétry
- René SWENNEN, La banlieue industrielle
- Georges THINES, Le lors et le tumulus
- Michel TORREKENS, Gembloux, ma planète
- Jean-Pierre VERHEGGEN, On a décapité Sigebert
- Jean-Luc WAUTHIER, Le manège
- Evelyne WILWERTH, Les confettis roses
Parution : Namur 2011
Edition : IPW
408 pages
ISBN : 978-2-87522-055-4
Prix TTC EUR : 15.00
17:45 Publié dans Livres en cours | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : suivez mon regard, charleroi, écriture, nouvelles, littérature, architecture, liège | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
14/02/2011
Et vous, qu'écrirez-vous après la fin du monde en 2012 ?
À moins que vous n'habitiez à l'abri des ondes radio, de la télé et hors de portée de l'Internet et des kiosques à journaux, vous devez déjà être au courant, le monde finira en 2012.
Des tas d'imbéciles le pensent, du moins, sous prétexte que les Mayas ont un calendrier qui s'arrête au 31 décembre de cette année-là et que des gourous de tout poil, qui n'ont pas retenu les leçons du passé (vous vous souvenez des prédictions de fin du monde de Paco Rabanne ? On y a tous survécu, même lui : c'est dire si le ridicule ne tue pas !), soutenus par des chercheurs de pointes tels Roland Emmerich à Hollywood ou Georges Lucas (qui, je vous le jure, refuse de préparer la troisième trilogie de Star Wars parce qu'il pense qu'il mourra comme tous les Terriens en 2012), matraquent les esprtis faibles avec l'idée que le monde pourrait bien s'achever à cette date.
Dans le monde réel, cette histoire à dormir debout me fait penser que certains feraient bien d'arrêter de polluer le monde dès 2012 avec leurs idées ridicules. Mais dans l'univers de la fiction, la fin du monde, c'est tout de même un beau sujet pour raconter des histoires (d'ailleurs, allez, c'est un scoop, je travaille sur un roman autour de ça, mais pas autour de 2012, tout de même, je serais obligé de le finir trop vite).
D'ailleurs un éditeur numérique lance un appel aux auteurs de genre, pour qu'ils lui soumettent des idées et des manuscrits sur ce thème. Les romans seront courts et percutants, ils seront publiés en version digitale.
Voici l'appel de Numériklivres :
Après tout, bâtir une collection numérique exclusivement consacrée à la science-fiction, à la fantaisie, au polar futuriste, voire pourquoi pas à la romance ou à l’érotisme apocalyptique (on vient d’inventer le genre), avec pour toile de fond la fin du monde de 2012, c’est une façon originale de vous fédérer, vous auteures et auteurs, autour d’un événement éditorial dont nous assurons la promotion pour vous, pour valoriser votre travail.
Qu’attendons-nous de vous ?
Pour participer à cette collection, vous devez nous faire parvenir un manuscrit original (fichier .doc, .rtf, Pages) par courriel. Votre manuscrit devra faire entre 15.000 mots minimum et 30.000 mots maximum. Ce n’est pas le format nouvelle, c’est ce que nous qualifierons de mini-roman. Les genres retenus pour cette collection 100% numérique sont:
-
Fantasy
-
Bit-lit
-
Science-Fiction
-
Polar futuriste
-
Romance, érotisme apocalyptique
-
Thriller scientifique
Outre le fait de respecter les genres pré-cités, vous devez absolument « mettre en scène » la fin du monde en 2012. L’intrigue peut se dérouler avant, pendant ou après le 21 décembre 2012. Cette date peut servir de chute à votre histoire.
Dans un premier temps, merci de nous faire parvenir un synopsis d’un maximun de 2 pages ainsi qu’une petite bio sur vous et de nous indiquer la date de remise de votre manuscrit. Bien sûr, votre manuscrit devra être validé par notre comité de lecture avant d’être publié avec un contrat d’édition à la clé (un vrai contrat d’édition).
Et pour plus d'infos, visitez le site http://enattendant2012.com/. Bonne écriture à toutes et à tous !
14:52 Publié dans Ecriture, Trucs en ligne que j'aime | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2012, fin du monde, numeriklivres.com, sf, fantasy, bit lit, roman, concours | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
30/01/2011
Livre numérique et livre papier - le vieux débat
Une étudiante vient de me poser par mail une série de questions sur la littérature numérique pour son travail de fin d'études.
Comme j'aime partager, je mets les réponses à disposition ici pour les lecteurs qui passent et en guise de suite au vieux texte que j'avais rediffusé il y a quelques jours.
Si vous avez d'autres questions et des réactions, n'hésitez pas à les partager !
1 - Publiez-vous vos livres sur internet et sur papier ?
Je publie constamment sur support numérique : j'anime deux blogs, je suis actif sur Twitter et Facebook. Tout ça, c'est de la publication numérique sur Internet. Parfois j'utilise ces canaux pour diffuser des textes littéraires mais ce n'est pas toujours le cas. Je publie aussi dans des revues numériques littéraires comme Bon-à-tirer ou ONLiT.
Contrairement à d'autres auteurs, je n'ai pas de lieu spécifiquement dédié à la publication littéraire sur le web : je mélange des bouts d'écriture de fiction avec des infos sur des sujets d'actualité, des idées pour tenter de faire avancer certains débats éternels, des infos pratiques...
J'ai publié pour la première fois un texte littéraire exclusivement en ligne en 1998. En Belgique, j'étais parmi les premiers auteurs à utiliser Internet pour diffuser des textes, gratuitement bien entendu. Depuis lors, nous sommes quelques millions à publier de la littérature en ligne... Sur le web, il n'y a pas lieu de distinguer un texte de quelques lignes, un commentaire, un site complet ou un fichier PDF. Les oeuvres numériques ne sont pas encore fixées en genres littéraires. Certains « auteurs » de statuts Facebook sont de vrais aphoristes alors que bon nombre de poètes qui proposent leurs textes en ligne me laissent plutôt de marbre.
Bien que je publie non stop en ligne, en coulée continue, à de rares exceptions près, la première diffusion de mes textes est presque toujours sur papier, parce que j'ai la chance d'avoir des éditeurs traditionnels qui ont encore envie de publier mes livres. Le monde du livre en librairie et celui des mots échangés numériquement sont en quelque sorte des univers parallèles et des médias indépendants.
2 - Que pensez-vous du récent engouement pour le livre numérique ? Selon vous, les lecteurs sont-ils réellement demandeurs ?
Dernièrement, on assiste avant tout à un engouement médiatique, que l'on analysera sans doute plus tard comme la plus belle manœuvre du service relations publiques d'Apple. Apple a mis les rédactions de presse du monde entier dans sa poche avec l'iPad, en faisant miroiter aux journaux que la presse écrite avait de l'avenir grâce à cette plate-forme. Les journaux adorent y croire, du coup, ils poussent de toutes leurs forces pour qu'arrive enfin le jour où tout le monde lira sur des tablettes payantes et où les éditeurs pourront continuer à vendre leurs journaux « comme avant ». Si on prend un peu de recul, on se rend compte que l'iPad d'Apple n'offre rien de bien neuf. Il propose ce qu'une tablette PC permettait déjà il y a dix ans, avec le sans fil en plus. On n'a plus besoin de stylet, mais sinon...
Les lecteurs sont-ils demandeurs ? Franchement, de nos jours, tout le monde se fout de ce que souhaitent les lecteurs, semble-t-il. On fait acheter ce qu'on veut aux gens si on le matraque suffisamment avec de la pub bien ciblée. Je pense que cet hiver a été la première année où les fabricants et les détaillants se sont mis à faire croire aux gens que c'était cool d'acheter des liseuses (Kindle, iPad, clones de toutes marques...) et, du coup, les ventes ont suivi. Les lecteurs sont soudain demandeurs parce qu'ils ont envie du gadget à la mode, pas parce qu'ils ont envie de lire sur écran.
La technologie a très peu changé au cours des dix dernières années. C'est le marketing qui fait soudain mousser de vieux engins technologiques. Les écrans à encre numérique ont fait des progrès incroyables mais ça ne se voit pas (pour le consommateur d'aujourd'hui, ce sont d'horribles écrans gris et noir), du coup les acheteurs foncent sur l'iPad et son écran scintillant plein de couleurs. Faites le test avec un bébé de vingt mois, lui aussi est plus attiré par l'écran en couleur qui bouge que par les lecteurs noir et blanc pourtant bien mieux pensés pour la lecture de livres.
3 - Pensez-vous que le livre numérique constitue une menace pour le livre papier ? A-t-il une place durable dans notre société ?
La lecture numérique a déjà pris une place considérable dans nos habitudes, grâce à Internet. Tout le monde ou presque lit déjà sur écrans. Et cela mange du temps, qu'on vole à d'autres médias : à la télé (c'est une bonne chose), à la lecture de presse (c'est considérable), à la lecture de livres (on constate une érosion des ventes de livres)... De là à ce qu'un média remplace l'autre ou le menace, il y a un pas que je ne franchirais pas tout de suite. Le cinéma n'a pas tué le théâtre ni la télé la radio. Mais l'imprimerie a remplacé la copie manuscrite dans de nombreuses fonctions. Le changement profond qui s'annonce, ce n'est pas le livre numérique qui menace le livre papier... c'est le papier numérique qui menace le papier traditionnel. Et ce bouleversement, nous allons le connaître dans les cinq ans à venir, je pense, du moins en Asie, où les unifs abandonnent le livre papier et les cahiers au profit de tablettes légères et bon marché où l'on lit et écrit. C'est annoncé en Chine pour 150 millions d'étudiants et en Corée pour tous les élèves. On interdit tout simplement les livres scolaires imprimés pour des raisons économiques et écologiques. Et parce qu'il n'y a pas assez d'arbres sur terre pour imprimer les livres dont la Chine a besoin.
Le livre numérique, sur ces nouveaux supports et sur d'autres à venir a évidemment une place durable. Essayez de trouver aujourd'hui une manuel d'utilisation de logiciel, de périphérique fourni autrement qu'en fichier PDF... Ça n'a pas pris dix ans pour que les manuels techniques basculent dans le numérique. D'autres exemples vont suivre et certains domaines, comme le roman, résisteront mieux que d'autres car ils sont parfaitement adaptés au support papier et ne supporteront pas bien la transposition numérique. Mais dans d'autres secteurs comme la presse écrite, la diffusion web en temps réel est autrement plus efficace que le journal imprimé une fois par jour...
4 - Possédez-vous une tablette numérique ? Pourquoi ?
Non, mais je lis énormément sur mon ordinateur portable, qui ne sert pas qu'à ça. Je n'ai pas l'intention d'acheter une liseuse tant que ce sont des objets chers et fermés. Le jour où on commercialise le papier électronique à 20 EUR pour un format A5, alors je m'y mets.
5 - Depuis l'année passée, les maisons d'éditions se sont-elles adaptées aux livres numériques ? Ont-elles mis en place certaines structures ?
Pourquoi depuis l'année passée ? Cela fait plus de dix ans que les maisons d'édition traditionnelle ne bouge pas et, au mieux, tentent de vendre des versions numériques de leurs titres au même prix que le papier ou presque. Elles ont peur de ne plus vendre de livre papiers. Or, on ne crée rien de bon quand on est motivé par la peur. Aujourd'hui, on ne vend presque pas de livres numériques mais on diffuse tous les jours des millions de contenus gratuitement sur le web.
6 - Selon vous, en tant qu'auteur, quel est l'avenir réservé aux librairies et bibliothèques ?
Les librairies et les bibliothèques, dans la chaîne du livre sont des intermédiaires entre les lecteurs et les livres, ils permettent de guider les premiers vers les seconds soit par des conseils (parfois), le plus souvent par une sélection et la mise en évidence des œuvres dans l'espace où circulent les lecteurs. Dans l'univers numérique, ce rôle existe encore, mais il n'est pas joué par des professionnels, aujourd'hui. Les lecteurs recommandent sur les réseaux sociaux les textes qu'ils ont aimé (livres, billets, blogs...). Ils les aident à circuler, à trouver leurs lecteurs.
23:16 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : interview, nicolas ancion, livre numérique, ebook | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
27/01/2011
La dure vie d'écrivain
Être lu dans les classes, c'est un vrai plaisir pour les écrivains. Je le répète souvent, j'ai des surprises incroyables à chaque fois que je rencontre les élèves dans les écoles.
Ce sont de très bons lecteurs, exigeants, précis, pointus et souvent enthousiastes.
Mais toute médaille à son revers. La lecture en classe provoque aussi des messages aussi étonnants que celui-ci, reçu ce matin :
Bonjour mon nom est ***** *********
j'habite a belgique et j'ai un question
vous m'aider avec devoir de vos livre mission eurovision. Les affectations sont: décrivez un des personages (aspect physique et caractère), contenu (qui, quoi, quand, ou), decrivez ce qui passe dans votre scène préféré et expliquez pourqoui vous préférez cette scène + donnez la page. Merci de m'aider!
J'ai beau utiliser tous les outils de Google Translations, je ne parviens pas à découvrir la langue dans laquelle ce mail est écrit. Ni quel genre de culot ou d'incosncience il faut pour imaginer que je vais faire le devoir à la place d'un élève !
Mais qui n'essaie rien n'a rien, dit le dicton.
18:11 Publié dans Rencontres publiques | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : enseignement, classe, littérature, école, devoir, lecture, français, mission eurovision | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
PPDA se plante dans ses fiches sur Beaumarchais
PPDA se lance dans une belle envolée pour se défendre face à la "meute" qui lui en veut tant et tant depuis qu'on a relevé de lourdes traces de plagiat dans la version de sa biographie d'Hemingway distribuée "par erreur" (sic) à la presse, dédicacée par l'auteur.
Il s'est fendu d'un billet dans Le Monde aujourd'hui pour expliquer qu'il écrivait tout à la main, au stylo, et que son éditeur s'était planté dans les fichiers puis qu'il n'avait pas relu les épreuves avant de donner son bon-à-tirer parce qu'il représentait l'UNICEF au bout du monde, je vous passe les détails sauf un... qui est plutôt piquant.
Pour montrer qu'il est cultivé, PPDA ne se contente pas de parler de calomnie, il va jusqu'à citer une phrase de Beaumarchais. Je vous copie-colle cela pour vous éviter de lire toute sa prose larmoyante :
Bien avant d'autres, Beaumarchais avait fustigé dans Le Barbier de Séville, la calomnie. "Il en restera toujours quelque chose…"
Le hic, c'est que cette phrase ne figure pas dans le Barbier de Séville, elle n'est même pas tirée de l'oeuvre de Beaumarchais.
Beaumarchais parle bien de la calomnie dans cette pièce mais avec une autre verve :
BAZILE. La calomnie, Monsieur ! Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens près d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une adresse !… D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné.
Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait ; il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’oeil. Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?
Voilà sans doute la preuve que PPDA n'utilise pas de fiches ! S'il avait recours à des documentalistes un peu compétents, il aurait attribué la citation à son véritable auteur et il semblerait que ce soit Francis Bacon, dans son Essai sur l'athéisme. Enfin, c'est ce que j'ai trouvé après quelques recherches sur Internet, un peu plus fouillées que la première occurence Google...
PS : le texte complet du Barbier est disponible chez Gallica, dans Wikisources et Google Books, notamment.
04:00 Publié dans Ecriture, Théâtre en cours | Lien permanent | Commentaires (4) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
26/01/2011
Qu'est-ce qu'un éditeur (numérique) aujourd'hui ?
En fouillant le site Luc Pire Electronique dans les Internet Archive, j'ai retrouvé ce texte rédigé par Patrick Bartholomé (si ma mémoire est exacte) en 2000 dans "Les dossiers de l'e-book", pour répondre à la question "Que devient le rôle de l'éditeur ?"
Au fond, son analyse est toujours d'actualité, simplement onze ans ont filé et les éditeurs traditionnels ont largement laissé passer le train, au point de chercher aujourd'hui à écarter les jeunes structures éditoriales qui occupent la place que les édinosaures ont laissé vacante. Allez, je me tais, je vous laisse lire ce texte :
Nouvelle donne dans ce métier, difficile compromis entre marchand de papier imprimé et découvreur de talents, créateur de tendances et commercial docile, manager avisé et vecteur d'opinions...
Le livre électronique représente une diversification pour les éditeurs-papier, la possibilité de mieux diffuser leur fonds, celle de réexploiter un fonds plus ancien... et surtout il représente une concurrence potentielle importante. Voilà pourquoi les éditeurs de papier se livrent actuellement à de grandes manoeuvres, pleines de faux-pas et de valses-hésitations, pour être présents quand le marché sera prêt à consommer du livre électronique. Les grandes compagnies pétrolières ne font pas autre chose, qui sont occupées à investir lourdement dans la recherche sur les cellules photovoltaïques...
Les produits peuvent changer, mais ce qui ne peut varier, c'est que notre argent aille dans leur poche... Pourquoi pas, après tout ? Car ces entreprises concentrent un savoir-faire et des moyens importants, capables de faire bouger les choses. Pourquoi pas, à condition qu'il reste, dans le domaine de l'énergie, comme dans celui de l'édition, de la place pour une démarche libre, une "pensée latérale", alernative, non alignée, non-commerciale... C'est l'éternelle question des monopoles de fait et de la pensée unique.
En ce qui concerne l'édition, voici venir une chance pour les éditeurs inspirés (grands ou petits) de prouver ce qu'ils savent faire, de redevenir des découvreurs de talent, de faire le tri entre ce qui mérite d'être publié et le reste...
Distribution et position dominante
Il faut dire également que plus encore que les éditeurs, aussi géants soient-ils, ce sont les distributeurs qui font la fortune d'un livre ou non. Leur puissance d'achat et de présence sur le marché, la rapidité avec laquelle ils renvoient les invendus ne laissent guère d'autre choix aux éditeurs que le pilon ou le stockage. Vu les coûts du stockage, c'est la première option qui est le plus osuvent choisie.
La position des distributeurs est tellement puissante que c'est sur eux que repose réellement le sort d'un ouvrage. Or, dans la chaîne liant l'auteur d'un livre électronique à son lecteur, l'intervention des distributeurs est entièrement escamotée, au contraire de celle des éditeurs. Voilà qui pourrait bien changer pas mal de choses... Un risque de perte de qualité Il faut garder à l'esprit qu'en rendant chacun de nous éditeur potentiel, l'édition électronique risque de devenir synonyme "d'édition de tout et de n'importe quoi". C'est déjà ce qu'on voit sur le web, où de nombreux sites ont un intérêt limité et un contenu de qualité insuffisante. Avec l'avènement du livre électronique, les éditeurs professionnels, venus du papier ou nouveaux venus, libérés des contraintes matérielles, devront pour être crédibles continuer à exercer une vraie politique éditoriale, c'est à dire une vraie (donc dure) sélection.
Les éditeurs actuels sauront-ils nous étonner ? Ou confinés frileusement sur leur pré carré, se feront-ils manger sur la tête par les "petits nouveaux" ? L'avenir nous le dira...
Si vous voulez en lire plus, voici le lien vers les archives de ce dossier.
PS : l'illustration est tirée du site original de Luc Pire Electronique en 2002, créée par Olivier Evrard. On peut désormais retrouver Olivier sur son site.
01:13 Publié dans Trucs en ligne que j'aime | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer